Yahoo vend son cœur de métier au géant des télécoms Verizon

Yahoo!, un pionnier de l'Internet qui se trouve en grandes difficultés, va vendre ses joyaux comme Yahoo Mail et Yahoo News et leur milliard d'utilisateurs, pour 4,8 milliards de dollars au géant des télécoms Verizon.

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La patronne de Yahoo!, Marissa Mayer, en 2014 à Davos, en Suisse.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après plus de vingt ans d'indépendance, les activités de cœur de métier de Yahoo! seront intégrés dans la même division qu'AOL, autre ex-fleuron d'Internet racheté l'an dernier par Verizon, ont annoncé les deux groupes lundi 25 juillet.

La transaction, qui se fera en cash et doit être finalisée au début 2017, vise à créer "un groupe international de médias de premier rang et d'aider à accélérer nos revenus dans la publicité en ligne", a commenté le PDG de Verizon, Lowell McAdam, dans un communiqué.

Yahoo! Arrivée aux commandes de Yahoo! en 2012, Marissa Mayer a défendu ce rachat qui scelle toutefois un échec personnel et son incapacité à redonner au groupe une place de premier plan dans un secteur dominé aujourd'hui par Google ou Facebook.

"C'est émouvant de s'unir avec AOL et Verizon alors que nous entamons un nouveau chapitre centré sur les économies d'échelle et le mobile", a souligné la directrice générale, faisant allusion au rôle de pionniers de l'internet joué à la fois par AOL et Yahoo!.

Le prix de vente représente toutefois une spectaculaire décote par rapport aux plus de 100 milliards de dollars de valorisation que Yahoo! avait atteint à son pic.

Interrogée sur la chaîne financière CNBC, Mme Mayer a toutefois refusé de parler "d'échec". "Quand vous regardez (la transaction), elle traduit le fait que Verizon estime qu'il y a beaucoup de valeur ici à Yahoo! et c'est un jour de grande fierté pour nous", a-t-elle déclaré.

Le PDG de Verizon, Lowell McAdam, le 5 janvier 2016 à Sun Valley, aux États-Unis
Photo : AFP/VNA/CVN

Cet accord "marque un pas important dans notre stratégie pour dégager davantage de valeur pour les actionnaires", a également assuré la dirigeante, qui était sous la pression de plusieurs actionnaires pour trouver une solution améliorant la valeur de Yahoo! en Bourse.

Lors d'une conférence téléphonique, les dirigeants du groupe ont affirmé qu'ils entendaient reverser une grande partie du produit de la vente aux actionnaires même si les modalités (rachat d'actions, dividendes) restaient à déterminer.

Fin d'une ère

Yahoo! conserve par ailleurs des actifs précieux. Le rachat ne porte ainsi pas sur la trésorerie de Yahoo, un portefeuille de brevets et surtout sur les parts que le groupe détient au capital du chinois Alibaba et dans Yahoo Japan, dont la valeur cumulée est estimée à au moins 40 milliards de dollars.

Ces activités seront regroupées dans une société d'investissement qui sera rebaptisée d'un autre nom.

Le géant américain des télécoms Verizon a déjà racheté l'an dernier AOL, un ex-fleuron d'Internet.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Wall Street, le rachat laissait toutefois les investisseurs perplexes : à 14h00 GMT, le titre perdait 1,85% à 36,65 dollars.

La transaction marque en tout cas la fin d'une ère pour Yahoo! qui a longtemps dominé le secteur avant d'être rattrapé par la concurrence et de tomber dans un lent déclin.

Fondé en 1994 et présenté alors comme le "guide du web", le groupe s'était lancé en Bourse deux ans plus tard, suscitant l'engouement des investisseurs : le titre avait flambé de 270% pour son premier jour d'introduction.

Depuis, le groupe a toutefois échoué à monétiser ses services et a été délaissé par les internautes au profit de Google et Facebook.

Selon le cabinet eMarketer, la part de marché de Yahoo! dans la publicité en ligne devrait tomber à 1,5% cette année, contre respectivement 30% et 12% à Google et Facebook.

Le groupe, qui vient d'annoncer une perte nette de 440 millions de dollars au deuxième trimestre, a sans succès tenté une modernisation de ses produits et lancé un plan de la dernière chance réduisant les effectifs de 15% et rationalisant les activités.

Interrogée sur son sort personnel, Marissa Mayer, ancienne étoile montante de la Silicon Valley, a assuré lundi 25 juillet qu'elle entendait rester avec Yahoo! même si les médias américains lui prêtaient l'intention de quitter le groupe une fois la transaction bouclée.

"Pour moi, personnellement, j'ai l'intention de rester. J'aime Yahoo! et je crois en vous tous. C'est important pour moi de voir Yahoo entrer dans ce nouveau chapitre", a-t-elle affirmé.

AFP/VNA/CVN

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