Bataille de Marib au Yémen : près de 70 morts dans de nouveaux combats acharnés

Près de 70 combattants ont été tués dans de nouveaux affrontements acharnés pour la conquête de la ville stratégique de Marib, dernier bastion du pouvoir dans le Nord du Yémen dont tentent de s'emparer les Houthis depuis sept mois.

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Funérailles à Sanaa de Houthis tués dans les combats contre les forces gouvernementales dans la province de Marib dans le Nord du Yémen, le 27 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les combats dans la province de Marib et surtout autour du chef-lieu éponyme se sont intensifiés ces derniers jours faisant des dizaines de morts, sur fond d'impasse diplomatique en vue d'une trêve dans cette région stratégique du pays en guerre depuis 2014.

Depuis février, les Houthis tentent de prendre le contrôle de cette province riche en pétrole, située à environ 120 km de la capitale Sanaa. Ils ont ces derniers mois réalisé des percées sur différents fronts, se rapprochant progressivement de la capitale provinciale, principal enjeu de la bataille.

Ces dernières 24 heures, "58 Houthis et neuf soldats gouvernementaux ont été tués dans les combats et les frappes aériennes dans les provinces de Marib et Chabwa", située à proximité, ont indiqué lundi 27 septembre des sources militaires gouvernementales, un bilan confirmé de sources médicales.

Les troupes progouvernementales au sol à Marib sont soutenues par l'aviation de l'Arabie saoudite, pays à la tête d'une coalition militaire qui appuie le pouvoir au Yémen depuis 2015. Plus de 20 raids ont été menés ces dernières 24 heures contre les Houthis, selon des sources gouvernementales.

Sur le front d'al-Moualla, à des dizaines de kiomètres au sud de la ville de Marib, de la fumée s'élève après la chute d'obus sur des positions des Houthis, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Cachés derrière des monticules de pierres et de sable, des combattants progouvernemantaux tirent avec des mitrailleuses montées sur des camionnettes sur les forces adverses.

Désastre humanitaire

Depuis le début du mois de septembre, environ 400 combattants des deux camps ont péri dans les affrontements, selon des sources progouvernementales et médicales. Les Houthis font rarement état des pertes dans leurs rangs.

Une perte de la ville de Marib serait un échec cuisant pour le gouvernement yéménite et de son allié saoudien.

De plus, la région de Marib abrite plus de deux millions de déplacés par le conflit, répartis dans 139 camps, un refuge menacé par l'offensive des Houthis.

Localisation de la province de Marib, au Yémen.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les Houthis contrôlent une large partie du Nord du Yémen, notamment la capitale Sanaa prise en 2014.

La bataille de Marib a accentué le conflit au Yémen, où sévit le pire désastre humanitaire au monde selon l'ONU, qui met en garde contre un risque de famine à grande échelle.

Environ 80% des quelque 30 millions d'habitants dépendent d'une aide humanitaire qui manque de financement.

Les organisations internationales estiment que la guerre a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

Émissaire américain

Alors que l'ONU et Washington poussent à la fin de la guerre, les Houthis ont notamment exigé la réouverture de l'aéroport de Sanaa, sous blocus saoudien depuis 2016, avant tout cessez-le-feu ou négociations.

La Maison Blanche a annoncé lundi 27 septembre que le conseiller de Joe Biden pour la sécurité nationale, Jake Sullivan, devrait se rendre en Arabie saoudite, la première visite d'un responsable de ce rang dans le royaume depuis l'arrivée du président démocrate au pouvoir.

Elle n'a pas précisé de date mais ajouté que M. Sullivan serait notamment accompagné par l'émissaire des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking.

L'administration Biden compte notamment sur Ryad pour tenter de mettre un terme à la guerre au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique.

Les efforts de l'ONU ces dernières années pour faire cesser les combats ont été vains. En juin, l'ancien émissaire de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, avait dressé un constat d'échec au terme d'une mission de trois ans.

Son successeur, le diplomate suédois Hans Grundberg, a jugé "impératif que tous les efforts soient déployés de façon à relancer un processus politique pouvant engendrer des solutions durables répondant aux attentes des Yéménites".


AFP/VNA/CVN

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