Syrie : l'aide humanitaire est entrée à Madaya, ville assiégée

Les premiers camions remplis de nourriture, de médicaments et de couvertures ont pénétré le 11 janvier à Madaya, ville syrienne assiégée depuis six mois par l'armée et dont la population souffre de famine.

>>Les sanctions occidentales affectent de façon "sensible" la Russie, selon Poutine

>>Syrie : 39 morts dans une attaque aérienne

Un convoi d'aide humanitaire de la Croix-Rouge aux portes de Madaya, en Syrie.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Depuis 15 jours, nous ne mangeons que de la soupe. J'ai vu de mes propres yeux un jeune homme tuer des chats et présenter aux membres de sa famille la chair comme étant de la viande de lapin", a témoigné Hiba Abdel Rahmane, 17 ans.

"Il y a des gens qui se nourrissent dans les poubelles et d'autres qui ne mangent que de l'herbe. Nous avons demandé aux hommes armés de la nourriture mais ils ont refusé de nous en donner", a ajouté cette jeune fille qui attendait avec cinq membres de sa famille de quitter la ville.

Un convoi de 44 camions transportant de la nourriture, des couvertures et des médicaments est entré à Madaya, a annoncé en soirée le Croissant-Rouge syrien (SARC).

Au même moment, 21 autres camions ont pénétré à Foua et à Kafraya, deux localités chiites encerclées par les opposants à plus de 300 km de Damas dans la province d'Idleb (Nord-Ouest).

"La première impression fait mal au cœur", a déclaré le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pawel Krzysiek, qui était à bord du premier camion à arriver à Madaya.

"Nous avons vu beaucoup de gens dans les rues, certains étaient souriants et nous faisaient signe de la main et d'autres étaient trop faibles et trop fatigués", a-t-il dit dans un enregistrement audio.

Une petite fille s'est approchée de lui en demandant : "Est-ce que vous avez amené de la nourriture... parce que nous avons très faim", a-t-il témoigné.

Accès complet

Les résidants de la ville de Madaya, en Syrie, attendent le convoi d'aide humanitaire des Nations unies.
Photo : AFP/VNA/CVN

"L’opération devrait se prolonger pendant quelques jours. C’est une ouverture très positive, mais il ne faut pas en rester à une seule distribution. On doit avoir un accès régulier à ces zones", a expliqué Marianne Gasser, qui dirige le CICR en Syrie.

Le secrétaire d'État américain John Kerry, la Grande-Bretagne et la France ont réclamé chacun de leur côté un accès humanitaire "complet" aux villes assiégées en Syrie.

L'arrivée de l'aide était attendue avec impatience par les 42.000 habitants de Madaya, située à 40 km à l'ouest de Damas.

Des informations sur une famine dans la ville avaient provoqué un tollé international et poussé le régime à y autoriser l'accès. Médecins sans frontières (MSF) a fait état de 28 personnes mortes de faim depuis le 1er décembre.

"Il n'y a ni électricité, ni chauffage, ni nourriture. Les prix sont exorbitants (...) mais nous n'avons plus d'argent", a renchéri Ali Issa, âgé de 61 ans et père de huit enfants.

À l'entrée de la ville, deux femmes âgées assises sur des valises attendaient d'être évacuées. "Une dizaines d'habitants vont pouvoir quitter la ville ce soir", a indiqué un responsable du Croissant-Rouge.

Portant le sigle de l'organisation humanitaire, une cinquantaine de camions avaient pris dans la matinée à Damas la route de Madaya tandis que 21 autres se dirigeaient vers Foua et Kafraya.

Une telle opération a été extrêmement complexe à organiser entre les différents acteurs syriens et internationaux concernés.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a fait parvenir de la nourriture, notamment du lait pour enfants, tandis que le CICR fournissait des médicaments en quantité suffisante pour trois mois ainsi que du matériel chirurgical pour soigner les blessés et des couvertures.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top