Attention, personnel médical en danger !

La surcharge des hôpitaux, le comportement du personnel médical envers les patients et en face la méfiance des patients et de leurs proches peuvent déclencher des actes de violence dont sont victimes médecins et infirmières. Cela porte préjudice à la qualité de leur travail. Il est ainsi grand temps de se mettre à réfléchir à un cadre juridique pour mieux protéger le personnel médical face aux réactions disproportionnées des patients et de leurs proches.

Il y a environ un an, dans la nuit du 22 septembre 2013, des actes de violence inattendus ont eu lieu au sein de l'hôpital Gia Dinh à Hô Chi Minh-Ville. Aujourd’hui encore, les médecins gardent en mémoire cette nuit particulière. Armé de couteaux et de machettes, un groupe d'une trentaine de jeunes voyous menaçait les médecins et les infirmières ! Récemment, il s’est produit la même chose à l'Hôpital central Bach Mai à Hanoi. Il est ainsi devenu difficile de recenser tous ces actes voulus par les patients et leurs proches menaçant les médecins des hôpitaux. C’est un sujet délicat qui ne semble pas pourtant émouvoir le petit monde juridique ou en tous cas pas dans l’immédiat.

Renforcer la sécurité de l’hôpital permet d’améliorer la qualité des services de santé.

D'après le Dr. Nguyên Van Vinh Châu, directeur de l'Hôpital des maladies tropicales, il est fréquent de devoir faire face à de tels agissements. C’est notamment le cas des patients atteints du virus VIH et toxicomanes de surcroit. Leurs proches ne sont jamais contents des soins apportés par le personnel médical. Pourtant, toutes ces violences sont souvent traitées «à la légère» par la police. La plupart des malfaiteurs s’en sortent en demandant… «Pardon» !

Selon le Dr. Nguyên Van Truong, directeur de l'hôpital Hùng Vuong, il est vrai que le secteur médical ne peut passer sous silence certaines erreurs professionnelles causées par de mauvais médecins ou du personnel non qualifié. En plus, les médecins auraient besoin d’approfondir leur sens de la communication ! Par ailleurs, la surcharge des hôpitaux pèse considérablement sur les équipes médicales et peut provoquer les réactions négatives des patients et de leurs familles. Il est pourtant bon de rappeler que ces incivilités assombrissent le travail des médecins et peuvent entraîner des diagnostics erronés. 

Nguyên Van Vinh Châu rappelle que les médecins se doivent de respecter le serment d’Hippocrate et les règles de comportement du personnel médical fixées par le ministère de la Santé. À l’inverse, aucune règle n’existe pour les patients, le grand public.

Besoin de lois pour limiter les agressions

Le Dr. Truong Huu Khánh, chef du Département des infections de l’Hôpital pédiatrique 1 à Hô Chi Minh-Ville, souligne : «Au Vietnam, concernant les conflits entre le personnel médical et les patients, l’opinion publique montre toujours du doigt le personnel médical qui serait la cause principale des conflits. Cependant, les statistiques montrent que les conflits dans les centres hospitaliers sont provoqués par des voyous».

À côté des forces volontaires, il faudrait encore avoir la présence de forces policières au sein de l’hôpital pour maintenir l’ordre.

Pour résoudre ce problème, la plupart des dirigeants des hôpitaux interrogés déclarent que le ministère de la Santé, en collaboration avec celui de Police, devrait élaborer un cadre juridique afin de protéger le personnel médical dans son ensemble face aux agressions régulières venant de l’extérieur. On pourrait aussi penser à un mécanisme permettant d’avoir la présence de forces policières au sein des établissements. Parallèlement, chaque hôpital devrait coopérer avec les postes de police et sur place établir une ligne téléphonique "rouge" pour la sécurité de l’hôpital.

À Hô Chi Minh-Ville, après les violences observées à l'hôpital Gia Dinh et certains enlèvements de nouveau-nés dans des hôpitaux (en mars de cette année), le Service municipal de la santé a eu une réunion avec les hôpitaux pour mettre en place des mesures sécuritaires. En conséquence, les hôpitaux vont s’équiper de caméras pour assurer la sécurité des patients et des médecins. Des accords ont aussi été signés avec la police pour assurer la sécurité des hôpitaux.

En outre, un Conseil de contrôle de la qualité médicale, relevant du Service de la santé de la ville, a été fondé pour améliorer la qualité des services médicaux au profit du public. Actuellement, il est en train de rédiger des normes sur la sécurité des hôpitaux et la sécurité du personnel médical.

Pour contribuer à résoudre ce problème, le secteur de la Santé a renforcé la mise en œuvre de mesures visant à améliorer la responsabilité et l'éthique du personnel médical.

Texte et photos : Quang Châu/CVN

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