Vietnam, le pays du café

Le Vietnam est un des pays disposant d’un circuit fermé de café, de la production à la dégustation en passant par la transformation. Toutefois, ce produit est encore loin d’être exploité à sa juste valeur.

>>Le café, toute une histoire

L’industrie de production du café date de la période de la colonisation française. Les Français ont apporté des plants de café au Vietnam dans les années 1800, profitant des faveurs du climat pour créer de grandes plantations.

 

Le café est un produit d’exportation majeur du Vietnam avec un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars en 2012 (café en grain).

La production a par la suite été perturbée pendant la guerre. Puis, avec le Renouveau, le Vietnam est revenu sur le marché mondial dans les années 1990. Ce retour spectaculaire a été particulièrement positif pour l’économie nationale, puisque le café est un produit d’exportation majeur du Vietnam avec un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars en 2012 (café en grain).

Le Vietnam est le plus important producteur mondial de robusta et le label «café vietnamien» est présent dans une quarantaine de pays. En 2012, le pays a détrôné le Brésil en tant que premier exportateur mondial.

Selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, les exportations nationales ont atteint en septembre dernier quelque 61.000 tonnes et, depuis le début de l’année, plus d’un million de tonnes. Malgré une diminution de leurs importations et des cours par rapport à la même période de l’année précédente, les États-Unis et l’Allemagne demeurent les premiers clients du Vietnam, avec respectivement près de 13% et 11% des exportations nationales. Une nette croissance a été constatée en Russie, au Royaume-Uni, en Espagne...

Selon les commerçants nationaux, si seulement 20% de la population vietnamienne buvait une tasse de plus par jour (25 grammes de café en poudre/tasse), le pays consommerait chaque année 128.000 tonnes de plus, soit 196.000 tonnes de baies, ce qui représenterait 14% des exportations actuelles. Mais avec des «si»...

Le secteur du café contribue à hauteur de 3% au PIB national. Seulement 5% de la production annuelle est destinée à la consommation intérieure, les 95% restants étant exportés. Autrement dit, la filière du café vit de l’exportation, mais il ne s’agit pour l’essentiel que de grains. On peut dire qu’au Vietnam, l’industrie de transformation a un rôle important pour l’exportation du café. Car, même si la production annuelle atteint un million de tonnes ou plus, sans l’industrie de transformation, l’exportation du café grain - c’est-à-dire du café brut - est peu lucrative. Cela vaut en particulier pour les cultivateurs.

Marques de café

Parmi les marques de café vietnamien, impossible de ne pas citer Vinacafe Biên Hoà et Trung Nguyên comme exemples de produits vendus à l’étranger. Le marché domestique du café est dominé par trois grands noms : Vinacafé d’abord, puis Nestlé avec la marque Nescafé, et Trung Nguyên avec G7. On estime qu’à eux seuls, ils représentent 90% des parts du marché du café soluble au Vietnam. La concurrence qui règne entre eux est intense, sur le plan des investissements dans les technologies et dans les usines, mais aussi en termes de positionnement des prix et de campagnes promotionnelles.

 

Le pays connaît une explosion des «coffee to go» ou «café à emporter».
                                                                                     

D’autres marques moins connues ont également tenté de diversifier leurs produits pour se partager les parts restantes. Parmi elles, on trouve les labels de café instantané Highlands, Thu Hà, Mê Trang...

Quant au café moulu, selon une enquête réalisée en début d’année par la société d’étude de marché Mintel, le Vietnam en est le premier consommateur mondial. Il est aisé d’identifier les marques dominant le marché comme Trung Nguyên (Dak Lak), Highlands (Hô Chi Minh-Ville), Thu Hà (Gia Lai), Mêhicô (Dak Lak), Da Vàng (Kon Tum), Huy Tùng (Phú Yên), Mê Trang (Khánh Hoà)...

À l’origine un simple mais célèbre café de Pleiku (capitale de la province de Gia Lai, sur les hauts plateaux du Centre), Thu Hà a commencé à produire du café moulu en 1988. Ngô Nguyên Tuân Anh, directeur de la compagnie pour Hô Chi Minh-Ville, précise que la production de café en poudre Thu Hà est d’environ 100 tonnes/an, 30% étant destinée à l’exportation.

Mêhicô est aussi une marque de café moulu familière du consommateur vietnamien puisqu’elle est présente dans nombre de localités.

Mais c’est Trung Nguyên qui, là aussi, rafle la palme de chef de file de la production de café moulu.

Ces derniers temps, le pays a connu une explosion des «coffee to go» ou «café à emporter». Les marques vietnamiennes comme Trung Nguyên, Highlands et Passio cohabitent avec d’autres internationales comme The Coffee Bean & Tea Leaf (États-Unis), Gloria Jean’s Coffees (Australie), Starbucks (multinationale).

Mais selon les spécialistes, l’ouverture de ces cafés «takeaway» permet seulement à ces entreprises de mieux exploiter leur marque plutôt que d’augmenter la consommation domestique du café en grain vietnamien.

 

Quang Minh/CVN

 

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