Burundi
Tentative de coup d'État militaire, le président hors du pays

Après des semaines de contestation populaire, un général burundais a annoncé mercredi 13 mai la destitution du président Pierre Nkurunziza, en déplacement à l'étranger lors de cette tentative de coup d'État dont l'issue restait incertaine dans la soirée.

>>Le tambour, vestige d’un Burundi royal et uni

Selon la présidence burundaise, le coup d'État, mené par un groupe de militaires "mutins", a été "déjoué", mais le général putschiste Godefroid Niyombare a assuré avoir le soutien de "beaucoup" d'officiers supérieurs de l'armée et de la police.

Il était impossible de savoir dans l'immédiat qui contrôlait le pays, secoué depuis le 26 avril par un mouvement de contestation à la candidature de M. Nkurunziza à la présidentielle du 26 juin.

Des Burundais manifestent leur joie dans Bujumbura après l'annonce du coup d'État le 13 mai.

"Je pense qu'il y a quelques cafouillages, je pense que demain va s'éclaircir", a déclaré le général Niyombare sur la chaîne d'information France 24, assurant que pour l'armée "il n'y avait pas d'autre choix".

Les manifestations contre un troisième mandat du chef de l'État, au pouvoir depuis dix ans, ont été marquées par de nombreuses violences, qui ont fait une vingtaine de morts.

Dans la capitale Bujumbura, de nombreux manifestants ont laissé éclater leur joie, fraternisant avec les militaires et grimpant sur des blindés. Des groupes de manifestants chantaient, branches d'arbre à la main en signe de paix, criant "Victoire, on a gagné!"

Devant la principale radio privée, la RPA, qui a recommencé à émettre après avoir été fermée le 27 avril par les autorités, un manifestant exultait : "Ça fait dix ans qu'on parle de la corruption, des tueries, de la malversation c'est un moment très fort pour les Burundais".

Tractations en cours

Un haut gradé loyaliste a affirmé que des "tractations" étaient en cours entre loyalistes et putschistes. Les deux camps sont "d'accord pour ne pas verser le sang des Burundais", a-t-il assuré.

Ces négociations se poursuivaient mercredi soir 13 mai. "Dans les deux camps, on est décidé à trouver un compromis avant l'aube pour pouvoir l'annoncer à la population pour éviter la confusion et que les choses ne dégénèrent demain", a souligné un officier.

En fin d'après-midi, la présidence tanzanienne avait affirmé que le président Nkurunziza avait quitté la capitale économique tanzanienne Dar es Salaam pour Bujumbura.

Mais un retour semblait difficile : en début de soirée, l'aéroport international de la capitale burundaise était fermé. Peu auparavant, le général Niyombare avait ordonné la fermeture des frontières terrestres et de l'aéroport.

Des responsables ougandais ont refusé de confirmer ou de démentir une possible arrivée du président Nkurunziza en Ouganda. Une source au sein de l'opposition burundaise, présent à Dar es Salaam, a de son côté affirmé avoir vu revenir à leur hôtel les membres de sa délégation, qui lui auraient expliqué ne pas avoir pu atterrir en Ouganda.

Pierre Nkurunziza avait atterri dans la matinée à Dar es Salaam pour un sommet extraordinaire des chefs d'État de la Communauté est-africaine (Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie).

Ses homologues de la région, qui ont discuté sans lui de la situation dans son pays, ont condamné le coup d'État en cours. Et demandé le report des législatives prévues le 26 mai et de la présidentielle du 26 juin, estimant que "les conditions n'étaient pas propices à des élections".

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté "au calme et à la retenue", et la Maison Blanche a appelé toutes les parties à "déposer les armes".

AFP/VNA/CVN

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