Quang Binh : les pêcheurs de Duc Trach, contre vents et marées

Hoàng Sa (Paracel) est une pêcherie traditionnelle exploitée par les habitants de la commune de Duc Trach, province de Quang Binh (Centre). Les tempêtes et la présence chinoise rendent cette pratique périlleuse mais ne découragent pas les pêcheurs. Rencontre.

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Ce sont 7.100 familles qui habitent dans la commune de Duc Trach, province de Quang Binh. Parmi eux, 70% tirent leurs revenus de la pêche. Avec plus de 500 bateaux, les pêcheurs exploitent annuellement 7.600 tonnes de ressources aquatiques. Les excursions en mer, plus qu’à la pêche en elle même, contribuent aussi à la défense de la souveraineté maritime et insulaire nationale.

Nguyên Duc Trung, né en 1975, est l’un des pêcheurs de la commune. Dès l’âge de 15 ans, son père l’emmenait avec lui au large, considérant qu’il lui portait chance et lui permettait de récolter beaucoup de fruits de mer. Ses ouvriers gagnent aujourd’hui en moyenne 10 millions de dôngs par mois.

Nguyên Duc Trung (2e à droite) et son équipage préparent leur filet de pêche avant de partir pour Hoàng Sa.
Photo : Tienphong/CVN

«Chaque voyage dure environ trois semaines. Notre bateau jette souvent l’ancre à Dà Nang (Centre). De là jusqu’à la pêcherie, il faut compter quelque 260 miles marins, soit 40 heures de navigation, si la mer est calme», explique M. Trung.

En 2011, il crée la première coopérative d'exploitation aquatique de la commune de Duc Trach, appelée Tân Tiên. Elle comptait à ses débuts 7 bateaux et 77 membres. Actuellement, elle possède 11 navires et regroupe plus de 100 pêcheurs. Hoàng Sa est sa principale pêcherie.

Les pêcheurs se portent secours, aident les membres en difficulté mais aussi partagent leurs informations et leurs repas. Chaque année, environ 20 milliards de dôngs sont gagnés par sa coopérative. Pour son contribution au développement économique, Nguyên Duc Trung a reçu le prix Luong Dinh Cua du Comité central de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh.

En 2014, Nguyên Duc Trung a réalisé dix voyages au large de Hoàng Sa, un record dans la commune. Pourtant, la Chine a implanté sa plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 (HD-981) en Mer Orientale. Située dans le plateau continental et la zone économique exclusive du Vietnam, elle représente un danger pour la sécurité du pays.

Pêchant au large de Hoàng Sa, les habitants de la commune de Duc Trach doivent donc affronter le mauvais temps mais aussi les menaces des bateaux étrangers. «La mer nous donne beaucoup de ressources aquatiques mais elle est risquée. Cependant, nous sommes déterminés à pêcher en haute mer. Pendant que nous travaillons, les avions chinois volent au-dessus de nos têtes et leurs bateaux nous encerclent. Chaque voyage est un combat», raconte avec le sourire Nguyên Xuân Duc, un autre pêcheur expérimenté de Duc Trach.

«Nous devons protéger la zone maritime du pays»

À en voir ses petites maisons, on pourrait croire que Duc Trach est moins riche que les autres communes de Quang Binh. Pourtant, elle possède près de 500 bateaux dont 243 sont dotés de moteurs de 90 à 800 CV. En 2014, Duc Trach a notamment mis à flot une vingtaine de navires avec des moteurs de 300 à 800 CV.

Atelier de construction navale de Duc Trach, province de Quang Binh (Centre).
Photo : Laodông/CVN

La flotte de cette commune, qui se divise en 5 coopératives et 47 groupes, pêche souvent dans les pêcheries de Hoàng Sa (Paracel) et Truong Sa (Spratly), selon Hô Dang Chiên, président du Comité populaire de Duc Trach.

«Certaines familles pourraient bâtir de grandes maisons mais elles ne le font pas. Elles préfèrent économiser pour construire un grand bateau permettant de se rendre dans la zone de pêche de Hoàng Sa», partage M. Chiên.

Pour développer cette flotte, l’atelier de construction navale de Duc Trach, situé à l’embouchure du fleuve de Ly Hoà, est animé toute la journée.

«Pour pouvoir pêcher beaucoup de poissons, il faut aller au large. C’est pour quoi, il est nécessaire de construire de grands bateaux. En plus, pour gagner nos vies, nous devons protéger la zone maritime du pays. Si non, nos générations futures n’auront plus de pêcherie», affirme Hô Minh Thuân, propriétaire d’un grand bateau.


Hai Vu/CVN

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