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Burkina : l'armée en route vers la capitale pour obliger les putschistes à "déposer les armes"

La crise au Burkina Faso a pris le 21 septembre un tournant dramatique : des chefs de l'armée ont intimé l'ordre aux putschistes de la garde présidentielle de "déposer les armes" tandis que des unités de province ont convergé vers la capitale.

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"Toutes les forces armées nationales convergent vers Ouagadougou dans le seul but de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle (RSP - garde présidentielle) sans effusion de sang", indiquait dans l'après-midi un communiqué signé des "chefs de corps de l'armée nationale" burkinabè, sans préciser leurs noms.

Dans la foulée, le chef d'état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré, a "invité" les hommes du RSP à déposer les armes et demandé au reste de l'armée d'éviter tout affrontement et d'"assurer un bon accueil aux frères du RSP".

Des manifestants dans la banlieue de Ougadougou, le 21 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'armée était jusqu'à présent restée discrète depuis le coup d'État perpétré le 17 septembre par le RSP et son ancien chef, le général Gilbert Diendéré. Renversant le régime de transition mis en place en 2014 après la chute de Blaise Compaoré, le général Diendéré avait pris le pouvoir, tout en récusant être téléguidé par l'ex-président dont il était le bras droit.

Une source de l'état-major a précisé que trois colonnes de l'armée burkinabè, loyales au régime de transition, faisaient route vers Ouagadougou, depuis des garnisons stationnées dans le Nord, l'Est et l'Ouest du pays. Les colonnes étaient saluées par les populations en liesse sur leur passage, selon des témoins.

Le soir du 21 septembre, la colonne venue de l'Ouest était stationnée à 15 km de la capitale.

Un projet de sortie de crise avait été présenté dimanche 20 septembre par la médiation ouest-africaine, mais il suscite l'indignation de la société civile et d'une partie de la population, opposées aux propositions d'amnistie des putschistes et de participation de candidats du parti de Compaoré aux prochaines élections prévues au plus tard le 22 novembre.

Ce projet doit être examiné le 22 septembre lors d'un sommet extraordinaire de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à Abuja.

Le président renversé Michel Kafando s'est déclaré "très réservé sur ce projet d'accord" qui laisse sans solution des "problèmes de fond", dans un entretien à la radio RFI.

Le général Diendéré, dans une allocution radio-télévisée, a déclaré s'en tenir à la mise en œuvre de cet accord, confirmant son "engagement à remettre le pouvoir aux autorités civiles de la transition", tout en présentant ses "excuses à la Nation" pour les vies humaines perdues.

Il a aussi annoncé qu'il acceptait de libérer le lieutenant-colonel et Premier ministre Isaac Zida, séquestré depuis le début du coup d'État. Il n'a étrangement pas fait allusion aux mouvements de troupes en direction de la capitale.

Les rues de Ouagadougou se sont vidées brusquement l'après-midi du 21 septembre à l'annonce des mouvements de troupes. Dans la soirée, le RSP avait positionné un véhicule blindé et un pick-up surmonté d'une mitrailleuse aux abords de sa caserne, qui jouxte le palais présidentiel.

AFP/VNA/CVN

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