Coronavirus
À Caracas, les Vénézuéliens masqués mais pas paniqués

Masques et rues aux allures de jour férié : Caracas était depuis lundi matin 16 mars en "quarantaine sociale" après l'ordre donné par Nicolas Maduro aux six millions d'habitants de rester chez eux pour freiner la propagation du coronavirus, dont 17 cas ont été confirmés au Venezuela.

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Un homme avec un masque dans les rues de Caracas, au Venezuela, le 16 mars.

Sur l'avenue Francisco de Miranda, la grande artère qui traverse la capitale d'Est en Ouest, les bus antédiluviens qui emmènent les "Caraqueños" au travail, d'ordinaire bondés, sont à moitié vides. Au rancart les pétaradants moto-taxis et les coups de klaxon intempestifs. La rue tourne au ralenti. Et les piétons ont majoritairement suivi le mot d'ordre de Nicolas Maduro : "masque de protection et gants pour tout le monde !".

"Je trouve que ce sont de bonnes mesures, elles nous protègent", explique Sonia Nicucci, 45 ans, masque sur le visage. Si elle est sortie de chez elle, contrairement à l'ordre de confinement intimé dimanche 15 mars par le président  Nicolas Maduro, c'est pour aller faire des "démarches" au consulat d'Italie. "C'est pour que mes enfants puissent obtenir la nationalité italienne", un sésame qui, comme nombre de passeports européens, permet aux Vénézuéliens de voyager plus librement.

Daiana, une employée de bureau de 39 ans, est sortie sans protection faciale. "Je ne le mets que dans le métro, parce que dans la rue je trouve que c'est inutile", énonce-t-elle. Pour l'heure, 17 cas de coronavirus ont été confirmés au Venezuela et aucun décès lié à la maladie n'a été recensé. Les malades ont été placés en quarantaine, selon le gouvernement qui affirme que ce sont des cas "importés". Outre Caracas, six États vénézuéliens sur 23 sont concernés par la mesure annoncée par Nicolas Maduro dimanche 15 mars : interdiction de sortir de chez soi, sauf pour se ravitailler en nourriture ou se rendre aux urgences.

Omar, mécanicien de 22 ans, dit "ne pas avoir peur de s'ennuyer à la maison, mais de perdre de l'argent. Si je ne travaille pas, je ne gagne rien". Le gouvernement a aussi fait fermer tous les établissements d'enseignement et les liaisons aériennes avec l'Europe, la Colombie, la République Dominicaine et Panama ont été suspendues pour un mois. Compte tenu de l'annulation de la plupart des vols, l'aéroport international de Caracas est désert. Selon des journalistes de l'AFP, seule une poignée de commerces sont ouverts dans le terminal principal.

Barrages de l'armée

Pour faire respecter la mesure de confinement, le gouvernement a appelé l'armée et la police à la rescousse. Dans les rues, des patrouilles à moto et en voiture vérifient que chacun respecte les consignes et que seuls les commerces de bouche sont ouverts.

Un vendeur de journaux à Caracas, le 16 mars.

Sur la route qui mène de l'aéroport à Caracas, les soldats ont érigé des barrages où ils vérifient que les passagers des véhicules portent tous des masques, sans que l'on sache toutefois ce que risquent les contrevenants. En ville, chez "Gran Majestic", un magasin qui propose pain, croissants et jambon, José a ouvert "comme d'habitude", mais "je crains surtout que les clients ne viennent pas. On n'a pas sorti les tables, on va faire seulement à emporter".

Un peu plus loin, Sujeiny, 22 ans, utilise son écharpe en guise de masque. "J'ai pas trouvé de masque à la pharmacie", dit-elle, refusant toutefois "de céder à la panique". Un geste dérisoire qui donne la mesure de la pénurie à laquelle est confronté le Venezuela. Les masques et les gels hydroalcooliques sont souvent en rupture de stock dans les magasins. La semaine dernière, Nicolas Maduro a invité les Vénézuéliens à "se confectionner eux-mêmes leurs propres masques" à l'aide de foulards, par exemple, tout en affirmant que son gouvernement travaillait à s'approvisionner.


AFP/VNA/CVN

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