Attentat de Bangkok : la piste de trafiquants de faux papiers évoquée

L'enquête sur l'attentat de Bangkok s'est concentrée le 30 août sur l'interrogatoire du suspect étranger interpellé le 29 août, la police privilégiant la piste d'un réseau de trafiquants de faux papiers au terrorisme international.

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Les enquêteurs espèrent faire enfin la lumière sur cette attaque inédite en Thaïlande, qui reste non revendiquée près de deux semaines après.

L'armée détient l'homme, qui voyageait avec un passeport turc, sur un site militaire tenu secret.

Elle "a autorisé la police à participer à l'interrogatoire avec un traducteur", a déclaré le chef de l'armée, le général Udomdej Sitabutr, après avoir regretté que "l'interrogatoire ne progresse pas" dans la matinée.

Une voiture de l'armée transporte un suspect dans l'enquête sur l'attentat de Bangkok qui a fait vingt morts, le 29 août à Bangkok en Thaïlande.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous pensons qu'il parle anglais et d'autres langues", a précisé le porte-parole de la police nationale, Prawut Thavornsiri, devant la presse, assurant travailler "avec plusieurs ambassades dont il pourrait être un ressortissant", sans jamais citer la Turquie, dont l'homme détenait des dizaines de passeports.

En parallèle, les enquêteurs analysent les preuves réunies la veille lors de son interpellation dans un appartement d'une lointaine banlieue de Bangkok, traces ADN sur ses vêtements (où ont déjà été découvertes la veille des traces de TNT) et données de son téléphone.

Le chef de l'armée a assuré que les autorités thaïlandaises étaient désormais "sûres à 100% de son implication" dans l'attentat qui a fait 20 morts et plus de 120 blessés en plein centre de Bangkok le 17 août, mais sans pouvoir encore établir son rôle exact.

Au-delà, la police a annoncé la mise sous surveillance d'un millier de téléphones portables et a organisé plusieurs raids dimanche dans la même banlieue, sous les caméras des journalistes, en vain. "Nous ne pouvons pas juste arrêter quelqu'un et connaître ses mobiles immédiatement" , a plaidé Prawut.

Déclarations contradictoires de la police

"Mais le chef de la police nationale pense que c'est dû à la colère de certains groupes qui ne sont pas contents de la répression de leurs activités de passeurs de migrants et de fournisseurs de faux passeports", a insisté le porte-parole.

Le chef de la police nationale, Somyot Poompanmoung, évoquait samedi soir 29 août "une querelle privée", disant "peu probable qu'il s'agisse d'un terroriste international".

Le suspect "avait plus de 200 faux passeports" lors de son arrestation, "c'est un réseau qui crée de fausses identités" et aide des migrants illégaux à transiter "vers des pays tiers", a affirmé le porte-parole de la police dimanche 30 août.

La police et le gouvernement ont à plusieurs reprises exclu la possibilité que l'attaque soit le fait d'un groupe terroriste international, mais certaines de leurs déclarations ont ensuite semblé moins affirmatives.

Ajoutant aux doutes émis sur le sérieux des autorités thaïlandaises, elles ont admis dimanche 30 août qu'avait été diffusée par erreur une photo de veste de kamikaze lors de l'annonce officielle de l'arrestation de l'homme samedi 29 août.

Alors que le porte-parole du gouvernement annonçait l'arrestation de l'homme samedi après-midi 29 août sur les chaînes publiques de télévision, a été diffusée une photo d'une veste de kamikaze, avec charges intégrées reliées par des fils électriques.

"L'image n'a rien à voir avec la bombe", a finalement annoncé la police sur son compte Twitter. Cette photo a été publiée en 2013 sur le site de l'agence américaine chargée de la sécurité aéroportuaire, la Transportation Security Administration (TSA).

AFP/VNA/CVN

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