Bras de fer entre Donald Trump et le football américain

La réponse du football américain à Donald Trump a été spectaculaire. Les joueurs de la NFL ont massivement posé un genou à terre en début de matches dimanche 24 septembre, un geste de défiance que le président américain considère comme un manque de respect à l'Amérique.

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Geste de défiance face à Donald Trump, le 24 septembre, avant le match de Miami Dolphins à Esat Rutherford face aux New York Jets.
Photo : AFP/VNA/CVN

La vague de protestation survient quelques heures après que Donald Trump a suggéré aux amateurs de boycotter les équipes dont les joueurs ne respectent pas l'hymne national.

Dimanche 24 septembre, 15 joueurs des New England Patriots, champions en titre de la NFL, se sont agenouillés et nombre d'entre eux se tenaient par les bras.

Plus de vingt joueurs des Cleveland Browns ont aussi posé un genou au sol pendant que retentissait l'hymne national face aux Colts d'Indianapolis.

Certains joueurs noirs ont également levé le poing, imitant le geste des deux athlètes afro-américains gantés durant les Jeux olympiques de 1968.

Ce qui n'a pas ému Donald Trump : "Super solidarité pour notre hymne national et pour notre pays. Se tenir debout par les bras c'est bien, s'agenouiller c'est inacceptable", a-t-il tweeté dans la foulée.

Autre forme de protestation : lorsque l'hymne s'est fait entendre à Nashville, ni les Seattle Seahawks, ni les Tennessee Titans n'étaient présents sur le terrain. "Nous ne nous lèverons pas pour l'injustice qui a accablé les gens de cette couleur (de peau, ndlr) dans ce pays", ont affirmé les joueurs de Seattle dans un communiqué.

L'origine du genou à terre remonte à l'été 2016, lorsque l'ancien "quarterback" des San Francisco 49ers Colin Kaepernick l'avait effectué - et provoqué un scandale national - pour protester contre les meurtres de plusieurs Noirs abattus par des policiers blancs.

Frapper au porte-feuille

Donald Trump devant l'avion présidentiel Air Force One, le 24 septembre à Morristown (New Jersey).
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président Trump, élu sur un discours populiste et nationaliste, s'en était pris sans le nommer à ce joueur vendredi lors d'un meeting : "Est-ce que vous n'aimeriez pas voir un de ces propriétaires (d'équipe) de NFL dire, quand quelqu'un manque de respect à notre drapeau, +sortez-moi ce fils de pute du terrain, il est viré, viré !+".

Après cette première missive et une escalade verbale pendant le week-end, les footballeurs américains sont désormais engagés dans un bras de fer très symbolique avec le président républicain.

"Si les fans de NFL refusent d'aller aux matches jusqu'à ce que les joueurs arrêtent de manquer de respect à notre drapeau et notre pays, vous verrez rapidement un changement. Virez ou suspendez !", avait lancé plus tôt dimanche Donald Trump sur Twitter, proposant tacitement de frapper les ligues professionnelles au portefeuille.

Le magnat de l'immobilier a ainsi persisté dans sa dénonciation des sportifs qui, par leur défiance à l'égard de son administration ou leurs prises de position sur des questions de société, déshonorent pour lui le pays.

Le président des Patriots, Robert Kraft, s'était dit "profondément déçu" peu avant le match de dimanche 24 septembre "par la tonalité des propos tenus par le président".

Boule de neige

"Je connais nos joueurs qui se sont agenouillés pendant l'hymne national et ce sont des jeunes hommes intelligents avec du caractère" qui "voulaient lancer un dialogue", avait abondé, également avant les matches, le propriétaire des Miami Dolphins Stephen Ross.

Des joueurs des Kansas City Chiefs, le 24 septembre à Carson, avant le match sur la pelouse des Los Angeles Chargers.
Photo : AFP/VNA/CVN

"En ce moment, notre pays a besoin d'un leadership qui unit, pas de davantage de division", avait-il ajouté.

Donald Trump s'en était pris samedi 23 septembre au basket, en retirant l'invitation à la Maison Blanche pour l'équipe de NBA des Golden State Warriors, vainqueur du dernier championnat.

En cause, l'opposition notamment du meneur Stephen Curry à la politique du président américain. La décision a provoqué une pluie de critiques.

Il a annoncé dimanche 24 septembre que les Pittsburgh Penguins, champions de hockey sur glace (NHL) seraient reçus prochainement à la Maison Blanche.

La polémique semble avoir créé un effet boule de neige, le geste polémique s'étant propagé samedi soir 23 septembre au baseball, avec le premier joueur de la ligue professionnelle, Bruce Maxwell des Oakland Athletics, à s'agenouiller durant l'hymne.

La star de l'athlétisme Allyson Felix a apporté son soutien au mouvement. "Reconnaissante à tous ceux qui s'expriment à ce moment-charnière. Trop c'est trop. Nous avons le pouvoir de créer le changement", a-t-elle écrit sur Twitter.

La controverse s'est même exportée à Londres dimanche, où se rencontraient dans le cadre d'un match d'exhibition deux équipes de la NFL.

Au-delà des frontières du sport, Stevie Wonder a lui aussi posé un genou à terre durant un concert samedi soir 23 septembre à New York. Signe que le geste pourrait devenir un symbole anti-Trump.


AFP/VNA/CVN

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