Bientôt un débat sur le développement durable au Vietnam à Montreuil

Un atelier sur le thème «Environnement et développement» aura lieu le 6 juin à Montreuil, dans le cadre du Forum Vietnam-France. Réflexions sur les actions à long terme à entreprendre dans le domaine de l’eau et des énergies renouvelables au Vietnam.

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Au Vietnam, comme l’eau du robinet n’est pas potable, on boit du thé ou de l’eau minérale. La plupart des gens achètent des bouteilles de vingt litres, au prix d’environ 50 centimes de dollar l’une. Or, les analyses réalisées auprès de centaines de marques dans l’ensemble du pays ont révélé que la qualité de l’eau en bouteille n’était pas assurée.

Des tests de conformité aux normes de sécurité sanitaire, réalisés à Hô Chi Minh-Ville en mars 2009 ont permis de détecter la présence de bactéries, essentiellement coliformes, mais aussi de Pseudomonas aeruginosa. Cette dernière peut provoquer des infections et entraîner la mort. Au total, 38 entreprises ont été fermées à Hô Chi Minh-Ville, 12 dans la province centrale de Quang Ngai, et au moins une dizaine à Hanoi. En juin 2008, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté que l’eau contaminée et les systèmes d’assainissement de mauvaise qualité faisaient chaque année 20.000 morts dans le pays.

Récolte de riz dans la province de Trà Vinh (delta du Mékong).
Photo : Huy Hoàng/VNA/CVN

À long terme, la solution consiste à moderniser les systèmes municipaux d’approvisionnement en eau. Mais aussi à les agrandir, les usines de traitement des eaux ne pouvant pas assurer la demande dans les grandes zones urbaines. Ces travaux nécessiteront d’importants investissements.

Nouvelles variétés de riz pour contrer la salinité

L’eau de mer remonte peu à peu dans le delta du Mékong et pénètre dans les terres du «grenier à riz» vietnamien. À l’Institut de recherche sur le riz du delta du Mékong, à proximité de la ville de Cân Tho, dans le Sud du Vietnam, des agronomes élaborent la céréale de demain. Elle devra s’épanouir dans un environnement chargé en sel.

De mars à mai, pendant la saison sèche, l’eau de mer affecte chaque année davantage de cultures. Environ 700.000 hectares de rizières, situées jusqu’à 70 km du littoral, souffrent de la salinité dans le delta du Mékong. Grâce à des marqueurs moléculaires sur les gènes recherchés, cet institut du ministère vietnamien de l’Agriculture a mis au point plusieurs hybrides, du nom d’astéroïdes. L’AS996 par exemple s’accommode d’une eau deux à trois fois plus salée que celle que peut supporter un riz classique. Il a déjà servi à ensemencer des districts côtiers du Vietnam.

Inondations dévastatrices

Presque tous les ans, les inondations sont dévastatrices, en particulier au Centre Vietnam (notamment à Hôi An, en 2013) et dans la région du delta du Mékong. Elles endommagent le réseau routier, mais aussi les habitations et les cultures. Il est nécessaire de mettre en place des solutions pour les prévenir. Signalons que la réduction des risques liés aux catastrophes commence à l’école. Plus de 1.000 enfants ont par exemple participé aux ateliers de l’Ordre de Malte et ont appris à identifier les risques et quels comportements adoptés en cas d’évacuation.

Miser sur les énergies renouvelables

Le Vietnam dispose d’importants atouts sur son territoire pour développer les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire.
Photo : Ngoc Hà/VNA/CVN

Des études ont indiqué qu’il est utile de développer les énergies renouvelables, en particulier dans les endroits montagneux ou insulaires, là où il n’y a pas encore de connexion électrique au réseau national. La Banque mondiale estime que le Vietnam dispose d’importants atouts sur son territoire pour développer les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire (panneaux photovoltaïques) et éolienne.

De plus, le pays a le potentiel pour augmenter sa production de sources d’énergie propres et durables, telles que la biomasse et l’énergie marémotrice. Installer des centrales produisant du biogaz serait efficace. Elles permettraient de traiter les déchets liés à l’élevage, d’alimenter les hameaux reculés en électricité et de faire des économies d’énergie.

Les scientifiques estiment que la demande énergétique augmentera de 10% chaque année jusqu’en 2025. Dans le cadre du «Plan de développement de l’électricité», programmé sur la période 2006-2025, la priorité serait de développer fortement les énergies renouvelables dans les régions montagneuses du pays.

Mener un débat de fond

L’heure est à l’organisation d’un vrai débat national, mené en profondeur, sur l’environnement et le développement durable et solidaire au Vietnam. Et ce afin que le pays soit un modèle en terme de respect de l’environnement en Asie du Sud-Est, mais également dans le delta du Mékong.

Par ailleurs, il serait souhaitable que les provinces de Trà-Vinh et de Soc Trang, ainsi que l’Université de Cân Tho, soient invitées à Paris, en décembre 2015, à participer à la conférence internationale sur le climat (COP21). Rappelons encore que Cân Tho a été désignée comme ville organisatrice des 10es Assises de la coopération décentralisée franco-vietnamienne, qui se tiendront en 2016.

Nguyên Dac Nhu-Mai/CVN

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