Migrants
Accès limité à la frontière germano-autrichienne, nouveau drame en mer Egée

L'Allemagne et l'Autriche ont décidé le 30 octobre de limiter l'arrivée des migrants à cinq points de leur frontière commune pour mieux contrôler leur afflux, tandis que 22 candidats à l'exil ont encore péri en Mer Egée et 35 sont portés disparus au large de l'Espagne.

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Le ministère allemand de l'Intérieur, Thomas de Maiziere (droite) et la ministre austricienne de l'Intérieur Johanna Mikl-Leitner, le 22 septembre à Bruxelles en Belgique.

Cette restriction du passage à la frontière germano-autrichienne, ultime étape du périple de la plupart des réfugiés fuyant la guerre ou la pauvreté, prend effet "immédiatement", a précisé à l'AFP une porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur.
Vienne organise depuis des semaines le transport de milliers de personnes vers la Bavière le long des quelque 800 km de frontière, d'autres viennent par leurs propres moyens à travers bois, formant par endroits des files d'hommes, de femmes et d'enfants épuisés. Les autorités bavaroises ont assuré ne plus pouvoir contenir ce flux.
"Nous souhaitons parvenir à un processus ordonné", a expliqué le ministère allemand de l'Intérieur, deux jours après que Berlin eut reproché aux Autrichiens de conduire des migrants à la frontière de nuit et sans prévenir la police allemande.Malgré l'arrivée du mauvais temps et la fermeture en cours des frontières européennes, des centaines de personnes continuent chaque jour de risquer leur vie, bravant le froid et les vents violents.Au moins 22 migrants dont 17 enfants ont péri vendredi en mer Egée, portant à 56 en trois jours le nombre des personnes qui se sont noyées entre la Grèce et la Turquie, tandis que la sinistre collecte des corps de précédents naufrages se poursuivait, en particulier à Lesbos.

- Sauveteurs en larmes -

Au large de l'île grecque de Kalymnos, les corps de 19 personnes, dont huit enfants et trois nourrissons, ont été retrouvés dans la matinée après le chavirage dans la nuit de leur bateau chargé d'environ 150 personnes. Une femme, un enfant et un bébé, se sont aussi noyées près de Rhodes, et trois personnes sont toujours recherchées.
Quatre enfants syriens âgés d'un à quatre ans ont été repêchés morts dans les eaux turques par les garde-côtes, qui ont sauvé 19 passagers eux aussi en route pour Lesbos, selon l'agence de presse Dogan.
Un photographe de l'AFP a assisté l'après-midi sur une plage de Lesbos au décès d'un jeune homme tiré inanimé de l'eau par des sauveteurs d'une ONG espagnole. Il avait vu plus tôt des enfants et bébés noyés être ramenés sur la côte par des sauveteurs et des volontaires souvent en larmes.
L'Égée avait déjà connu le 28 octobre une journée noire, avec cinq naufrages au large de Lesbos, de Samos et d'Agathonissi : le bilan de ces drames s'est encore alourdi vendredi, passant à 24 morts, dont 11 enfants, avec la découverte dans la matinée à Lesbos de cinq nouveaux corps.
Selon la police portuaire, ces victimes étaient vraisemblablement à bord d'un bateau surchargé de quelque 300 passagers, dont 274 ont été sauvés. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras s'est ému le 30 octobre devant le Parlement de cette "tragédie humanitaire", une "honte" pour l'Europe.
Un autre drame au large des côtes du sud de l'Espagne s'est déroulé le 29 octobre, dont le bilan pourrait s'élever à 39 morts.
Tandis que quinze personnes ont été secourues et quatre hommes retrouvés sans vie, les secours en mer ont abandonné le soir du 30 octobre les recherches pour retrouver 35 migrants se trouvant sur l'embarcation qui ont disparu en mer. "Les recherches ont pris fin et ne reprendront pas", a déclaré une porte-parole des secours, près de 48 heures après la nouvelle du naufrage du zodiac.

Des migrants sur un bateau près de l'île grecque de Lesbos le 19 octobre
Photo : AFP/VNA/CVN

- Retard dans la répartition -
De son côté, l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a annoncé le 30 octobre avoir mis à jour "son plan pour répondre au flux des migrants en Méditerranée" prévoyant un budget de "780 millions de dollars" (708 millions d'euros) d'ici à décembre 2016.
Depuis le début de l'année, le nombre des arrivées par la mer en Grèce a atteint 580.125 selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR), sur un total de 723.221 personnes parvenues en Europe par la Méditerranée. En Italie, elles étaient 140.200.
Plus de la moitié sont des Syriens (53%), 18% des Afghans et 6% des Irakiens, selon le HCR. Seuls une centaine de ces migrants ont jusque-là été envoyés d'Italie dans le reste de l'UE, alors que les plans européens de répartition de la prise en charge sont censés porter sur deux ans sur 160.000 réfugiés, a précisé Adrian Edwards, un porte-parole du HCR.
En visite à Athènes, le ministre hongrois des Affaires Étrangères a réitéré l'exigence de son pays de la mise en place d'un "contrôle" aux frontières grecques, pour ne pas laisser "l'Europe sans défense".
À l'opposé, Alexis Tsipras a réclamé de l'UE "une condamnation officielle des choix (de certains États membres) d'ériger des murs et des barrières et de fermer les frontières", plaidant en faveur de l'ouverture de canaux légaux vers l'Europe pour les réfugiés.

AFP/VNA/CVN

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