Attentat islamiste dans une usine d'Isère : nouveau conseil restreint à l'Élysée

Un nouveau conseil restreint présidé par François Hollande se tiendra le 27 juin à 11h00 à l'Élysée, au lendemain de l'attentat islamiste à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) dans lequel un cadre d'entreprise a été décapité.


Des policiers devant l'usine Air Products où un attentat a été commis le 26 juin 2015 à Saint-Quentin-Fallavier. Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre Manuel Valls, qui a écourté sa visite en Amérique du Sud, sera présent lors de ce deuxième conseil, qui réunira également les ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères), Christiane Taubira (Justice), Jean-Yves Le Drian (Défense) et Bernard Cazeneuve (Intérieur), a précisé la présidence de la République dans un communiqué.
La société française, dont la résistance est "mise à l'épreuve" par le nouvel attentat "ignoble" et "préoccupant" commis en Isère, doit "être forte sur ses valeurs", a appelé samedi Manuel Valls, assurant que son gouvernement réagirait "avec sang-froid".
"Cet acte macabre de décapitation, avec une mise en scène, avec des drapeaux, est nouveau en France", avec une volonté de "marquer les esprits", a souligné le Premier ministre, qui s'est posé tôt samedi matin 27 juin à Orly après avoir écourté un voyage officiel en Amérique du Sud du fait de l'attaque.
Par ailleurs, plusieurs ressortissants français ont été tués dans l'attentat sanglant contre un hôtel tunisien, revendiqué par le groupe État islamique et dans lequel 38 personnes ont trouvé la mort, a annoncé le Premier ministre tunisien Habib Essid vendredi soir.
La majorité des victimes sont Britanniques
"Les nationalités des morts, il y a en majorité des Britanniques. Et des Allemands, et des Belges, et des Français", a indiqué le Premier ministre, sans plus de précisions.
À Paris, un précédent conseil restreint, présidé par François Hollande qui avait dû écourter sa présence à un sommet européen à Bruxelles, avait eu lieu vendredi au cours duquel le chef de l'État avait appelé à "l'unité" et annoncé que le plan Vigipirate était porté "en alerte maximum" pendant trois jours en Rhône-Alpes.
Un cadre d'entreprise de 54 ans, avait été "abjectement décapité" et des drapeaux islamistes avaient été retrouvés dans un site de gaz industriels en Isère, moins de six mois après ceux de Paris.
L'auteur présumé, Yassin Salhi, 35 ans, déjà fiché en 2006 par les services de renseignements pour "radicalisation", selon l'Intérieur, a été arrêté.
La victime était directeur commercial au sein de l'entreprise de transport Colicom/ATC où travaillait aussi l'auteur présumé de l'attentat Yassin Salhi. Ses locaux ont été perquisitionnés à Chassieu (Rhône) le 26 juin en fin de journée.
Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Fraîchement arrivé en région lyonnaise en provenance de l'Est de la France, Yassin Salhi avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise, a précisé le procureur de la République de Paris, François Molins. Son casier judiciaire était vierge.
Trois autres personnes ont été interpellées : la femme et la sœur du suspect qui résidait en famille à Saint-Priest dans la banlieue lyonnaise; et le propriétaire d'un véhicule repéré à proximité du site, finalement relâché.
Carte de localisation de l'attentat à Saint-Quentin-Fallavier dans l'Isère.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon les premiers éléments, le suspect s'est présenté seul peu avant 09h30 devant l'usine dans un véhicule utilitaire. Il a pu pénétrer sur le site car "il avait l'habitude de rentrer dans l'usine pour des livraisons" et était ainsi connu du personnel, qui lui a ouvert la porte, a précisé François Molins.
Il aurait ensuite foncé sur des bonbonnes de gaz stockées sur le site, provoquant une explosion dont il réchappait. Il tentait alors de déclencher une autre explosion -qui aurait pu être bien plus dévastatrice (43 personnes se trouvaient sur le site)- quand deux pompiers sont intervenus, accueillis au cri de "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand). L'un d'eux l'a maîtrisé.
Les gendarmes découvraient ensuite dans l'usine le corps "abjectement décapité", selon les mots du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, de la victime, puis sa tête accrochée au grillage d'enceinte, entourée de deux drapeaux islamistes.
"Horreur", "barbarie",
sont les termes qui reviennent régulièrement sous la plume des éditorialistes français samedi après les attentats islamistes en France, en Tunisie et au Koweit de la veille.
"Jihad Nauseam" (ndlr : le jihad jusqu'à la nausée, "ad nauseam") titre Libération à la Une. "L'horreur islamiste", écrit pour sa part Le Figaro, tandis que Le Monde rappelle que "la France (Est) frappée par un nouvel attentat". "L'horreur sur tous les fronts", affirme de son côté Aujourd'hui en France/Le Parisien.
Attentats en Tunisie et au Koweit
Ce nouvel attentat "de nature terroriste", selon le président François Hollande, intervient moins de six mois après ceux de janvier à Paris, qui avaient fait 17 morts.
Des touristes quittent la Tunisie à l'aéroport international d'Enfidha au lendemain de la tuerie à Sousse, le 27 juin. Photo : AFP/VNA/CVN

L'attentat en France est survenu au cœur d'une journée également sanglante en Tunisie, où 38 personnes ont été tuées dans une fusillade à Sousse.
Le groupe État islamique (EI) a revendiqué cet attentat contre un hôtel tunisien qui a fait 38 morts, en majorité des Britanniques mais aussi des Français. Une attaque menée par un homme qui avait caché son arme dans un parasol.
Selon les autorités, l'auteur présumé de l'attentat se nomme Seifeddine Rezgui, un jeune Tunisien né en 1992 et originaire de Gaafour (Nord-Ouest) mais étudiant à Kairouan (Centre).
Des centaines de touristes étrangers étaient amenés en bus à l'aéroport d'Enfidha, situé à mi-chemin entre Tunis et Sousse, pour être évacués de Tunisie dans la nuit du 26 au 27 juin.
Treize vols étaient affichés au départ de cet aéroport durant la nuit, notamment à destination de Londres, Manchester, Amsterdam, Bruxelles et Saint-Petersbourg.
Au Koweït, où un attentat suicide également revendiqué par le groupe État islamique (EI) a fait 27 morts, et en Somalie, où des dizaines de soldats ont été tués par les islamistes shebab, selon un bilan provisoire.
Les autorités redoutaient de nouveaux actes de terrorisme depuis janvier et l'arrestation, en avril, d'un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'un projet d'attaque contre une église catholique près de Paris, au nom de l'islam radical.

AFP/VNA/CVN

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