À Hô Chi Minh-Ville, les taxis contre Uber

Le président de l’Association des taxis de Hô Chi Minh-Ville, Ta Long Hy, a manifesté son opposition au service de covoiturage Uber. Il a parlé de "concurrence déloyale" lors de sa récente rencontre avec la presse.

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Uber est lancé depuis quatre mois à Hô Chi Minh-Ville.

Selon Ta Long Hy, Uber est une application mettant en place un service de taxi de luxe "illégal". Néanmoins, les activités de cette société américaine ressemblent à celles d’une compagnie de taxi classique.

En effet, le processus de service Uber est similaire à celui d’une agence traditionnelle : prise de la commande, récolte des informations du chauffeur et du client, attribution de la voiture, décision du tarif et partage des bénéfices entre le propriétaire de la voiture et l’agence. En outre, cette entreprise américaine organise des cours de conduite pour les chauffeurs et une liste de sanction est établie. Par exemple, une amende de 5.000 dôngs sera infligée aux clients ne se présentant pas à la voiture commandée. Néanmoins, les loueurs et chauffeurs de voiture sous la direction d'Uber n’ont pas le statut de chauffeurs de taxi, comme la législation du Vietnam l’exigerait.

«Selon l’arrêté N°86 du 10 septembre 2014, pris par le gouvernement sur le commerce et les conditions de commerce en automobile, le Vietnam dispose de six types de transport que sont l’autobus, le taxi, l’autocar, la voiture de location, la voiture de tourisme et la voiture transportant des marchandises. Les activités d’Uber ne sont pas mentionnées dans cet arrêté», a indiqué M. Hy.

De plus, Uber ne s’inscrit pas parmi les affaires commerciales, la compagnie de régulation et les propriétaires de voitures ne payent pas de taxes, frais… Uber utilise des voitures de luxe pour servir les utilisateurs de la carte Visa et de la Mastercard, et projette d’élargir sa clientèle à tous les types de cartes bancaires. «Uber perturbe le marché du taxi traditionnel et est en train de le conquérir, à défaut de la concurrence», s'est-il inquiété.

Des mesures à prendre

Les compagnies de taxi classiques, en plus des investissements dans leur parc automobile, sont soumises à de nombreuses taxes, doivent payer les intérêts de leurs prêts bancaires et souscrire à un contrat d'assurance..., tandis qu’Uber est exempté de toutes ces dépenses.

Les agences de taxi classiques ont besoin d’aides financières pour accéder aux technologies modernes. Photo : Hoàng Phuong

«Dans ce contexte de difficultés économiques, les entreprises de transport nationales ne peuvent pas moderniser leurs dispositifs de télécommunications. C’est leur point faible par rapport à leurs homologues étrangers. Prochainement, elles devront redoubler d’efforts pour améliorer leurs technologies. Ce travail demande du temps», a souligné Ta Long Hy.

«Dans les deux prochaines années, si les compagnies de taxi classiques bénéficient des mêmes avantages qu’Uber, l’Association municipale des taxis pourra alors élaborer des tarifs aussi raisonnables que ceux proposés actuellement par l’entreprise américaine», a-t-il affirmé.

Par conséquence, l’Association des taxis de Hô Chi Minh-Ville a demandé au gouvernement de mettre en place des politiques de soutien et de protection en faveur des compagnies de taxis traditionnelles. Ainsi, le gouvernement ordonne désormais au ministère des Communications et des Transports et aux branches concernées de sélectionner les applications proposant des services de taxi, conformément à la législation vietnamienne.

Parallèlement, les agences de taxi classiques ont besoin d’aides financières pour accéder aux technologies modernes. L‘Association demande au gouvernement d’imposer une feuille de route pour que les compagnies de taxis traditionnelles puissent préparer, restructurer et rattraper la concurrence.

L’Association municipale des taxis va prochainement envoyer une demande au ministre des Communications et des Transports, Dinh La Thang, pour étudier quel serait le moment opportun pour autoriser la mise en service d’Uber au Vietnam.

Fondée en 2009, Uber permet de relier des clients à des chauffeurs indépendants grâce à une application mobile de géolocalisation. Les conducteurs n'ont pas besoin de licence, contrairement aux chauffeurs de taxi traditionnels. La compagnie est présente dans plus de 200 villes à travers le monde. Uber est désormais interdit en Espagne, aux Pays-Bas, et dans plusieurs villes comme La Nouvelle-Orléans, Miami et Bruxelles.

 Duy Minh/CVN

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