Rugby
À l'ombre des Fennecs, les Lionceaux algériens de l'ovale veulent se faire les griffes

Pratiqué pendant la colonisation française, le rugby a ensuite décliné avant de déserter définitivement l'Algérie, en 1972, mais le ballon ovale connaît un nouveau rebond avec les Lionceaux, des félins qui veulent se faire les griffes à l'ombre des omniprésents Fennecs du foot.

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Algériens et Tunisiens se disputent le ballon ovale pendant un match amical, le premier à domicile pour l'Algérie, le 18 décembre 2015 à Oran
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour la petite histoire, c'est à Nabeul, en Tunisie, le 24 février 2007, que l'idée de faire renaître le rugby algérien a été lancée. Avec le premier match disputé par une association de joueurs algériens évoluant en France.

Abdelkader Sofiane Benhassen et Azouz Aïb, deux Algériens nés en France, font partie de l'équipe. Djemaï Tebani, un Franco-algérien né en Algérie, intègre l'encadrement. A Nabeul les trois sportifs se lancent un pari : créer une équipe nationale en Algérie, un pays où le sport ne comptait aucune structure, aucun club.

Le pari a abouti, le 18 décembre, au stade Ahmed Zabana d'Oran, plus d'un demi-siècle après l'indépendance du pays en 1962 : des gradins animés par une petite foule joyeuse, des officiels à la tribune, l'hymne national qui retentit, et des joueurs en vert et blanc autour d'un ballon ovale. Et une victoire au passage, 16-6, contre le voisin tunisien, pourtant classé 39e mondial, alors que l'Algérie ne figure même pas encore parmi les 102 fédérations classées.

"Une belle surprise", a savouré le président du Comité olympique national, Mustapha Berraf.

Binationaux

Mi-novembre, World Rugby, la Fédération internationale, avait officiellement reconnu la Fédération algérienne de rugby (FAR). Objectif de celle-ci : une participation à la prochaine Coupe du monde au Japon en 2019, où elle serait alors la première équipe du Maghreb.

À plus long terme, la FAR veut hisser l'équipe nationale au deuxième rang continental, juste derrière l'Afrique du Sud, mais devant la Namibie, le Zimbabwe ou la Côte d'Ivoire, les autres pays africains à avoir participé à un Mondial.

Le président de la FAR, Abdelkader Sofiane Benhassen insiste pourtant sur "les moyens encore limités". Ainsi, parmi les joueurs regroupés pour affronter la Tunisie, il n'y avait que deux "locaux", au milieu de joueurs venus pour la plupart de France (Montauban, Albi, Millau ou Saint-Sulpice), voire de Roumanie (Cluj), avec pour leader un joueur du Top 14, Saïd Hireche, troisième ligne aile de Brive.

La naissance du rugby algérien reste de fait lié à l'Hexagone, où ce sont des binationaux franco-algériens qui avaient muri cette idée de relancer ce sport dans leur pays d'origine. Comme Benhassen qui, fin 2007, a fondé le Stade Oranais, premier club de rugby du pays depuis l'indépendance.

Un joueur algérien (droit) est taclé par un Tunisien pendant un match amical, le premier à domicile pour l'Algérie, le 18 décembre 2015 à Oran
Photo : AFP/VNA/CVN

En mai 2008, un match Algérie-Tunisie avait même été prévu à Oran, mais la descente en deuxième division du Mouloudia Club avait provoqué des émeutes, obligeant son annulation.

"On avait subi un échec. Il fallait donc soit abandonner soit avancer. On a avancé", raconte le responsable marketing de l'équipe nationale Ahmed Delimi (34 ans), né en France et installé en Algérie depuis 2008.

'Le goût d'un sport méconnu'

Le parcours a pourtant été semé d'obstacles, car certains hauts responsables du sport n'étaient pas séduits. "Certains ne voulaient même pas entendre parler du rugby", selon une source au Comité olympique.

"Il fallait donner aux Algériens et aux responsables du secteur le goût d'un sport méconnu. Il fallait aussi se faire une place et trouver les bons créneaux d'entraînement pour cohabiter avec le football, avec qui on partage les mêmes infrastructures. Il est normal que cela ait pris du temps", tempère Benhassen.

Près de neuf années de travail ont donc été nécessaires pour voir naître la FAR.

Pour réunir les critères nécessaires à la création d'une fédération, les fondateurs ont obtenu les agréments pour fonder plusieurs clubs. "On a lancé des journées d'initiation dans plusieurs villes, pour vulgariser le sport, familiariser les jeunes et les réunir dans des clubs", explique le président de la FAR.

Depuis 2007, une dizaine de clubs ont ainsi vu le jour. La fédération espère maintenant agrandir son vivier en intégrant le sport dans les écoles.

AFP/VNA/CVN

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