Afrique de l'Ouest : la chasse aux médicaments périmés ou contrefaits

Comment lutter contre les médicaments périmés ou contrefaits qui mettent en danger la santé de millions de personnes en Afrique de l'Ouest ? Face à ce fléau que les États ne parviennent pas à endiguer, des start-ups tentent de proposer des remèdes pratiques.

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Un employé du ministère ivoirien de la Santé lors d'une saisie de médicaments contrefaits le 3 mai au marché d'Adjamé à Abidjan en Côte d'Ivoire.
Un employé du ministère ivoirien de la Santé lors d'une saisie de médicaments contrefaits le 3 mai au marché d'Adjamé à Abidjan en Côte d'Ivoire. Photo : AFP/VNA/CVN

L'idée d'une "pharmacie virtuelle" est venue à Adama Kane, fondateur de la start-up sénégalaise JokkoSanté, quand, avec sa femme, ils se sont rendu compte de la quantité de médicaments inutilisés stockée chez eux, comme dans de nombreuses familles aisées, explique-t-il.
JokkoSanté, qui en est encore au stade pilote, facilite la collecte des médicaments superflus, en échange de points bonus qui permettront à ses usagers (quelque 1.500 pour l'instant) de se procurer ceux dont ils ont besoin.
Lors d'un sommet au Liberia en avril, les 15 pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont annoncé le lancement d'une enquête sur le trafic de médicaments expirés ou contrefaits et d'une campagne de sensibilisation au phénomène.
Les plus concernés par le problème de l'accès aux médicaments sont "les couches les plus vulnérables de la population. Ceux qui n'ont pas les moyens" d'en acheter, et qui doivent se rabattre sur des médicaments douteux, relève Adama Kane. "Notre application est utilisée par les hôpitaux, les pharmacies et les centres de santé" qui réceptionnent les produits collectés, souligne-t-il.
Par un compte sur leur téléphone portable, les utilisateurs peuvent ensuite dépenser leurs points pour effectuer de nouveaux achats.

Des médicaments contrefaits lors d'une opération de la police ivoirienne, le 3 mai à Abidjan.
Des médicaments contrefaits lors d'une opération de la police ivoirienne, le 3 mai à Abidjan. Photo : AFP/VNA/CVN

Un code pour vérifier l'authenticité
"Maintenant, ni moi ni mes proches n'avons plus de problème pour accéder aux médicaments. Il suffit de venir, de collecter des points", affirme à l'AFP Marie Gueye, qui troque des médicaments contre l'asthme pour des points bonus dans un centre de santé à Passy (centre du Sénégal).
Les médicaments périmés ou contrefaits sont non seulement inefficaces, mais peuvent favoriser la résistance aux antibiotiques, voire causer la mort, en privant les patients de traitements efficaces, selon les experts.
Dans un numéro spécial il y a deux ans, l'American Journal of Tropical Medicine and Hygiene rapportait ainsi que deux antipaludéens - un faux et un autre de piètre efficacité - étaient incriminés dans la mort de plus de 122.000 enfants africains en 2013. Pour ceux qui ont du mal à payer, dans un pays où plus de la moitié de la population est dépourvue d'assurance maladie, JokkoSanté a mis en place un système de parrainage par de grandes entreprises qui leur donne accès à des médicaments gratuits.
À l'hôpital pour enfants de Diamniadio, près de Dakar, Yacina Ba a pu en bénéficier pour soigner son bébé, après avoir épuisé son budget de 50.000 francs CFA (76 euros). Ailleurs sur le continent, la start-up Sproxil, lancée en 2009, permet aux consommateurs de vérifier l'authenticité du médicament, là encore grâce à la téléphonie mobile. Sous une zone à gratter de la boîte de médicaments, ils peuvent trouver un code d'identification, à envoyer par SMS à l'entreprise, qui leur répond sur l'authenticité du produit.

AFP/VNA/CVN

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