Nigeria
Un attentat imputé à Boko Haram fait au moins 45 morts

Au moins 45 personnes ont été tuées et 33 ont été blessées dans un double attentat suicide perpétré vendredi 9 décembre par deux femmes sur un marché du Nord-Est du Nigeria, pays dont le président avait annoncé cette semaine en avoir bientôt fini avec le groupe islamiste Boko Haram.

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Dans la région de Maiduguri (Nord-Est du Nigeria), les attentats suicides de Boko Haram sont fréquents et souvent perpétrés par des jeunes filles.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Selon nos dernières informations nous avons 45 morts et 33 blessés dans le double attentat suicide à Madagali", a déclaré Sa'ad Bello, un responsable du service national des urgences (Nema) de l'Etat d'Adamawa.

Un précédent bilan faisait état de 30 morts. "Les deux kamikazes se faisant passer pour des clientes ont déclenché leurs ceintures explosives", a déclaré le représentant de la municipalité de Madagali, Yusuf Muhammad.

Ce double attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat mais le procédé utilisé est celui du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, qui a souvent eu recours à des femmes et jeunes filles pour perpétrer des attaques contre la population.

Des membres de la Croix-Rouge nigériane sur les lieux de deux attentats suicides, le 29 octobre 2016 à Maiduguria, dans le Nord-Est du Nigeria.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans un rapport publié début décembre, le centre d'analyses International Crisis Group avait alerté le gouvernement nigérian sur le rôle actif des femmes dans ce conflit. "Les femmes ne sont pas seulement victimes mais aussi actrices dans cette guerre", pouvait-on lire dans le rapport intitulé "Nigeria : les femmes et l'insurrection de Boko Haram".

Après sept ans de guerre, "les hommes ont été tués de manière disproportionnée", souligne le rapport, et les femmes, kidnappées ou qui ont choisi de rejoindre le groupe jihadiste par conviction, sont régulièrement utilisées comme bombes humaines depuis près de deux ans par la faction du groupe dirigé par Abubakar Shekau.

L'organisation État islamique (EI), à laquelle Boko Haram avait prêté allégeance en mars 2015, a désigné début août un nouveau chef pour représenter le califat en Afrique de l'Ouest, en la personne d'Abu Mosab Al Barnaoui.

Fils du fondateur de la secte salafiste extrémiste, Al Barnaoui s'est retranché avec ses alliés à la frontière du Niger, d'où ils continuent à mener des raids contre l'armée nigériane et les forces de sécurité. Il reproche notamment à Shekau ses "dérives autoritaires" et de perpétrer des tueries sanglantes contre les civils musulmans.

Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a condamné le double attentat et s'est s'engagé à mettre "fin à ces pertes insensées de vies innocentes".

"Cette dernière attaque est à l'évidence un acte de désespoir, mais les militaires nigérians ne seront ni détournés (de leurs objectifs) ni amadoués", a-t-il déclaré dans un communiqué.

AFP/VNA/CVN

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