Un soutien juridique fort pour régler les créances douteuses

En marge de la 10e session de l’Assemblée nationale, Cao Sy Kiêm, député de la province de Thai Binh et ancien gouverneur de la Banque centrale, a donné son avis sur la situation des banques commerciales.

Ces derniers temps, plusieurs banques commerciales ont témoigné de fragilité financière. Quelle en est la cause principale?

Ces dernières années, notre système bancaire a connu une forte croissance du nombre de banques commerciales, atteignant une centaine d’organismes. Sur un marché où le volume de capitaux était restreint, une course très rude s’est engagée : à la mobilisation de l’épargne d’un côté, et à l’octroi de crédits de l’autre... Dans ces conditions, les règles prudentielles ont été plus ou moins négligées, avec pour résultat, à l’échéance de crédits notamment, l’apparition de créances douteuses.

Que pensez-vous du traitement actuel de ces créances douteuses ?

J’apprécie l’attitude des banques concernées qui ont d’abord réduit leurs dépenses, mais qui ont aussi recouru aux provisions des risques constatés, et éventuellement utilisé les autres outils habituels de renforcement de leurs fonds propres, ce tout en procédant au recouvrement forcé de leurs créances. De plus, le fait qu’elles engagent des procédures judiciaires est un signe positif.

L’explosion du nombre de banques commerciales ces dernières années a entraîné une fragilité financière de nombre d’entre elles.
Photo : Trân Viêt/VNA/CVN

Toutefois, de telles mesures trouvent vite leurs limites puisqu’elles ne leur permettent que de supprimer environ 30% des créances douteuses de notre système bancaire. Les 70% restants sont particulièrement difficiles à régler en raison de situations juridiques imprécises et d’une collaboration intersectorielle insuffisante. À cela, il faut ajouter les problèmes d’évaluation des biens donnés en garantie et leur réalisation.

Votre avis sur la décision de la Banque d’État du Vietnam (BEV) d’acquérir plusieurs banques commerciales dans une situation critique pour zéro dông ?

C’est une bonne décision. Si la BEV ne recourait pas à cette mesure régalienne et exceptionnelle, de telles banques pourraient remettre en cause la stabilité de notre système bancaire. De fait, des procédures collectives pourraient entraîner de fâcheuses conséquences compte tenu de la règle de solidarité de la place, et le cas échéant, de la garantie de l’État, sans parler de leurs clients. La décision de la Banque centrale était l’ultime mesure avant d’en arriver à ce point, afin d’assurer la pérennité du système bancaire comme les intérêts des clients, à commencer par ceux des déposants.


Thành Trung-Thuy Hiên/CVN

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