Casino de Manille : les autorités s'efforcent d'identifier l'assaillant

Les autorités philippines ont affirmé samedi 3 juin n'avoir toujours pas identifié l'auteur de l'attaque d'un casino qui a fait 37 morts, mais persistaient à nier son appartenance au groupe État islamique qui a revendiqué son action.

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Un policier devant le casino où une attaque a fait 37 morts, le 2 juin 2017 à Manille.

L'attaque de vendredi 2 juin est intervenue alors que des combats se poursuivaient dans le sud du pays entre l'armée et des combattants liés à l'EI retranchésdans la ville à majorité musulmane de Marawi.

L'homme masqué a fait irruption dans l'hôtel-casino Resorts World Manila, près de l'aéroport de Manille, tirant dans l'établissement avec un fusil d'assaut avant de déclencher un incendie en mettant le feu à une table de jeu.

Trente-sept personnes ont été tuées dans l'incendie et des dizaines d'autres ont été blessées notamment dans une bousculade qui s'est produite quand les clients pris de panique ont tenté de fuir.

L'auteur de l'attaque, décrit par les autorités comme un cambrioleur souffrant de troubles psychologiques, s'est ensuite suicidé dans une chambre de l'hôtel en s'immolant par le feu et son corps carbonisé a été retrouvé cinq heures plus tard, selon la police.

Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, l'agence de propagande de l'EI, Amaq, a affirmé samedi 3 juin que "des combattants de l'Etat islamique ont mené l'attaque à Manille". "Ils peuvent revendiquer l'attaque, mais les preuves à ce stade ne le confirment pas", a affirmé le porte-parole présidentiel Ernesto Abella.

Le chef de la police de Manille, Oscar Albayalde, a pour sa part déclaré samedi 3 juin à l'AFP ne pas connaitre l'identité de l'assaillant. Il a ajouté à la confusion en indiquant que la police tenait "le chauffeur de taxi" qui a déposé l'homme devant l'hôtel-casino.

M. Albayalde et d'autres chefs de la police avaient répété vendredi que les caméras de surveillance montraient que l'homme était arrivé au volant d'une voiture à l'hôtel-casino et qu'il avait garé sa voiture au parking.

Versions contradictoires

Déjà vendredi 2 juin, la police avait rapporté plusieurs versions contradictoires de l'attaque. Le chef de la police philippine Ronald Dela Rosa a déclaré qu'il s'agissait probablement à l'origine d'une affaire de cambriolage, et que la police avait abattu l'homme. Par la suite, il a affirmé que le tireur "s'est brûlé vif dans une chambre de l'hôtel".

Il avait également assuré que l'homme n'avait tiré sur personne, mais le complexe Resorts World a indiqué qu'un de ses gardes avait été blessé par balle.

Déjà vendredi 2 juin, la police avait rapporté plusieurs versions contradictoires

M. Albayalde avait indiqué vendredi 2 juin que l'homme "parlait anglais, il est grand et il est blanc, donc c'est probablement un étranger". Selon le chef de la police nationale, l'homme est entré dans une des salles de jeu, a tiré sur un écran de télévision géant qui se trouvait là, puis a versé de l'essence sur une table de jeu et l'a incendiée.

Puis, toujours d'après le récit de M. Dela Rosa, il a chargé un sac à dos de jetons d'une valeur de 2,3 millions de dollars, mais s'est ensuite dirigé vers la partie hôtelière du complexe, abandonnant ce sac dans les toilettes.

L'attaque est intervenue alors que le président Rodrigo Duterte a imposé laloi martiale la semaine dernière dans la région de Mindanao, dans le Sud, afin de réprimer une insurrection islamiste qui est toujours en cours.

Après onze jours de combats dans cette agglomération, le bilan était vendredi 2 juin de 175 morts.

Marawi compte 200.000 habitants, mais a été presque intégralement évacuée. Toutefois, environ 2.000 civils sont toujours coincés dans des zones tenues par les insurgés qui tiennent en otages au moins quinze personnes, dont un prêtre catholique, et utilisent certains civils comme boucliers humains selon les militaires.

Les affrontements avaient éclaté après un raid des forces de sécurité contre une cache supposée d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l'EI aux Philippines.

La tête de cet homme, qui est également un des dirigeants d'Abou Sayyaf, un groupe islamiste spécialisé dans les enlèvements crapuleux, est mise à prix pour cinq millions de dollars (4,5 millions d'euros) par les États-Unis.

Selon des analystes, l'EI tenterait d'établir une "province" à Mindanao dans le cadre de ses tentatives d'instaurer un "califat" en Asie du Sud-Est, à l'instar de l'Irak et de la Syrie.

Samedi 3 juin, le ministre malaisien de la Défense Hishammuddin Hussein a annoncé que son pays allait lancer avec les Philippines et l'Indonésie des patrouilles communes au large de Mindanao pour faire face à la menace de l'EI. Le ministre a précisé lors d'un sommet sur la sécurité à Singapour, que les patrouilles navales seraient lancées le 19 juin et seraient suivies de patrouilles aériennes communes.

AFP/VNA/CVN

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