Allemagne : les pilotes de Lufthansa en grève

Des centaines de vols de Lufthansa étaient annulés le 22 février alors que les pilotes de la première compagnie aérienne allemande ont commencé un vaste mouvement de grève prévu jusqu'à ce jeudi.

La grève à l'appel du syndicat Cockpit (plus de 4.000 pilotes) a débuté à minuit (23h00 GMT). Le mouvement, qui s'annonce comme le important dans l'histoire de la première compagnie aérienne européenne, doit durer jusqu'à jeudi 23h59 (22h59 GMT).

Lufthansa a mis en place un plan de vols d'urgence, qui devait assurer le 22 février 50% à 60% des vols, soit environ 1.000 trajets. Toutefois, certains de ces vols avaient tout de même été annulés le 22 février, selon une porte-parole, et il faut s'attendre que ce sera le cas pour d'autres.

Le 22 février, les aéroports allemands ne sombraient pas dans le chaos. À Francfort, principal noeud aérien de la compagnie, le hall des départs était assez calme. Certains voyageurs préféraient remettre leur voyage et faisaient la queue pour se faire rembourser.

À d'autres guichets de la compagnie, l'atmosphère était plus tendue : des voyageurs en correspondance, qui ont volé une partie de la nuit, perdaient patience. "On ne sait pas ce qui se passe, on nous balade de porte en porte, et on ne sait pas pourquoi l'avion ne part pas. Lufthansa, quand même, ils sont à l'heure d'habitude", s'énervait Jacques Debarnot, qui devait prendre une correspondance pour la France après des vacances en Inde.

Certains passagers, notamment des lignes intérieures, devraient se reporter sur le train. La Deutsche Bahn s'est préparée dès la semaine dernière à accueillir les passagers de Lufthansa, notamment avec d'éventuels trains supplémentaires.

Lufthansa avait annoncé le 19 février qu'elle annulerait les deux tiers de ses vols, soit 3.200, de hier à ce jeudi inclus, et publié la liste des liaisons assurées d'ici à jeudi (www.lufthansa.com). La journée d’hier devait être moins touchée que les suivantes.

Les 2 parties ont échoué à s'entendre sur les modalités de reprise des négociations durant le week-end.

Cockpit revendique la même convention salariale pour tous les pilotes du groupe qui volent sous l'enseigne Lufthansa, y compris ceux de ses filiales à l'étranger, ce que la compagnie aérienne rejette.

Les filiales Germanwings et Lufthansa Cargo (fret) étaient aussi concernées par la grève. En revanche, les liaisons assurées par les compagnies régionales de Lufthansa ne devaient pas être perturbées.

Lufthansa assure en temps normal 1.800 vols par jour (dont 160 vols intercontinentaux), un chiffre qui comprend les vols de ses compagnies régionales.

Lufthansa a réussi à s'organiser pour assurer un nombre conséquent de vols, en ayant recours à ses compagnies régionales, à sa filiale britannique British Midland et en affrétant les avions d'autres compagnies, a déclaré Thomas von Sturm (Cockpit) au Süddeutsche Zeitung. Mais "le coût d'une grève ne se mesure pas seulement au nombre de vols annulés", se console-t-il, "beaucoup de gens ne réservent pas (...), l'affrètement d'autres avions coûte cher".

Lufthansa prévoit un manque à gagner d'environ 100 millions d'euros pour ces 4 jours de grève en cas d'annulation de tous ses vols.

Les pilotes grévistes faisaient face le 22 février à une salve de critiques des milieux économiques. Dans le Berliner Zeitung, le président de la fédération des Chambres de Commerce et d'Industrie DIHK, Martin Wansleben, qualifie leur mouvement d'"irresponsable" alors que l'économie allemande se remet doucement de la grave récession de l'an dernier.

AFP/VNA/CVN

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