Camion piégé dans le quartier diplomatique de Kaboul, au moins 90 morts

Au moins 90 personnes sont mortes et des centaines d’autres blessées dans un énorme attentat au camion piégé mercredi 31 mai qui a semé la panique dans le quartier diplomatique de Kaboul et n’avait pas été revendiqué en soirée.

>>Attentat à Kaboul : au moins 80 morts et des centaines de blessés

Sur le lieu d’un attentat près de l’ambassade d’Allemagne, le 31 mai à Kaboul.
Photo : EPA/VNA/CVN

"90 personnes ont été tuées et 400 ont été blessées, dont nombre de femmes et d’enfants", a annoncé le centre d’information gouvernemental. Le ministre de la Santé a souligné que le bilan risquait de s’alourdir encore.

Parmi les morts figurent 11 gardes de sécurité afghans de l’ambassade des États-Unis, a indiqué un responsable américain à Washington.

Et onze contractuels américains travaillant pour l’immense complexe diplomatique et militaire qu’entretient Washington en Afghanistan font partie des blessés, a précisé un officiel américain à Kaboul.

Plusieurs heures après l’attentat, les secouristes continuaient à dégager des corps à moitié calcinés ou défigurés, tandis que des habitants désespérés cherchaient leurs proches.

"Ils allaient au travail, comme tous les jours, et maintenant ils sont portés disparus", disait en sanglotant un jeune Afghan qui cherchait un oncle et des cousins. "Je les ai cherché dans trois hôpitaux, en vain".

L’attaque, commise au début du mois de jeûne du ramadan dans cette zone ultra-protégée abritant de nombreuses ambassades barricadées derrière de hauts murs, a été menée à l’heure de pointe matinale.

"L’explosion a été causée par une citerne à eau qui contenait plus d’une tonne et demi d’explosifs. Elle a creusé un cratère de 7 mètres de profondeur", a indiqué une source occidentale à Kaboul.

Le camion piégé a été actionné par un kamikaze vers 08h30 locales (04h00 GMT), selon le ministère de l’Intérieur.

L’attaque n’avait pas été revendiquée dans la soirée et sa cible précise n’était toujours pas clairement établie.

Les talibans, qui ont annoncé fin avril le lancement de leur "offensive de printemps", ont affirmé sur Twitter ne "pas être impliqués dans l’attentat de Kaboul et le condamner fermement". Les talibans revendiquent rarement les attentats dans lesquels le nombre de victimes civiles est très lourd.

Le renseignement afghan a cependant accusé le réseau Haqqani, un groupe armé allié des talibans à l’origine de nombreuses attaques contre les forces étrangères et locales en Afghanistan.

De son côté, l’organisation État islamique (EI), auteur de plusieurs attentats sanglants à Kaboul ces derniers mois, ne s’était pas exprimée mercredi soir 31 mai.

Parmi les victimes figurent notamment un garde afghan de l’ambassade d’Allemagne et un chauffeur, également afghan, de la BBC, ainsi qu’un journaliste de la chaîne afghane Tolo. Deux employés de la même ambassade et quatre journalistes de la BBC ont également été blessés.

La déflagration a été si forte qu’elle a secoué une grande partie de la ville, soufflant de nombreuses portes et fenêtres et semant la panique.

Des dizaines de voitures détruites gisaient abandonnées sur le site, où les forces de sécurité et les secours se sont rapidement déployés.

Le gouvernement a appelé la population à des dons de sang dans les hôpitaux.

"Crime de guerre"

Plusieurs ambassades ont fait état de dégâts matériels, dont l’ambassade de France où ils sont qualifiés d’"importants", et celles d’Allemagne, du Japon, de Turquie, des Émirats arabes unis, d’Inde et de Bulgarie.

Les forces de sécurité de l'Afghanistan montent la garde dans un lieu d'attentat, le 31 mai à Kaboul.

Washington a dénoncé une attaque "atroce". "Le fait que cette attaque ait eu lieu pendant le mois du ramadan souligne sa dimension barbare", a indiqué un responsable de la Maison Blanche.

"De telles attaques ne changent rien à notre détermination à soutenir le gouvernement afghan dans ses efforts pour stabiliser le pays", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel.

L’Allemagne a repoussé le départ prévu mercredi 31 mai d’un vol charter d’Afghans expulsés du pays. Les employés de l’ambassade à Kaboul "ont plus important à faire juste après cet attentat que de préparer ces mesures logistiques", a souligné le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière.

Resolute Support, la mission de l’OTAN dans le pays, a salué "la vigilance et le courage des forces de sécurité afghanes qui ont empêché le véhicule piégé" d’entrer plus avant dans la zone diplomatique.

Le président Ashraf Ghani a dénoncé un "crime de guerre".

"Nous sommes pour la paix mais ceux qui nous tuent pendant le mois sacré de ramadan ne méritent pas d’être appelés à faire la paix, ils doivent être détruits", a lancé pour sa part le chef de l’exécutif afghan, Abdullah Abdullah.

L’ONG Amnesty International a souligné que cet attentat montrait que "le conflit en Afghanistan ne faiblit pas mais s’étend dangereusement, d’une manière qui devrait alarmer la communauté internationale".

Le pape François a dénoncé une attaque "abjecte".

À Paris, la Tour Eiffel sera symboliquement éteinte mercredi soir 31 mai pour rendre hommage aux victimes.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top