Une capitale à cheval entre passé, présent et futur

L’extension en 2008 des limites administratives de Hanoï a entraîné des interactions fortes entre Thang Long (ancien nom de la capitale) et Xu Ðoài (région de l’ouest de Hanoï). Un tournant pour deux cultures anciennes et typiques, qui ont appris au fil des ans à s’enrichir mutuellement.

Hanoï, le centre culturel du pays.
Photo : CTV/CVN

Le 29 mai 2008, lors de la 3e session de la XIIe législature, l’Assemblée nationale a adopté la résolution sur l’élargissement des limites administratives de Hanoï, qui est entrée en vigueur le 1er août 2008. Une nouvelle page s’est donc ouverte pour la capitale millénaire aux somptueuses traditions culturelles.

Divisée en 12 arrondissements, un chef-lieu et 17 districts totalisant une superficie totale de 3.344,7 km², Hanoï compte actuellement 7,5 millions d’habitants. Son paysage urbain est marqué par la présence de nombreux lacs - les plus typiques étant le lac Hoàn Kiêm ou l'Épée restituée, le lac de l’Ouest et le lac Trúc Bach -, ainsi que de multiples édifices religieux.

La Cité impériale de Thang Long, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Photo : Minh Duc/VNA/CVN

Selon les statistiques, la capitale compte près de 6.000 monuments historiques et patrimoines culturels, dont environ 2.500 sont classés, 12 sites nationaux spéciaux, 1.182 sites nationaux et 1.202 sites municipaux. Le secteur central de la Cité impériale de Thang Long, partie la plus essentielle et la mieux préservée de l’ensemble, a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2010, de même que les 82 stèles du Temple de la Littérature. Les fêtes de Gióng des temples de Phù Ðông et de Sóc ont été quant à elles enregistrées sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette dernière a également intégré en 2015 les rituels et le jeu du tir à la corde, en association avec le Cambodge, les Philippines et la République de Corée. Précédemment en 2009, le Ca trù (chant des courtisanes), construit selon les codes traditionnels de la poésie vietnamienne, a fait son entrée sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

"Après l’élargissement de ses limites administratives, Hanoï est devenue le centre culturel et touristique du pays", estime Tô Van Ðông, directeur du Service municipal de la culture et des sports. Et de souligner que les monuments historiques et patrimoines culturels de la ville constituent un "trésor" inestimable, ainsi que des "ressources touristiques" des plus attrayants.

Le centre culturel du pays

Dans l'ancien village de Ðuong Lâm, au chef-lieu de Son Tây, à Hanoï.
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN

La Citadelle impériale de Thang Long, le Temple de la Littérature, la tour de la Tortue et le temple Ngoc Son, tous deux érigés au lac Hoàn Kiêm, constituent les sites les plus typiques. Il s’agit aussi de lieux historiques révolutionnaires, pour certains liés à la vie et à l’œuvre du Président Hô Chi Minh. Il ne faut pas négliger les ouvrages d’architecture française, en particulier dans le Vieux quartier. "Chaque rue et chaque ruelle de la capitale incarnent de belles traditions culturelles. Les 36 rues et corporations du Vieux quartier et ses maisons aux toitures de tuiles reflètent de nombreuses valeurs culturelles tout en témoignant d'un mode de vie élégant et la civilisation millénaire des Hanoïens", affirme Hô Quang Loi, vice-président de l'Association des journalistes vietnamiens. Et de citer également d’autres "spécialités" de la ville comme ses anciens villages, dont ceux de métiers traditionnels, son important réseau de lacs et rivières et ses nombreux espaces verts, ou encore sa gastronomie aux plats mondialement connus.

Une des problématiques est de savoir comment conserver l’héritage culturel de Thang Long - le nom signifiant "le Dragon prenant son envol" -, et de poursuivre son rayonnement, tout en réussissant à valoriser la beauté culturelle de Xu Ðoài.

En effet, l'interférence entre ces deux zones offre une dimension supplémentaire à la richesse du patrimoine culturel de Hanoï. Si auparavant la capitale était connue pour les sites typiques précités et ses arts traditionnels tels le Ca trù, les marionnettes sur l'eau ainsi que les fêtes du génie Gióng, son agrandissement a permis à d’autres patrimoines comme l'ancien village de Ðuong Lâm, la pagode des Parfums et celle de Tây Phuong, ou encore le Chèo tàu (le chant des rameuses) lié à la légende de Tan Viên (le génie de la Montagne), de flamboyer.

Une représentation du "Chèo tàu", le chant des rameuses.
Photo : CTV/CVN

Selon le Service municipal de la culture et des sports, la ville concentre, à l'échelle nationale, le plus grand nombre de musées, de vestiges historiques et de fêtes culturelles. Alors, comment les préserver et tirer avantage efficacement ? "Thang Long incarne toujours la valeur de cette région et de cette civilisation millénaire, où se sont ajoutés depuis des éléments culturels de Xu Ðoài", affirme un responsable du Service municipal de la culture et des sports. Et de poursuivre : "Nous avons collecté et restauré plusieurs genres artistiques de Xu Ðoài, comme des danses anciennes et des airs folkloriques. Plusieurs d’entre eux ont été présentés au public à l'occasion de grands événements de la capitale et du pays".

La capitale vietnamienne doit faire face à un double enjeu aujourd’hui : elle doit unir à la fois la culture urbaine et rurale pour en créer une toute nouvelle qui ne dénature ni les acquis de l’une, ni les traditions de l’autre. Et ce, sans oublier d’instaurer des valeurs communes.

Minh Quang/CVN

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