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Syrie : Washington dénonce des "crimes de guerre", Paris défend un texte à l'ONU

Les États-Unis ont accusé le 7 octobre la Syrie et la Russie de "crimes de guerre" à Alep, dont le sort catastrophique sera l'enjeu de deux résolutions au Conseil de sécurité de l'ONU défendues le 8 octobre par Paris et Moscou.

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Les chefs de la diplomatie américaine et française, John Kerry et Jean-Marc Ayrault, ont dénoncé côte à côte à Washington des "crimes de guerre" perpétrés contre des hôpitaux et des écoles de cette ville martyre d'Alep, divisée depuis 2012 et devenue le front crucial d'une terrible guerre qui fait plus de 300.000 morts et provoqué la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.

Des Casques blancs syriens évacuent un blessé après des frappes aériennes, le 4 octobre 2016 à Alep.

En recevant son homologue français, le secrétaire d'État américain a affirmé que "la nuit dernière, le régime (syrien) a encore attaqué un hôpital et 20 personnes ont été tuées et 100 blessées", sans donner plus de détails.

Cette semaine, des bombardements ont détruit le principal hôpital des quartiers rebelles assiégés d'Alep-Est, où survivent plus de 250.000 habitants.

"La Russie et le régime doivent au monde plus qu'une explication sur les raisons pour lesquelles ils ne cessent de frapper des hôpitaux, des infrastructures médicales, des enfants et des femmes", a tonné John Kerry en réclamant "une enquête adéquate pour crimes de guerre". Jean-Marc Ayrault a lui aussi rappelé que "le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) avait parlé de crimes de guerre". "C'est la réalité", a-t-il accusé à l'adresse de Moscou et Damas.

"Terroriser les civils"

Appuyé par l'aviation russe, le régime de Damas a lancé il y a deux semaines une offensive de grande envergure pour reprendre les quartiers rebelles d'Alep, ravagés par des bombardements d'une extrême violence qui ont tué des centaines de personnes et détruit des infrastructures civiles.

"Ceux qui commettent ces (actes) devront être tenus pour responsables. Cela va bien au delà de l'accident. C'est une stratégie ciblée pour terroriser les civils et quiconque se met en travers de leurs objectifs militaires", a encore protesté le patron de la diplomatie américaine.

M. Ayrault était à Moscou jeudi 6 octobre, puis à Washington vendredi 7 octobre, pour vanter un projet français de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU qui imposerait un cessez-le-feu à Alep. Une nouvelle tentative de règlement diplomatique après l'échec patent d'une trêve fin septembre et le gel du dialogue américano-russe.

Le ministre français a annoncé qu'il se rendrait "à New York, au Conseil de sécurité pour défendre cette résolution", qui sera soumise au vote samedi 8 octobre, avec "encore l'espoir que la résolution soit votée et qu'elle puisse être mise en oeuvre".

Il faut dire qu'au même moment vendredi 7 octobre, la Russie menaçait d'opposer son veto de membre permanent du Conseil de sécurité à la résolution préparée par Paris. "Je ne vois tout simplement pas comment nous pourrions laisser passer cette résolution (...) confectionnée à la hâte", a condamné Vitali Tchourkine, ambassadeur russe à l'ONU.

Résolution russe à l'ONU

Le secrétaire d'État américain John Kerry qui s'exprimait devant le Conseil de sécurité de l'ONU le 21 septembre 2016, demande des "explications" à la Russie sur les bombardements d'hôpitaux à Alep.

D'ailleurs, un second projet de résolution, cette fois préparé par Moscou, sera également examiné samedi 8 octobre par le Conseil de sécurité, après le texte français, ont indiqué des diplomates onusiens.

Les 15 pays membres du Conseil discutent depuis une semaine de cette résolution française destinée à arrêter les raids sur Alep, permettre l'acheminement d'aide humanitaire et stopper tous les survols aériens militaires de la ville.

M. Ayrault a prévenu que le vote du 8 octobre sera "un moment de vérité pour tous les membres du Conseil de sécurité (...) en particulier pour nos partenaires russes", invoquant "une révolte de la conscience humaine".

Le 6 octobre, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'était alarmé d'une destruction totale d'Alep-Est d'ici janvier et avait montré du doigt la Russie.

Il avait aussi proposé que les combattants de l'organisation jihadiste Front Fateh al-Cham (ex Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda) quittent l'est d'Alep et que le régime syrien et son allié russe suspendent leurs bombardements après le départ des jihadistes. La Russie s'est dit "prête à soutenir" cette initiative si le Front Fateh al-Cham partait effectivement de la ville.

L'impasse diplomatique sur la Syrie et le gel du dialogue Moscou-Washington pour mettre fin à cette guerre alimentent le climat glacial depuis 2012 entre les deux anciens adversaires de la Guerre froide.

Et de manière concomitante le 7 octobre, le département américain de la Sécurité intérieure et la direction du Renseignement ont accusé directement la Russie d'essayer d'interférer, grâce à des piratages informatiques, dans le processus électoral aux États-Unis, à un mois de la présidentielle.

AFP/VNA/CVN

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