Afghanistan : une mosaïque ethnique dans un pays fragmenté

La diversité ethnique en Afghanistan est une donnée centrale de la vie politique et des conflits dans ce pays depuis plus d'un siècle, et devrait jouer un rôle dans la formation d'un nouveau gouvernement par les talibans.

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Des talibans en patrouille dans une rue de Kaboul, le 23 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Aucun groupe ethnique ne dispose à lui seul d'une majorité absolue parmi les quelque 40 millions d'habitants du pays, dont la fragmentation contribue à l'instabilité.

Voici un aperçu de la mosaïque ethnique afghane :

Les Pachtounes 

Ethnie majoritaire d'Afghanistan (avec plus de 40% de la population), les Pachtounes sont pour la plupart des musulmans sunnites et parlent le pachto. Depuis le XVIIIe siècle, ils ont régulièrement contrôlé l'État et l'armée.

Les talibans, qui ont pris le pouvoir pour la deuxième fois après la période 1996-2001, sont un groupe à dominante pachtoune. Et les deux présidents du précédent régime soutenu par les États-Unis, Hamid Karzai et Ashraf Ghani, étaient également issus de cette ethnie.

La position dominante des Pachtounes, qui sont répartis dans une zone en arc de cercle s'étendant de la frontière pakistanaise à la frontière iranienne (Est et Sud du pays), a souvent provoqué le ressentiment des autres groupes ethniques, s'estimant marginalisés sur les plans politique, économique et culturel.

Les Tadjiks 

Deuxième groupe ethnique du pays, représentant environ un quart de la population, les Tadjiks parlent le dari (farsi en persan).

Ils sont principalement répartis dans le Nord et l'Ouest du pays, avec des bastions dans la vallée du Panchir, la ville occidentale de Herat et certaines provinces du Nord.

Des nouvelles recrues des forces de sécurité afghanes lors d'un entraînement militaire à Bandejoy, dans la région du Panchir, le 21 août en Afghanistan.
Photo : AFP/VNA/CVN

La vallée du Panchir a été le fief du Tadjik le plus célèbre, le commandant Ahmed Shah Massoud, héros de la lutte contre les talibans, tué le 9 septembre 2001 dans un attentat suicide attribué à Al-Qaïda.

Le Tadjik Burhanuddin Rabbani a été président de l'Afghanistan de 1992 à 1996, avant que Kaboul ne tombe aux mains des talibans. Abdullah Abdullah, ancien vice-président et négociateur en chef de l'ex-gouvernement dans les pourparlers avec les talibans, est d'ethnie mixte pachtoune-tadjik, mais il est considéré comme appartenant à la seconde.

Les Hazaras 

Les Hazaras, qui représentent autour de 10% de la population afghane et parlent un dialecte dari, sont considérés comme originaires d'Asie Centrale et de peuples turcs, et se trouvent principalement dans le Centre du pays.

Il s'agit d'une minorité chiite, violemment persécutée depuis des siècles, notamment par les talibans qui les considèrent comme des hérétiques.

Les Hazaras ont également été la cible d'attaques à la bombe meurtrières du groupe État islamique.

Les Ouzbeks 

La minorité ouzbèke, qui représente autour de 10% de la population, est essentiellement installée dans le Nord du pays chevauchant la frontière avec l'Ouzbékistan.

Ses liens notamment linguistiques et culturels sont forts avec la Turquie et les Ouzbeks sont principalement des musulmans sunnites.

Le sulfureux chef de guerre Abdul Rachid Dostom, issu de cette ethnie, est soupçonné d'avoir fait massacrer en 2001 des centaines, voire des milliers, de prisonniers talibans.

Autres ethnies 

Parmi les autres ethnies peuplant l'Afghanistan, et au rôle plus marginal, on compte des Turkmènes, des Kirghizes, des Kazakhs, des Baloutches, et des Nouristanis, jadis appelés Kafir (infidèles) jusqu'à leur conversion forcée au XIXe siècle.

AFP/VNA/CVN

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