TPP : aucune inquiétude pour l’immobilier vietnamien

Le retrait des États-Unis du traité de partenariat transpacifique (TPP) n’a pas atteint le pessimisme des entreprises vietnamiennes du secteur de l’immobilier en raison de l’évolution du marché.

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En dépit de la rupture du TPP, les entreprises immobilières vietnamiennes se montrent optimistes devant une croissance régulière du marché en 2017.
Photo : Hoàng Hai/VNA/CVN

2016 est une année intéressante pour l’immobilier du Vietnam avec plusieurs projets de construction dans le segment du logement et de l’immobilier industriel. Ce marché émergent qu’est le Vietnam, l’un de ceux qui dans le monde présente le moins de risques en termes d’investissement immobilier, continuera d’attirer les investisseurs étrangers à la faveur d’une croissance économique soutenue comme régulière, comme d’une souplesse de gestion des flux d’investissement résultant de politiques de l’investissement et du crédit destinées aux entreprises étrangères.

Les accords de libre-échange bilatéraux ou régionaux contribuent également à un renforcement des flux de capitaux vers le secteur immobilier vietnamien, dont le TPP qui estimé devoir entraîner un changement de la physionomie du marché national, notamment en lui ouvrant des opportunités certaines dans les segments de l’immobilier locatif de bureaux et, locatif ou non, d’appartements de haut de gamme.

Mais durant les derniers mois de 2016, le président des États-Unis Donald Trump, alors candidat, déclarait remettre en cause ce traité qui, pour lui, était «un désastre potentiel pour notre pays». Le retrait, décidé dès la première semaine de sa prise de fonction, a brusquement bouleversé les prévisions des parties restantes, dont le Vietnam qui se trouve conduit, de facto et en l’état, à revoir ses prévisions économiques de 2017 sans le support du TPP. Cela concerne en particulier le marché immobilier qui, souvent, fait l’objet de politiques changeantes, et plusieurs professionnels et autres sachant s’inquiètent d’un scénario relativement négatif, d’autant que ce secteur a présenté des signes de saturation en fin d’année dernière après deux années de forte croissance.

Une situation évolutive qui n’est pas insurmontable

Malgré d’inévitables préoccupations, la plupart des entreprises de l’immobilier affirment que ce regrettable n’aura qu’une incidence négligeable en s’apprêtant à revoir quelque peu leurs stratégies de croissance pour 2017. Trân Van Dung, CEO du groupe Hoàng Nam, constate : «le marché immobilier du Vietnam ne devrait ni stagner, encore moins rentrer en récession, du seul fait de ce retrait» En effet, ce secteur n’est pas encore intégrer suffisamment profondément à l’économie mondiale pour en subir un contrecoup, puisque, de ce fait, il est assez isolé des fluctuations du marché mondial et conserve donc des capacités de résistance et de souplesse, ce qu’il a effectivement montré en 2016 en maîtrisant sa croissance, explique M. Dung.

Ainsi, plusieurs rapports du département de l’investissement étranger du ministère du plan et de l’investissement montrent qu’en septembre 2016, 34 projets immobiliers d’un milliard de dollars de capitaux étrangers avaient été lancés au Vietnam, faisant de ce secteur le deuxième de l’économie nationale en termes d’attrait de l’investissement direct étranger (IDE). Ce sont, en effet, des investisseurs japonais, coréens et singapouriens qui sont les plus grands investisseurs, et le retrait du TPP par les États-Unis, qui pourrait affecter les projets de ses investisseurs, ne changera pas fondamentalement la structure de l’IDE de ce secteur.

M. Dung se dit donc optimiste devant une croissance régulière du marché immobilier vietnamien en 2017, ainsi que dans les années à venir. «Je pense que le vent tourne, mais ce n’est pas si grave au point de bouleverser notre secteur immobilier.»

La stabilité actuelle de la demande de logement - hors considération d’exode rural, en ce compris de moyen et long termes concerne le segment locatif.
Photo : Hoàng Hai/VNA/CVN

Les ressources propres du marché, véritable moteur de sa croissance

Les rapports d’évaluation des consultants en immobilier tels Savills ou CBRE révèlent que ce marché est en pleine croissance, au point de figurer aux côtés des marchés possédant un indice de rentabilité des plus élevés de toute la région. En outre, l’engagement définitif du pays dans une nouvelle phase de développement, notamment de ses infrastructures, allié à une stabilité des fondamentaux macroéconomiques et une démographie d’or, laissent apprécier des scenarii de plus en plus positif pour l’évolution du marché immobilier vietnamien dans les années à venir...

Et dès 2017, la situation de ce dernier permet de se laisser aller à l’optimisme à raison de l’augmentation croissante des besoins de logement, en presque tous ses segments, qu’il connaît. L’urbanisation à grande marche due à un exode rural toujours plus important, entraînant une explosion démographique en zone urbaine, est loin de s’achever, puisqu’elle n’a commencé véritablement qu’il y a quelques années seulement. En outre, et au-delà de la construction stricto sensu la vétusté progressive des agglomérations existantes commence à entraîner d’important besoins de rénovation... À cela, il faut ajouter les évolutions sociologiques, en particulier chez les jeunes couples qui préfèrent de plus en plus l’indépendance plutôt que de vivre sous le toit parental, portant de plus en plus atteinte au modèle traditionnel de famille plurigénérationnelle sous un même toit. Enfin, nombre d’investisseurs estiment également que les Vietnamiens privilégient les biens immobiliers à ceux mobiliers, en particulier au Nord et au Centre, tandis qu’au Sud, les préférences évoluent rapidement dans un même sens, ce qui explique la stabilité actuelle de la demande de logement - hors considération d’exode rural, en ce compris de moyen et long termes concernant le segment locatif.

S’agissant de l’immobilier industriel et commercial, la demande sera stable même si le TPP disparaît purement et simplement, plutôt que d’être maintenu d’une manière ou d’une autre par les parties restantes à ce jour. La croissance économique continuera de susciter des projets aux investisseurs asiatiques qui commencent à s’intéresser fortement aux marchés émergents du sud-est asiatique, en lieu et place de la Chine. En ce sens, Coréens, Japonais et Singapouriens conserveront leur domination actuelle dans le segment de l’immobilier industriel et commercial.

En conclusion, les intérêts que présente le TPP sont indéniables pour une économie émergente telle celle du Vietnam, peut-être davantage que d’autres accords de libre-échange plus conventionnels. L’incertitude qui affecte désormais son devenir conduit à une révision des prévisions des entreprises qui s’attendaient à une croissance des investissements de la part de tous les acteurs étrangers. Ceci dit, et comme l’estime le président du fonds d’investissement japonais Creed Group, M. Toshihiko Muneyoshi, le marché immobilier du Vietnam n’en est qu’à ses débuts en termes de croissance, du fait de ses énormes potentiels qui restent à être exploités pour les années à venir, et qui bénéficie d’un soutien volontaire du gouvernement vietnamien pour sa dynamisation, tous facteurs clés de la décision d’un investisseur étranger.


Hông Anh/CVN

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