Syrie : le régime affirme s'être emparé d'un quartier clé d'Alep

Le pouvoir syrien a annoncé s'être emparé du plus grand quartier de la partie rebelle et assiégée d'Alep, ce qui pourrait constituer une percée majeure dans son offensive pour reprendre la totalité de la deuxième ville de Syrie.

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Des combattants du régime syrien étudient une carte lors d'une offensive visant Al-Bab, le 25 novembre 2016 à Alep.
Des combattants du régime syrien étudient une carte lors d'une offensive visant Al-Bab, le 25 novembre 2016 à Alep.

La télévision d'État a déclaré samedi 26 novembre que les forces armées avaient "pris le contrôle total du secteur de Massaken Hanano après avoir mis fin à la présence des terroristes" dans ce quartier. Dans la terminologie officielle, le mot "terroristes" désigne tout groupe opposé au régime du président Bachar al-Assad, que ce soient des formations armées modérées ou des jihadistes.

L'agence de presse officielle Sana a indiqué que des artificiers étaient en train de désamorcer "les bombes et explosifs laissés par les terroristes dans les rues". L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ONG qui dispose d'un large réseau de sources en Syrie, a confirmé la prise de Massaken Hanano.

Yasser al-Youssef, du bureau politique d'un des principaux groupes rebelles d'Alep, Noureddine al-Zinki, a toutefois affirmé que "les affrontements se poursuivaient dans le sud-est de Massaken Hanano".

Des familles ont fui

Selon l'OSDH, les forces du régime ont également commencé à attaquer les quartiers voisins de Sakhour et de Haydariyé. La prise éventuelle de Sakhour permettrait au régime de couper en deux la partie contrôlée par les rebelles entre le Sud et le Nord. En raison des violences, des dizaines de familles vivant à Sakhour et Haydariyé ont fui vers le Sud du secteur rebelle, selon l'OSDH.

Le correspondant de l'AFP qui se trouvait dans cette zone a vu quatre familles sans bagages arriver de Massaken Hanano. Selon Abou Fadel, qui les a prises en charge, "ça faisait trois jours qu'elles ne pouvaient pas mettre les pieds dehors en raison de l'intensité des bombardements". "Ce n'est qu'aujourd'hui qu'elles ont pu fuir" à pied, faute de transport, a-t-il dit.

Un rebelle se tient à distance d'une mine laissée par les hommes de l'EI, que ses hommes font exploser le 25 novembre 2016 à Tilalayn.
Un rebelle se tient à distance d'une mine laissée par les hommes de l'EI, que ses hommes font exploser le 25 novembre 2016 à Tilalayn.

Selon l'OSDH, au moins 11 civils ont été tués samedi 26 novembre à Alep-est. L'armée syrienne a lancé le 15 novembre une offensive d'envergure sur la partie d'Alep tenue par les rebelles, avec l'objectif de reprendre toute la métropole septentrionale.

Cette campagne s'est accompagnée de bombardements aériens et d'artillerie massifs, provoquant de nombreuses condamnations au sein de la communauté internationale, qui demeure cependant incapable d'y mettre un terme en raison de ses divisions.

Plus de 210 civils tués

Selon l'OSDH, 212 civils, dont 27 enfants, ont péri depuis le 15 novembre à Alep-est, tandis que 18 civils, dont 10 enfants, ont été tués par les tirs rebelles sur Alep-ouest, partie de la ville tenue par le régime. Outre les bombardements quotidiens, les 250.000 habitants des quartiers tenus par les rebelles manquent de tout en raison du siège imposé depuis juillet par le régime.

Damas accuse pour sa part les rebelles de retenir les civils pour "les utiliser comme otages et boucliers humains". Un des principaux groupes rebelles a démenti cette affirmation. L'ONU a présenté un plan pour fournir de l'aide humanitaire à Alep et pour évacuer les malades et les blessés. Ce plan a été approuvé par des groupes rebelles mais le pouvoir de Damas n'y a pas encore donné son accord. Des garanties supplémentaires sont aussi attendues de la Russie, alliée du président Assad.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011, a fait plus de 300.000 morts, devenant au fil des années de plus en plus complexe avec l'implication de forces régionales, internationales et de jihadistes. Outre le front d'Alep, des combats font rage dans la province de Raqa, à 160 km plus à l'Est, dont la grande partie est aux mains du groupe État islamique (EI).

Une alliance arabo-kurde, soutenue par la coalition internationale dirigée par les États-Unis, a lancé le 5 novembre une offensive visant à reprendre à l'EI sa "capitale" en Syrie.


AFP/VNA/CVN

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