Signature sous l'égide de l'ONU d'un accord interlibyen contesté

Des députés et des hommes politiques libyens ont signé le 17 décembre au Maroc un accord parrainé par l'ONU prévoyant un gouvernement d'union nationale pour sortir le pays du chaos, malgré l'objection des deux Parlements rivaux qui l'ont rejeté d'avance.

>>La communauté internationale appelle à la fin des violences et à l'union en Libye

S'inquiétant de la progression du groupe jihadiste État islamique (EI) en Libye et de la porosité des frontières permettant le départ de milliers de migrants vers l'Europe, la communauté internationale a fait le forcing pour obtenir cet accord, dont la mise en application semble cependant loin d'être acquise.

La France, la Grande-Bretagne, l'Union européenne et l'OTAN ont salué l'accord, fruit des efforts de l'ONU déployés depuis le début de l'année.

Le vice-président du Congrès général national libyen Saleh al-Makhzoum (2e à droite), le Premier ministre Fayez al-Sarraj (centre) et le chef du parlement de Tobrouk, Ali Shoeb (2e à gauche), le 17 décembre à Skhirat au Maroc.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans la tourmente avec des combats entre milices armées et deux Parlements et gouvernements se disputant le pouvoir.

"C’est un jour historique pour la Libye", s'est félicité l'émissaire de l'ONU, Martin Kobler, lors de la signature en présence de diplomates et ministres des Affaires étrangères arabes et européens à Skhirat, près de Rabat.

L'accord a été signé par des membres des Parlements rivaux-l'Assemblée basée à Tobrouk (Est) et reconnue par la communauté internationale et le Congrès général national (CGN) siégeant à Tripoli- ainsi que par des hommes politiques et des représentants de la société civile, selon un journaliste sur place.

Selon des participants, environ 80 des 188 membres du Parlement de Tobrouk et 50 des 136 députés du CGN ont signé cet accord, outre l’émissaire de l'ONU Kobler.

L'ambassadeur de France en Libye, Antoine Sivan, a pour sa part précisé qu'environ 100 membres du Parlement reconnu et quelque 70 du CGN avaient signé l'accord.

L'accord prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union nationale basé à Tripoli, dirigé par l'homme d'affaires Fayez el-Sarraj et composé de 17 ministres dont deux femmes. Il stipule aussi l'établissement d'un conseil présidentiel pour une période de transition de deux ans qui devra s'achever par des élections législatives.

"La porte est ouverte"

Le diplomate allemand a notamment appelé le nouveau gouvernement "à s'attaquer d'urgence aux préoccupations des parties qui se sentent marginalisées".

L'un des signataires de l'accord, Saleh el-Makhzoum, qui s'est présenté comme un représentant du CGN, a parlé "d'un tournant décisif (...) sur la voie de la construction de l’État", et d'un "premier pas vers le rétablissement de la stabilité".

"La porte est toujours ouverte pour tous ceux qui n'étaient pas ici aujourd’hui", a déclaré M. Kobler, en référence à ceux qui s'opposent à l'accord.

Lors d'une réunion le 15 décembre à Malte, le président du CGN, Nouri Abou Sahmein, et le chef du Parlement reconnu, Aguila Saleh, avaient en effet affirmé, lors d'une rencontre inédite, que ceux qui signeraient l'accord à Skhirat ne le feraient qu'à titre individuel et non au nom de leur Parlement respectif.

Les chefs des deux assemblées rivales poussent pour une "déclaration de principes" sur un gouvernement d'union, signée début décembre à Tunis, un processus alternatif à celui de l'ONU.

L'accord "ne fera que compliquer la situation", a déclaré Mahmoud Abdelaziz, membre du CGN, hostile à l'accord.

AFP/VNA/CVN

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