Syrie
Washington et Moscou s'étrillent à l'ONU, Alep sous les bombes

Les États-Unis et la Russie doivent s'efforcer jeudi 22 septembre encore de sauver le processus diplomatique pour la Syrie, après une passe d'arme glaciale au Conseil de sécurité de l'ONU, pendant que la guerre reprenait de plus belle dans la ville martyre d'Alep bombardée.

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Des sacs d'aide humanitaire éventrés et éparpillés après un raid aérien, le 20 septembre à Orum al-Koubra, près d'Alep, en Syrie.

Le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui rassemble 23 pays et organisations internationales se retrouvera une nouvelle fois jeudi 22 septembre à New York, sous les auspices de Washington et Moscou dont les échanges diplomatiques sont de plus en plus acrimonieux.

"Cela va être très difficile. Nous verrons ce que chacun est prêt à faire", a averti mercredi soir 21 septembre le secrétaire d'État américain John Kerry en annonçant qu'il reverrait son homologue russe Sergueï Lavrov avant la réunion du GISS programmée vers 14h00 (18h00 GMT).

La dernière réunion de ce groupe, mis sur pied à l'automne 2015 par les puissances mondiales et régionales impliquées dans le conflit syrien, s'était achevée mardi 20 septembre à New York dans une ambiance de plomb. Et sans aucune percée diplomatique.

L'"enfer" de cette guerre qui a fait plus de 300.000 morts et provoqué la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale "jette la honte sur nous", a tonné mercredi 21 septembre le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors d'une session de crise du Conseil de sécurité. Devant l'ONU, MM. Kerry et Lavrov se sont étrillés.

"Univers parallèles"

"C'est un moment de vérité pour la Russie (...) Ce n'est pas une blague, c'est une affaire grave", s'est insurgé, avec une colère froide, le chef de la diplomatie américaine. S'adressant au ministre russe, il s'est demandé avec ironie s'ils vivaient "dans des univers parallèles".

De gauche à droite : les chefs de la diplomatie russe

John Kerry a exigé une remise sur les rails de l'accord de Genève qu'il avait paraphé le 9 septembre avec Sergueï Lavrov afin que Moscou impose à son protégé à Damas de "clouer au sol ses aéronefs" et lui "interdise" de bombarder l'opposition et les civils.

Ce compromis américano-russe avait volé en éclat lundi 19 septembre lorsque l'armée syrienne avait annoncé la "fin" de la trêve.

L'accord prévoyait sept jours de cessez-le-feu, de l'aide humanitaire, une zone d'interdiction de survol pour l'aviation syrienne et une coopération militaire Washington-Moscou contre les jihadistes.

Montrant du doigt la Russie et la Syrie, M. Kerry a qualifié de "violation flagrante du droit international" le raid de lundi 19 septembre contre un convoi humanitaire de l'ONU (20 morts) et celui de mardi 20 septembre contre deux ambulances (4 tués).

En réponse, l'ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari a accusé les États-Unis de conduire une "guerre de propagande immonde", pendant que son pays combat "des dizaines de milliers de terroristes".

À Moscou, le ministère de la Défense a affirmé qu'un drone Predator de la coalition militaire pilotée par Washington se trouvait dans le secteur de la frappe de lundi 19 septembre. Le Pentagone l'a démenti et l'ONU s'est dite "prête" à reprendre ses convois humanitaires.

Il faut dire que la coalition avait reconnu le 17 septembre avoir bombardé par erreur l'armée syrienne, faisant 90 morts. "Un accident terrible", a concédé M. Kerry.

Impassible, M. Lavrov n'a pas fermé la porte à un retour de la trêve mais il a affirmé qu'il "ne pouvait plus y avoir de pause unilatérale" par l'armée du président Bachar al-Assad, accusant l'opposition d'avoir repris les hostilités.

AFP/VNA/CVN

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