Avec le déconfinement, le kitesurf retrouve son souffle

"Il a regardé le vent passer". Trois mois à prendre son mal en patience et Anton Pariente, 13 ans, a retrouvé la plage des Coussoles à La Franqui (Aude) avec tous les passionnés de kitesurf.

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Le kitesurfer Julian Krikken sur la plage des Coussoles à Franqui dans l’Aude, au Sud de la France.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Quel bonheur de remonter sur une planche. Le confinement, c’était épou-vantable", approuve Alice Fizet, 38 ans. Elle "n’en pouvait plus d’attendre de remonter sur sa planche" de 1,38 m sur 40 cm.

Le 11 mai, premier jour du déconfinement, cette commerciale toulousaine avait regardé la distance jusqu’à la plage. Déception : "148 km à vol d’oiseau" ! Soit plus que la distance de 100 km autorisée par le gouvernement.

Le 2 juin, après la levée de cette limitation, le vent ne soufflait pas assez.

Après une "insupportable" attente supplémentaire, tous les mordus de kitesurf ont enfin pu reprendre leurs habitudes. Avec pour commencer le choix de la voile qui va être gonflée. "La règle, c’est vent faible, grande aile ; vent fort, petite aile. Elles vont de 4 m² à 12 m². On en trouve à 2,5 m² et jusqu’à 16 m²", explique le moniteur Gaspard Belfort.

Bleu, jaune, rouge... au fil de la journée, le ciel s’égaye de ces voiles bigarrées, tandis que les +kiteurs+ poussés par des rafales de 20 à 35 nœuds (37 à 64 km/h) filent. Parfois s’envolent. À celui qui ira le plus haut.

Pari olympique

Une association "Kitesurf Leucate" (500 membres), trois écoles (500 à 800 cours par saison), ainsi qu’un des trois pôles espoirs français (avec Dunkerque et Hyères) : un millier d’accros de ce sport de glisse se partagent ce spot de 1,2 km.

Le kitesurf a pris son essor au début des années 2000. Il comptait en 2019 quelque 14.000 licenciés et 60.000 pratiquants, selon la Fédération française de voile (FFV). Il fera son entrée aux Jeux olympiques à Paris-2024 avec le "kitesurf à foil", une "spécialité technique" qui ne soulève pas l’enthousiasme.

Deux kitesurfers pratiquant leur activité favorite le long de la plage des Coussoles à La Franqui dans l’Aude, au Sud de la France.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour preuve, l’appel à candidatures lancé par la FFV pour rejoindre l’un des pôles en vue des JO n’a reçu que trois réponses, se désole le président de l’association audoise Bernard Brigasco. "En kite, la volonté est d’abord ludique", reprend M. Brigasco. "J’ai toujours envie d’être sur l’eau", confirme Anton, qui fait du "kite depuis deux ans".

"Confiné, il a regardé le vent passer", s’amuse son frère Léo, 20 ans, huitième des mondiaux juniors 2018 en free-style. Cet étudiant a mis ensuite sa passion entre parenthèses pour réussir sa première année de médecine.

Chez les Pariente, le kitesurf est une affaire familiale. C’est son père, un soir, qui a proposé. "Demain, on essaie un nouveau sport", se souvient Léo.

"Sport addictif"

Martin, 19 ans, le plus doué, a dû s’éloigner à son tour pour passer lui-aussi en deuxième année de médecine. Il va revenir. Avec un autre défi : "décrocher son sésame olympique", affirme Léo.

À l’entrée de la plage, dans la tour de surveillance et d’accueil, près des cinq bungalows provisoires pour les écoles et association, M. Brigasco veille au respect des mesures sanitaires : charte affichée, gel hydroalcoolique, plexiglas à la caisse...

"Nous n’avons pas de problème de distanciation sociale en raison de la longueur de la ligne jusqu’à la voile" (20 à 24 m), insiste Killian Martineau, 20 ans, chargé de la sécurité du spot, où il y a jusqu’à "100 interventions par jour", dont "90%" pour des néophytes incapables de rentrer.

Aux yeux des responsables, une seule mesure pose problème : l’obligation du masque pour porter secours. "C’est une torture", se plaint M. Belfort.

"Notre sport est addictif", soutient Alexis Bernier, 30 ans. Des plages de l’océan Indien à celles de la Méditerranée, ce coach sportif de Melbourne, rentré à Toulouse début avril pour se confiner, loue une discipline facile d’accès. "Neuf à douze leçons suffisent pour devenir autonome", estime-t-il.

"Je suis content de recommencer, mais un peu frustré. J’ai baissé de niveau", tempère Antoine Sarda, 18 ans. Il se consolera avec son bac mention bien, qu’il vient de décrocher.

AFP/VNA/CVN

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