À la Maison Blanche, la famille de George Floyd réclame des réformes dans la police

La famille de George Floyd a appelé mardi 25 mai le Congrès américain à "protéger les personnes de couleur" en votant une loi de réforme de la police, après une rencontre hautement symbolique avec le président Joe Biden un an après la mort du quadragénaire afro-américain sous le genou d'un policier blanc.

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Les proches de George Floyd lèvent le poing en scandant son nom devant la Maison Blanche, le 25 mai à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si vous pouvez faire une loi fédérale pour protéger un oiseau, le pygargue à tête blanche, vous pouvez faire une loi fédérale pour protéger les personnes de couleur", a lancé l'un de ses frères, Philonise Floyd, en référence à l'aigle mascotte des États-Unis.

La rencontre avec M. Biden et sa vice-présidente, Kamala Harris, à l'abri des caméras, a été "très constructive", a ajouté un autre de ses frères, Terrence Floyd, même si la loi voulue par le président et déjà votée par la Chambre basse reste bloquée au Sénat.

Pour conclure cette visite historique, la famille a levé le poing et scandé le nom de George Floyd, devenu le symbole des victimes de violences policières aux États-Unis depuis sa mort le 25 mai 2020 à Minneapolis lors de son arrestation par quatre policiers.

Son agonie, filmée en direct, a provoqué une mobilisation inédite; sa supplique ("Je ne peux plus respirer") s'est transformée en cri de ralliement contre les abus des forces de l'ordre.

Le policier, Derek Chauvin, qui s'était agenouillé sur son cou pendant près de dix minutes, a été reconnu coupable de meurtre. Sa peine sera annoncée le 25 juin.

Au moment de quitter la Maison Blanche pour une brève visite dans son fief de Wilmington (Delaware), Joe Biden s'est dit "optimiste" sur la possibilité d'aboutir prochainement à un accord au Sénat sur un texte de loi.

"Courage extraordinaire" 

Le président avait auparavant salué le "courage extraordinaire" des proches de George Floyd, devenus les porte-voix de la lutte contre les abus policiers et les défenseurs d'une grande loi portant son nom, qui doit apporter des changements profonds dans la police.

Des gens s'agenouillent en mémoire de George Floyd à Minneapolis, le 25 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Reprenant les mots de la fille de George Floyd, Gianna, qui répète que son père "a changé le monde", M. Biden a assuré : "Il l'a fait".

La famille Floyd avait auparavant rencontré au Capitole la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Les proches de George Floyd ont ensuite rencontré deux sénateurs, le démocrate Cory Booker et le républicain Tim Scott, qui tentent d'obtenir un consensus sur un texte acceptable pour les deux camps.

M. Biden "veut que la loi soit juste, qu'elle ait du sens, et qu'elle garde intact l'héritage de George", a assuré son neveu, Brandon Williams.

La famille doit se rendre en fin d'après-midi sur la "Black Lives Matter Plaza", devenue lieu de ralliement et de mémoire dans la capitale américaine.

Mais sur le front législatif, les choses avancent lentement.

Lors de son premier grand discours devant le Congrès, fin avril, Joe Biden avait appelé les élus à adopter le "George Floyd Justice in Policing Act" d'ici le premier anniversaire de sa mort. Mais il est toujours en débat au Sénat.

"Changer la réalité" 

Le texte voté en mars par la Chambre des représentants prévoit notamment l'interdiction des prises d'étranglement et vise à limiter la large immunité ("immunité qualifiée") dont jouissent les policiers américains. Cette modification est le point dur de la négociation, les républicains se posant en défenseurs des protections légales des forces de l'ordre.

"Le calendrier pour le vote de la loi ne sera pas tenu", a reconnu la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, tout en soulignant que Joe Biden se félicitait des progrès en cours.

"Notre nation s'éveille à la réalité que vivent quotidiennement les Noirs américains, changer cette réalité n'est pas une tâche impossible", a pour sa part assuré sur Twitter, Cory Booker.

Élu sur une image d'homme de dialogue, capable de trouver des compromis avec les républicains, Joe Biden, qui fut longtemps sénateur, sait qu'il joue une importante partie de son capital politique sur ce dossier.

S'il n'y a pas encore de "grand soir" au niveau fédéral, les États et les villes avancent.

Certaines localités tentent des expérimentations pour diminuer le risque de bavures, en désarmant par exemple les agents chargés de la sécurité routière.

Les défenseurs d'une réforme soulignent l'urgence d'un changement. Depuis la mort de George Floyd, plusieurs autres Afro-Américains non armés ont été blessés ou tués par des policiers.

La Maison Blanche a par ailleurs annoncé que Joe Biden se rendrait mardi prochain 1er juin à Tulsa, dans l'Oklahoma, pour commémorer les 100 ans du massacre d'Afro-Américains par des émeutiers blancs.

Le massacre de Tulsa a fait jusqu'à 300 tués (femmes et enfants compris) dans la population noire et détruit plus de 1.200 bâtiments dans le quartier noir de Greenwood, surnommé "Black Wall Street" à l'époque en raison de sa prospérité inédite.

Le nombre précis de morts reste inconnu. De nombreux corps ont été jetés dans la rivière, brûlés ou enterrés dans des fosses anonymes.

AFP/VNA/CVN

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