À Berlin, on vaccine au son de la techno

C'est une scène typique à Berlin : une longue file de jeunes très chics qui attendent patiemment de pouvoir entrer dans l'un des clubs techno les plus courus de la capitale.

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Des jeunes attendent leur tour pour être vaccinés contre le coronavirus au club Arena de Berlin le 9 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

La seule différence en cette soirée pluvieuse à Alt-Treptow, dans l'Est de Berlin : ils ne sont pas vraiment venus pour danser, mais surtout pour se faire vacciner.

La ville a décidé d'organiser trois soirées cette semaine pour encourager essentiellement les jeunes à sauter le pas, et ce au rythme de la musique électronique dans l'une des discothèques de la ville, le Club Arena.

Le site a de l'expérience en la matière : il s'était déjà transformé depuis des mois en l'un des cinq centres de vaccination de masse de la capitale, après avoir dû fermer comme les autres établissements pour cause de pandémie.

À l'intérieur, les patients qui viennent de recevoir leur dose de vaccin observent la pause d'usage, assis sur des chaises espacées tandis que les flashes de lumières tournoient autour de leurs têtes et qu'un DJ s'affaire sur sa table de mixage.

"Expérience berlinoise"

C'est Markus Nisch, le directeur du centre de vaccination du Club Arena pour la Croix Rouge qui a eu l'idée de combiner musique et vaccination.

"Au départ, nos attentes étaient limitées", dit-il. "Mais la file d'attente va jusque là-bas", s'étonne-t-il pointant les dizaines de personnes attendant dehors.

Environ 420 personnes sont venues ce soir là, alors que le club dispose de 1.500 doses de vaccins pour les trois soirées, selon le ministère de la Santé de Berlin.

Le message s'est vite répandu sur les réseaux sociaux. "Je l'ai trouvé sur Instagram où les gens l'ont largement posté", témoigne Olga Kapuskina, 27 ans, qui a récemment emménagé dans la capitale.

"C'est une expérience berlinoise de se faire vacciner à une fête", plaisante-t-elle.

Après un début poussif, la campagne de vaccination a accéléré au printemps en Allemagne pour atteindre à son plus haut plus d'un million d'injections quotidiennes, avant de s'essouffler drastiquement pendant la période estivale.

Quelque 52 millions de personne ont reçu au moins une dose dans le pays, soit 62,5% de la population, selon les dernières données de l'Institut de veille sanitaire Robert Koch.

Motiver les jeunes

Pour encourager les réticents et comme une obligation de se faire vacciner est exclue dans le pays, le gouvernement d'Angela Merkel a annoncé mardi la fin des tests gratuits à partir du 11 octobre.

Les personnes qui ne veulent pas se faire vacciner devront ainsi payer un test prouvant qu'elles sont négatives au COVID-19 pour pouvoir notamment aller au cinéma, au restaurant ou en salle de sport.

Mais il n'y a pas que le bâton. "Nous avons besoin d'atteindre les plus jeunes maintenant, de les motiver et les convaincre de se faire vacciner", a déclaré la ministre de la Santé de Berlin Dilek Kalayci.

Les autorités font le pari de l'ingéniosité pour distribuer leurs doses. Outre l'initiative au Club Arena, Berlin a notamment organisé des centres de vaccination sur les parkings des magasins Ikea, traditionnellement pris d'assaut par les Allemands le week-end.

En Saxe, où le taux de vaccination est le plus faible d'Allemagne, une commune a offert des saucisses gratuites pour chaque vacciné. Des campagnes ont aussi été lancées dans des stade de football, à l'intention des supporters.

"C'est ma première dose de vaccin", explique Oriane Dosda, 23 ans à Berlin. "J'étais un peu nerveuse, mais je me suis dit il faudra bien que je le fasse un jour ou l'autre".

En plus de la musique, les jeunes sont aussi sensibles au côté pratique: pas besoin de rendez-vous et pas de paperasserie. "J'ai eu des difficultés à prendre un rendez-vous, mais ici, tout est facile", confirme Claudio Keil, 26 ans, enseignant à Berlin. "Je suis ici avant tout pour la vaccination, la musique c'est juste un plus agréable".


AFP/VNA/CVN

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