Premières évacuations d'opposants d'un quartier de Damas

Des opposants syriens et leurs familles ont, pour la première fois depuis le début de la guerre, commencé à évacuer lundi 8 mai un quartier de Damas, permettant au régime de raffermir son contrôle sur la capitale syrienne.

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Des familles de combattants rebelles syriens se rassemblent dans le quartier de Barzé pour être évacuées, le 8 mai à Damas.

Le même jour 8 mai, les Nations unies ont annoncé le début, le 16 mai à Genève sous leurs auspices, d'un nouveau cycle de négociations inter-syriennes.
Jusqu'à présent, ces discussions en Suisse n'ont pas permis de produire de résultats concrets, malgré des progrès enregistrés aux derniers pourparlers de ce type en mars.
Le départ des opposants du quartier de Barzé à Damas survient quelques jours après un accord conclu le 4 mai entre la Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion, en vue de la création de quatre "zones de désescalade" en Syrie, où les protagonistes doivent cesser les hostilités.
Le régime syrien a refusé que l'ONU ou des forces internationales surveillent l'application de cet accord entré en vigueur samedi 6 mai. Moscou a déposé à l'ONU un projet de résolution pour appuyer cet accord mais les Occidentaux ont exprimé des réserves.
Cet accord est le dernier en date d'une série d'initiatives pour tenter de mettre un terme à la guerre dévastatrice en Syrie qui a fait plus de 320.000 morts et provoqué le déplacement ou le départ hors de leur pays de millions de personnes depuis mars 2011.
Pour la première fois depuis le début du conflit, des rebelles ont accepté de quitter un des six quartiers qu'ils contrôlent à Damas, le bastion du régime.
"Des hommes armés et des membres de leurs familles ont commencé à quitter Barzé à bord de 40 cars en direction du nord de la Syrie", a annoncé la télévision d'État. "L'opération se poursuivra pendant cinq jours".

Des combattants opposants syriens attendent leur évacuation dans le quartier Barzé, le 8 mai à Damas.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), entre 1.400 et 1.500 combattants et leurs familles doivent quitter ce quartier, cible d'intenses bombardements du régime, pour la province d'Idleb (Nord-Ouest) tenue par les rebelles et des jihadistes.
Plus de 1.000 départs
Selon le gouverneur de Damas, cité par la télévision, 1.022 personnes, dont 568 combattants et leurs familles, ont déjà quitté la capitale.
Après la conclusion dimanche 7 mai de l'accord pour évacuer Barzé, un quartier qui comptait avant le début de la guerre 48.000 habitants, des dizaines de personnes s'étaient rassemblées dès l'aube pour partir.
Un photographe a vu des opposants avec leurs armes légères, ainsi que des enfants et des femmes poussant des valises et portant des sacs en toile.
Des négociations sont également en cours pour l'évacuation de opposants de Qaboun, un autre quartier de Damas devenu il y a plusieurs mois un champ de bataille.
Quatre autres quartiers-Jobar, Tadamoun, Techrine et Yarmouk-sont toujours aux mains des opposants.
Les insurgés, qui ont perdu de vastes régions face au régime soutenu militairement par la Russie et l'Iran, ont été contraints de signer des accords d'évacuation de nombre de leurs bastions.
En février, le géographe français expert de la Syrie Fabrice Balanche avait affirmé que "la rébellion avait définitivement perdu Damas". "Les plus rationnels (parmi les opposants) cherchent désormais à négocier avec le gouvernement leur amnistie. Quant aux autres, ils n'ont d'autre espoir que d'être transférés vers Idleb".

AFP/VNA/CVN

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