France
Après une année sombre, un réveillon du 31 sous l'éteignoir du couvre-feu

Des Champs-Élysées déserts et les grandes fêtes clandestines dans le viseur: après une année 2020 sous le signe du COVID, le "réveillon du 31" s'est mis au diapason du couvre-feu, encadré par 100.000 policiers et gendarmes mais endeuillé en Alsace par la mort d'un jeune homme.

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L'avenue des Champs-Élysées désertée, dans la nuit du 31 décembre 2020 au 1er janvier 2021, à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Levé pour Noël, le couvre-feu destiné à lutter contre l'épidémie de COVID-19 était en place jeudi soir 31 décembre, tout déplacement étant interdit entre 20h00 et 06h00, sauf pour raison professionnelle.

À Strasbourg, théâtre de violences urbaines "traditionnelles" pour la Saint-Sylvestre, les incidents ont été moins nombreux que les années précédentes avec une soixantaine de véhicules brûlés, selon une source policière syndicale, et quelques interpellations.

"La soirée sera sans concession", avait prévenu la préfète du Grand-Est et du Bas-Rhin Josiane Chevalier.

Dans le village de Boofzheim, à une quarantaine de kilomètres au Sud de Strasbourg, un homme de 25 ans a eu "la tête arrachée" par un mortier d'artifice , selon la préfecture du Bas-Rhin.

Dans plusieurs départements du nord et de l'Ouest de la France, la vente et la consommation d'alcool sur la voie publique ont été prohibées, parfois dès la mi-journée.

Signe de ce réveillon bien particulier, à Paris, l'avenue des Champs-Élysées, habituellement noire de monde le 31 décembre, était vide, à l'exception de rares véhicules ou livreurs à vélo, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au bout de l'avenue, en début de soirée, sous les arbres parés de guirlandes rouges, une vingtaine de policiers arrêtaient des conducteurs pour vérifier les attestations dérogatoires et verbaliser les contrevenants.

Le musicien Jean-Michel Jarre (gauche) s'adresse à sa femme, l'actrice chinoise Gong Li (2e à droite) sur la scène, avant le concert virtuel à Notre-Dame de Paris, le 31 décembre 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est une soirée particulière", avec "des mesures exceptionnelles" et peu de monde car "il n'y a aucune festivité, aucune attraction particulière comme les années précédentes", résumait sur place le commissaire divisionnaire Paul-Antoine Tomi.

Pour fêter le passage à 2021, Paris a choisi la réalité virtuelle, poussant la distanciation au plus loin : un concert 2.0 de Jean-Michel Jarre a été donné au cœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris en images de synthèse.

Rassemblements non autorisés 

En visite en début de soirée au commissariat de Nanterre (Hauts-de-Seine), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a insisté sur les consignes données aux préfets "pour que le couvre-feu soit particulièrement respecté".

"Je n'ai pas d'inquiétude particulière", car "les choses se passent relativement bien", a-t-il indiqué, en rappelant que depuis l'instauration du couvre-feu le 15 décembre, les forces de l'ordre avaient procédé à "plus de 560.000 contrôles" et "30.000 verbalisations".

Toute violation du couvre-feu est passible d'une amende de 135 €, qui peut atteindre 3.750 € en cas de récidive.

En début de semaine, M. Darmanin avait demandé aux préfets privilégier "la lutte contre les rassemblements non autorisés et les phénomènes de violences urbaines".

Au total, selon le ministère de l'Intérieur, 100.000 membres des forces de l'ordre patrouilleront - "contre 20.000 pour une soirée normale" - soit autant que l'année dernière où des centaines de milliers de personnes étaient attendues sur les seuls Champs-Élysées.

Pour limiter les possibilités de rassemblement, le préfet de police de Paris a notamment demandé le concours de la RATP : seule la moitié des 16 lignes du métro fonctionnaient depuis 21h00, avec des fréquences réduites et un nombre limité de stations desservies.

La Tour Eiffel à Paris, dans la nuit du 31 janvier 2020 au 1er février 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Paris et dans le reste du pays, policiers et gendarmes ne devaient pas faire de porte à porte pour vérifier que les Français ne sont pas plus de six à table "et mettre des amendes s'il y a une septième personne", avait rassuré jeudi matin 31 décembre la ministre déléguée à la Citoyenneté au ministère de l'Intérieur Marlène Schiappa sur France Info.

Mais "tout ce qui peut être un trouble à l'ordre public", comme de grands rassemblements, peut "évidemment" faire l'objet de sanctions, avait-elle averti.

En Gironde, les forces de l'ordre veillaient notamment à réprimer "l'organisation de fêtes clandestines ou de rassemblements non autorisés, qui présentent un risque particulièrement élevé pour la santé publique", selon la préfecture. Et les contrôles routiers ont été renforcés afin "de lutter contre la conduite sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants".


AFP/VNA/CVN

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