Bénin : le Parlement refuse de statuer sur la révision de la Constitution

Le Parlement béninois a créé la surprise mardi soir 4 avril en refusant d'examiner le projet de révision de la Constitution, un projet phare du président Patrice Talon qui souhaite notamment la mise en place d'un mandat présidentiel unique.

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Le président du Bénin, Patrice Talon, le 18 avril 2016 à Abidjan, lors d'une visite en Côte d'Ivoire.
Photo : AFP/VNA/CVN

Soixante députés ont voté en faveur de l’étude du texte, 22 contre et un s’est abstenu, alors que la majorité des trois-quart était exigée.

La séance plénière qui a duré toute la journée de mardi a été l'objet de vifs débats entre les députés, et a été interrompue à deux reprises.

Le président Patrice Talon, qui porte cette réforme, avait décidé de faire approuver le texte par l'Assemblée nationale, où il dispose d'un fort soutien, plutôt que d'organiser un référendum, comme il l'avait promis l'an dernier à son arrivée au pouvoir.

Les détails du nouveau projet de Constitution ne sont pas connus du grand public, mais il prévoit notamment une discrimination positive en faveur des femmes dans le monde politique, un financement public des partis, ainsi que la mise en place d'un mandat présidentiel unique, une mesure historique sur le continent africain et qui fait débat.

Le fait de ne pas soumettre la réforme au vote populaire, l'opacité des textes, et l'idée d'un mandat présidentiel unique ont également suscité de vives protestations dans le petit pays d'Afrique de l'Ouest, considéré comme calme et démocratique.

"Il s’agit d’une victoire pour le peuple béninois", exulte Léonce Houngbadji, président du PLP (Parti pour la libération du peuple), un parti d'opposition, qui a mené une campagne active contre le vote de cette loi.

La semaine dernière, le ministre de la Défense Candide Armand-Marie Azannai, fort soutien du président jusque-là, a démissionné, justifiant sa décision par le contexte social et économique tendu.

Avant de parvenir à ce vote, les députés ont eu de chaudes empoignades après des déclarations de l'une d'entre eux, Rosine Vieyra Soglo qui déclarait que "tous les députés ont reçu de l’argent pour voter" en faveur du projet.

Ses collègues ont regretté cette accusation, invitant la députée de l'opposition et ex-première dame à présenter des "excuses publiques", qualifiant ses propos de "surprenants et outrageux".


AFP/VNA/CVN

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