Cannes
À mi-parcours, un film allemand en tête de la course pour la Palme

Une comédie allemande inattendue se dégageait nettement à mi-parcours mardi 17 mai dans la course à la Palme d'or du Festival de Cannes, suivie par un film-poème de l'Américain Jim Jarmusch et un drame familial roumain.

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Toni Erdmann au top

C'est Toni Erdmann de l'Allemande Maren Ade, comédie sur la relation père-fille, qui a suscité jusqu'ici les réactions les plus enthousiastes des festivaliers comme de la presse.

La réalisatrice allemande Maren Ade, le 14 mai à Cannes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce long métrage de 2H42, qui a déclenché fous rires et applaudissements sur la Croisette, fait la course en tête, selon le panel de critiques français et étrangers publié par la revue spécialisée Screen. C'est également le film le plus largement plébiscité par la presse français, selon celui du magazine Le Film français.

"C'est un film qui peut réunir beaucoup de monde, parce que c'est un propos intéressant, universel. Le film est drôle, mais pour traiter d'un sujet finalement très fort, à la fois la relation parents-enfants mais aussi plus généralement +qu'est-ce qu'on fait de sa vie?+", souligne Philippe Rouyer, de la revue de cinéma française Positif.

"Les comédiens sont très forts, et j'imagine mal comment il ne serait pas au palmarès", ajoute-t-il.

Pour le journaliste Scott Roxborough du magazine américain spécialisé Hollywood Reporter, "étant donné que ça fait si longtemps qu'un film allemand n'a pas gagné (depuis +Paris Texas+ de Wim Wenders en 1984, ndlr) ou même été montré (depuis +Rendez-vous à Palerme+ de Wenders en 2008), il a de bonnes chances d'obtenir quelque chose".

Paterson et Sieranevada bien placés

Avec Paterson, un film construit comme un poème, ode au ralenti et à la banalité du quotidien, l'Américain Jim Jarmusch n'a pas laissé non plus la critique insensible. Son film obtient la deuxième meilleure note du panel de critiques de Screen.

L'actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani (centre), l'acteur américain Adam Driver (gauche) et le réalisateur américain Jim Jarmusch, le 16 mai à Cannes
Photo : AFP/VNA/CVN

"Belle surprise poétique du festival" selon le quotidien français Le Figaro, le film est une "exaltation bouleversante du quotidien par la poésie", selon l'hebdomadaire Télérama et "un délice" selon le Guardian britannique. Le site américain spécialisé Indiewire le qualifie de "film le plus intime" de Jim Jarmusch.

En troisième position dans le classement de Screen, Sieranevada du Roumain Cristi Puiu, drame familial de près de trois heures qui dissèque les tensions dans le huis clos d'un appartement, a aussi séduit une partie de la critique.

"Cristi Puiu filme toujours avec la même maestria", selon Télérama, tandis que l'hebdomadaire française L'Express souligne que "ce qui surprend le plus dans +Sieranevada+, c'est l'audace de sa mise en scène".

Loving de Jeff Nichols, basé sur l'histoire vraie aux États-Unis d'un homme blanc et une femme noire condamnés pour s'être mariés dans les années 1950, a également été plébiscité par certains, tout comme Ma Loute, nouvelle fantaisie tragi-comique de Bruno Dumont, accueilli avec enthousiasme par une partie de la presse française.

"Tous les films ont des défenseurs. Il n'y a pas cette année de film qui fasse l'unanimité contre lui", estime Philippe Rouyer, pour qui "le niveau général" de la compétition est "nettement plus haut" que l'an dernier.

Driver, Edgerton ou Hüller remarqués

Parmi les performances remarquées à ce stade, celles de l'Allemande Sandra Hüller (Ours d'argent à Berlin en 2006), en jeune femme d'affaires ambitieuse, et de l'Autrichien Peter Simonischek, en père facétieux, ont été saluées dans Toni Erdmann.

L'actrice irlando-éthiopienne Ruth Negga (des séries Criminal Justice et Misfits) et l'Australien Joel Edgerton (Zero Dark Thirty, Midnight Special) ont retenu l'attention pour leur prestation dans Loving

L'actrice irlando-éthiopienne Ruth Negga (des séries Criminal Justice et Misfits) et l'Australien Joel Edgerton (Zero Dark Thirty, Midnight Special) ont également retenu l'attention pour leur prestation dans Loving.

Une partie de la presse a même évoqué leur possible nomination aux Oscars pour leur interprétation de Mildred et Richard Loving, un couple mixte obligé de se battre dans l'Amérique ségrégationniste pour son droit au mariage. Joel Edgerton "brille dans le film par un jeu tout en retenue", tandis que sa partenaire "est une découverte", selon L'Express.

La prestation de l'acteur américain Adam Driver (Kylo Ren dans Star Wars: Le Réveil de la force) en chauffeur de bus dans Paterson a également impressionné, Indiewire la qualifiant de "meilleure performance" de l'acteur.

Côté français, le jeu de Marion Cotillard dans Mal de pierres a été remarqué, Télérama la qualifiant de "sublime" et "ardente" dans ce film.

AFP/VNA/CVN

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