Coronavirus
Angoisse croissante dans le monde, un premier mort à Pékin

L'angoisse monte à travers le monde face à l'épidémie de pneumonie virale, de nombreux pays prenant des mesures de précaution aux frontières ou déconseillant les voyages en Chine, où le coronavirus a fait un premier mort à Pékin.

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Des policiers chinois portant des masques de protection montent la garde devant la gare de Pékin, le 27 janvier 2020.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui juge la menace "élevée" sans toutefois déclencher une alerte sanitaire internationale, a indiqué lundi 27 janvier qu'elle ne savait pas encore si les personnes infectées étaient contagieuses avant de développer les symptomes de la maladie, comme l'affirment certains responsables sanitaires chinois.

"Comprendre le moment où des patients infectés sont susceptibles de transmettre le virus est essentiel pour mieux le contrôler", a rappelé l'OMS dans un rapport.

La Mongolie est devenue le premier pays à fermer les points de passage routiers avec la Chine. Dans le même temps, les personnes originaires de la province chinoise du Hubei, la plus touchée, ont été interdites de séjour en Malaisie.

Berlin, Ankara et Washington ont à leur tour déconseillé les voyages en Chine. Plusieurs pays comme les États-Unis, la France, le Japon ou le Maroc préparent l'évacuation de leurs ressortissants présents à Wuhan, où le coronavirus est apparu en décembre.

Le nombre des morts est dorénavant de 82 et celui des cas confirmés officiellement de plus de 2.700 en Chine, y compris celui d'un bébé de neuf mois. La ville de Pékin a fait état lundi de son premier décès, un homme de 50 ans qui revenait de Wuhan.

Une cinquantaine d'autres malades ont été répertoriés dans le reste du monde. Une douzaine de pays ont été atteints par le virus, de l'Asie et l'Australie à l'Europe et à l'Amérique du Nord. Un premier cas de contamination a été confirmé lundi soir 27 janvier en Allemagne, qui devient le deuxième pays touché en Europe, après la France.

La crise fait en outre craindre une fragilisation supplémentaire de l'économie chinoise, voire mondiale, entraînant lundi 27 janvier une baisse de plus de 2% des places boursières au Japon et en Europe, cependant que New York était aussi en net recul.

La Bourse de Shanghai, fermée pour cause de congés, a décidé de prolonger de trois jours sa fermeture, jusqu'au 2 février inclus, selon des médias.

Plusieurs événements sportifs internationaux programmés sur le sol chinois ont en outre dû être annulés, reportés ou déplacés, le dernier en date étant le Tour cycliste de Hainan à l'origine prévu pour fin février.

Le Premier ministre à Wuhan 

La menace de propagation est d'autant plus grande que le maire de Wuhan a déclaré dimanche 26 janvier que cinq millions de personnes avaient quitté cette métropole de 11 millions d'habitants avant le Nouvel an chinois, tombé cette année le 25 janvier.

Une famille revêt des masques de protection devant la gare de Pékin, le 27 janvier 2020.

Une atmosphère de ville morte plane sur cette cité coupée du monde depuis jeudi 23 janvier. La plupart des commerces y sont fermés et la circulation interdite aux véhicules non essentiels, a constaté une équipe de l'AFP.

"Chaque jour je m'inquiète davantage", a raconté un étudiant vietnamien, Do Quang Duy, 32 ans.

Comme pour mettre du baume au coeur des habitants, un gratte-ciel proclamait lundi soir en grands caractères roses la phrase "Allez Wuhan !".

Blouse bleue et masque de protection, le chef du gouvernement chinois Li Keqiang est arrivé lundi à Wuhan, devenant ainsi le premier haut responsable du régime communiste à se rendre sur place depuis le début de l'épidémie en décembre.

Des responsables de la province du Hubei font de leur côté l'objet de vives critiques sur les réseaux sociaux, où ils sont taxés d'incompétence ou tournés en dérision.

Ces commentaires sont un exemple rare de colère exprimée publiquement en Chine, où les récriminations à l'encontre des autorités sont généralement censurées.

À Hong Kong, des chercheurs ont estimé que les gouvernements devaient prendre des mesures "draconiennes" pour restreindre les déplacements de populations s'ils veulent endiguer la propagation du virus. Selon eux, le nombre des personnes contaminées pourrait doubler tous les six jours, pour parvenir à un pic en avril et mai dans les zones déjà confrontées à une épidémie. Ils estiment sur la base de modèles mathématiques qu'il y a actuellement plus de 40.000 cas.

Toutefois, "il semble que le (virus) n'ait pas muté", ont de leur côté déclaré lundi  27 janvier les autorités sanitaires américaines.

Congés prolongés 

Chronologie des principaux développements de l'épidémie du nouveau coronavirus 2019-nCov.

Les autorités chinoises ont décidé de prolonger de trois jours, jusqu'au 2 février, les très longs congés du Nouvel an (sept jours fériés), afin de retarder les retours massifs vers les villes de centaines de millions de travailleurs migrants rentrés passer les fêtes dans leur famille et de réduire ainsi les risques d'extension de l'épidémie.

Dans les hôpitaux de Wuhan, la situation s'avère parfois chaotique : les patients doivent attendre des heures avant de voir un médecin. La construction de deux sites supplémentaires pouvant accueillir chacun plus de mille lits doit être achevée sous quinze jours.

"La capacité de propagation du virus s'est renforcée", ont déclaré dimanche 26 janvier de hauts responsables sanitaires chinois, même s'il ne s'avère pas "aussi puissant que le Sras", un précédent coronavirus qui avait fait des centaines de morts au début des années 2000.

AFP/VNA/CVN

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