À un an du scrutin, la menace de destituer Trump estompe la campagne présidentielle

Une Amérique ultra-polarisée a lancé dimanche 3 novembre le compte à rebours à un an de la présidentielle de 2020, Donald Trump pariant sur ses fidèles pour ravir un second mandat et surmonter l'enquête en vue de sa destitution qui écrase la campagne.

>>Pour Donald Trump, la procédure en destitution lui assurera une "majorité en colère"

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Le président américain Donald Trump lors d'un meeting à Tupelo, le 1er novembre dans le Mississippi.

Les démocrates se sont engagés dans cette voie périlleuse, au risque d'occulter les débats de leur primaire qui compte un nombre record de prétendants et aucun grand favori.

"Nous n'avons jamais eu autant de soutien qu'actuellement". Le regard sévère, entouré d'une marée de casquettes rouges, le président Trump a balayé vendredi 1er novembre l'idée selon laquelle la procédure de destitution pourrait le priver d'un second mandat.

Au contraire, assure-t-il, elle lui permet de galvaniser ses troupes, une "majorité en colère" qui dénonce de concert "une chasse aux sorcières".

Le président a de lui-même reconnu que son ton -déjà combattif- s'était encore électrifié depuis le lancement de l'enquête, comparant dimanche l'ambiance de ses meetings de campagne à celle d'un match de violents combats d'arts martiaux (MMA) auquel il avait assisté la veille.

Assurance maladie, port d'armes, immigration : à un an du scrutin, certains candidats à la primaire démocrate tentent de faire prendre un virage à gauche à leur parti. Malgré leurs efforts, ces enjeux sont relégués au second plan, dans l'ombre de cette procédure explosive.

Cette semaine, la sénatrice Elizabeth Warren, l'une des favorites de la primaire démocrate, a vu la présentation de son projet de couverture maladie universelle noyée par le premier vote formel au Congrès sur l'"impeachment".

"À court terme, la procédure de destitution va dominer l'actualité à Washington, la couverture médiatique, et de manière générale l'élaboration de politiques", analyse pour l'AFP Christopher Arteton, professeur à l’université George Washington.

Pas de rival évident

La cheffe des démocrates Nancy Pelosi a longtemps hésité à ouvrir une enquête contre Donald Trump à la Chambre des représentants – où son parti est majoritaire –, craignant que l'opposition ne soit sanctionnée par une procédure clivante, voire impopulaire.

La démarche est d'autant plus risquée que le président sera probablement "acquitté" par le Sénat contrôlé par les républicains. Les démocrates craignent qu'ils ne trompette, juste avant les élections, qu'il a été blanchi.

Mme Pelosi a finalement franchi le pas le 24 septembre après des révélations sur un appel téléphonique, au cours duquel Donald Trump a demandé à Kiev de "se pencher" sur l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, dont le fils a longtemps fait des affaires en Ukraine.

Depuis le soutien à cette procédure semble augmenter avec 53% des Américains en sa faveur et 44% opposés, selon un sondage publié dimanche 3 novembre qui confirme le fossé entre électeurs démocrates et républicains sur la question.

Emporté dans la tourmente, Joe Biden jusqu'ici grand favori de la primaire démocrate a vu son avantage se réduire au profit surtout d'Elizabeth Warren. Suivent le sénateur progressiste Bernie Sanders, puis le maire modéré Pete Buttigieg.

Pour la première fois, un sondage a placé vendredi 1er novembre Joe Biden quatrième dans les préférences des électeurs démocrates de l'Iowa, qui sera le premier État à voter dans cette primaire, derrière le jeune Pete Buttigieg, encore inconnu il y a un an.

"Nous sommes à un an de l'élection la plus importante de notre vie", a tweeté dimanche 3 novembre Kamala Harris, 5e dans les sondages. "Nous devons nous assurer que nous disons au revoir au cauchemar national qu'est Donald Trump".

Beto jette l'éponge

Autre inconnue qui pèse sur la campagne: le calendrier de la procédure de destitution.

Le sénateur Bernie Sanders, l'ancien vice-président Joe Biden et la sénatrice Elizabeth Warren, le trio en tête des sondages de la primaire démocrate, lors d'un débat le 15 octobre à Westerville, dans l'Ohio.

On ne sait pas combien de temps cette enquête va prendre, alors que les premiers votes de la primaire démocrate se dérouleront début février.

"Quand la course de la primaire sera vraiment lancée, je pense que la campagne dominera l'actualité", assure M. Arteton.

L'accent mis sur la destitution risque de nuire d'ici là aux plus petits des 17 candidats à l'investiture démocrate, qui affichent une diversité inédite avec plusieurs femmes, deux Afro-américains, un homosexuel assumé...

Dernier exemple en date, le Texan Beto O'Rourke, un temps perçu comme un possible espoir démocrate, a jeté l'éponge.

De son côté, Donald Trump devrait tenter de rééditer la stratégie gagnante de 2016 : conquérir grâce à ses électeurs de base quelques États-clés lui permettant d'obtenir une majorité de grands électeurs, et remporter le scrutin indirect même en étant battu en total des voix.

AFP/VNA/CVN

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