Blinken part au Proche-Orient avec des objectifs très modestes

Le chef de la diplomatie américaine se rend au Proche-Orient pour "consolider" le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, un objectif a minima bien loin du véritable effort diplomatique qui serait nécessaire pour ressusciter la "solution à deux États" que Joe Biden dit pourtant défendre.

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Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, à Londres, le 3 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Antony Blinken s'envole lundi 24 mai de Washington pour aller successivement à Jérusalem, à la rencontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, puis à Ramallah pour s'entretenir avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Il s'arrêtera ensuite en Égypte, dont le président Abdel Fattah al-Sissi a joué un rôle-clé pour parvenir au cessez-le-feu entré en vigueur vendredi 21 mai après onze jours de conflit meurtrier entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza. Dernière étape, avant de regagner jeudi 27 mai les États-Unis : la Jordanie, autre pays arabe avec l'Égypte à entretenir des relations de longue date avec l'État hébreu.

Dans un tweet, le secrétaire d'État a dit lundi 24 mai vouloir "rencontrer les parties afin de soutenir leurs efforts pour consolider le cessez-le-feu".

Critiqué par son camp démocrate pour avoir tardé à s'impliquer et avoir été trop tendre avec Israël, mais aussi accusé par l'opposition républicaine pour avoir au contraire été trop discret dans son soutien à l'État hébreu, Joe Biden a voulu souligner son investissement en définissant lui-même la mission de son ministre des Affaires étrangères.

"Le secrétaire d'État, Blinken va rencontrer les dirigeants israéliens pour évoquer notre soutien inébranlable à la sécurité d'Israël. Il poursuivra les efforts de notre gouvernement pour rebâtir les liens avec les Palestiniens et leurs dirigeants ainsi que notre soutien à leur endroit, après des années durant lesquelles ils ont été délaissés" sous le mandat de Donald Trump, a déclaré le président des États-Unis, Joe Biden dans un communiqué.

"Mesures concrètes"

Un jeune Palestinien au milieu des débris d'un bâtiment détruit par une frappe israélienne dans le Nord de la bande de Gaza, le 21 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les objectifs sont donc fixés, et ils sont très limités.

Dans la foulée du cessez-le-feu, Joe Biden et Antony Blinken ont réaffirmé leur soutien à la "solution à deux États", israélien et palestinien, appuyée par la communauté internationale mais boudée par l'administration Trump et renvoyée aux calendes grecques par le nouveau gouvernement américain avant la crise des dernières semaines.

"C'est la seule solution", a plaidé vendredi 21 mai le président américain. La veille, il avait vu dans le cessez-le-feu "une vraie opportunité d'avancer".

Ces déclarations ont pu donner l'impression que l'administration Biden, qui avait clairement fait comprendre en début de mandat qu'elle n'entendait pas s'impliquer en faveur d'un processus de paix israélo-palestinien inexistant et peu susceptible d'être ravivé, allait finalement en faire une priorité.

La feuille de route d'Antony Blinken suggère l'inverse : le communiqué du département d'État et celui de la Maison Blanche ne font même pas référence à la "solution à deux États".

"Notre priorité est vraiment avant tout de faire en sorte que le cessez-le-feu tienne", a dit à des journalistes un haut responsable américain avant le départ du secrétaire d'État, jugeant "prématurées" toutes visées plus ambitieuses.

"Nous voulons des mesures concrètes pour améliorer la qualité de vie des gens, améliorer leur liberté, améliorer leur sécurité et améliorer leur prosperité", a-t-il ajouté. "Nous pensons que, dans l'immédiat, c'est ce qui est faisable et c'est ce qui est important."

Une stratégie de petits pas pragmatiques, donc, qui n'est toutefois pas dénuée de problèmes.

Pour "améliorer" la vie des Palestiniens, et tourner la page de l'ère Trump qui s'est traduite pas la fermeture du robinet d'aide américain, Washington promet de contribuer et encourager l'assistance à la bande de Gaza, l'enclave palestinienne déjà sous blocus israélien depuis près de 15 ans et ravagée par le dernier conflit.

L'idée est de passer par l'ONU et l'Autorité palestinienne, et mise sur le fait qu'en conférant à cette dernière un rôle-clé dans la reconstruction, elle pourra "réintégrer d'une certaine manière Gaza, ce qui, nous l'espérons, pourrait contribuer à créer les conditions pour aller vers une situation plus stable", a expliqué ce responsable.

AFP/VNA/CVN

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