Brésil : après les inondations, la détresse et la polémique

Les habitants de l’État de Bahia, dans le Nord-Est du Brésil, tentaient mercredi 29 décembre de sauver ce qu’ils pouvaient des décombres après des inondations causées par des pluies diluviennes, l’absence du président Jair Bolsonaro sur le terrain étant très critiquée.

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Des habitants utilisent une barque pour traverser une zone inondée dans le quartier Joaia do Atlantico, à Ilheus, dans le Sud de l'État brésilien de Bahia.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le bilan humain s’est encore alourdi, s’élevant à au moins 24 morts depuis fin novembre.

Les inondations ont touché 140 communes, soit un tiers des municipalités de Bahia, affectant près d’un demi-million de personnes et faisant plus de 90.000 déplacés.

Les météorologues craignent désormais que de violents orages chargés de pluie atteignent dans les prochains jours les États très peuplés du sud-est du Brésil, notamment ceux de Minas Gerais, Rio de Janeiro et Sao Paulo.

À Itapetinga, une des villes les plus touchées du sud de Bahia, Carlos Batista da Silva désigne sur le mur une trace au-dessus de sa tête qui montre le niveau atteint par l’eau.

"On a essayé d’enlever les meubles, mais on n’a pas eu le temps. On a seulement pu sauver la télé", confie-t-il.

"On a tout perdu"

À Itambé, autre ville du sud de Bahia, Watson Gomes montre ce qu’il reste de la maison de son beau-père : un pan de mur et un tas de bois, des restes de meubles détruits.

Les inondations au Brésil.
Photo : AFP/VNA/CVN

"On essaie de voir ce qu’on peut sauver dans les décombres. Dans certaines maisons, il a fallu casser la porte pour aider des personnes âgées à sortir", raconte-t-il.

"Quand j’ai pu revenir dans ma maison, j’avais de l’eau jusqu’au nombril. On a tout perdu, c’est une destruction totale", dit Eliane Silva, une autre habitante d’Itambé.

Dans les villes où le niveau de l’eau a commencé à baisser, des montagnes de décombres apparaissent, dans un paysage de désolation. L’accès aux quartiers les plus sinistrés se fait seulement par bateau pneumatique ou par hélicoptère.

Mais d’autres localités restent sous la menace de nouvelles inondations et des habitants ont dû être évacués par mesure de prévention.

Les pompiers de Bahia surveillent de près une dizaine de digues proches de la rupture et des cours d’eau qui menacent de déborder. Au total, plus de 40 routes ont été endommagées.

Bolsonaro en jet-ski

Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a signé mardi 28 décembre un décret autorisant un crédit extraordinaire de 200 millions de réais (environ 21 millions d’euros) pour la réparation des infrastructures de cinq États touchés par la pluie, dont 80 millions affectés à Bahia.

Mais le gouverneur de Bahia, Rui Costa, a estimé mardi 28 décembre que ces fonds étaient "insuffisants".

Vue aérienne des inondations causées dans le Sud de l'État brésilien de Bahia, à Itapetinga, le 26 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"L’étendue de la destruction est impressionnante. On dirait qu’il y a eu la guerre", a insisté cet élu du Parti des Travailleurs (PT, gauche) de l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, favori contre Jair Bolsonaro pour la présidentielle d’octobre 2022.

Lundi 27 décembre, Rui Costa décrivait déjà les inondations dans son État comme la "pire catastrophe de l’histoire de Bahia".

Le président Bolsonaro a été très critiqué pour son absence : plusieurs ministres ont survolé les zones sinistrées mardi 27 décembre, pendant que lui s’affichait en jet-ski sur une plage de l’État de Santa Catarina, dans le Sud du Brésil.

"J’espère ne pas devoir écourter mes vacances", a déclaré le chef de l’État à des partisans, selon le site d’informations locales de Santa Catarina ND Mais.

Mercredi 29 décembre, le chef de l’État s’est contenté de publier sur les réseaux sociaux une vidéo d’un hélicoptère de la Marine apportant des vivres, avec comme message : "toujours-là à Bahia".

"Ce n’est pas juste de l’irresponsabilité, c’est un manque de compassion. Près de 500.000 personnes ont été affectées par les inondations à Bahia et où est le président ?", a lancé mercredi 29 décembre sur Twitter le député de gauche Marcelo Freixo.

De nombreuses célébrités se sont mobilisées pour appeler aux dons afin de venir en aide aux sinistrés, notamment les chanteurs Gilberto Gil et Caetano Veloso, originaires de Bahia.


AFP/VNA/CVN

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