Nouvelle grève de 24 heures à l'appel de quatre syndicats à l’AFP

Une nouvelle grève de 24 heures à l'Agence France-Presse a été votée le 15 juillet à l'appel de quatre syndicats - CGT, FO, SUD, CFE-CGC -, représentant la majorité du personnel, pour obtenir de la direction qu'elle renonce à la dénonciation des accords sociaux en vigueur lors d'un CE le 16 juillet.

>>Deuxième jour de grève à l'AFP contre la dénonciation des accords sociaux
Les services de l'AFP en France étaient en conséquence très perturbés le 15 juillet, sauf pour l'envoi des alertes et des urgents.
Lors d'une AG qui a rassemblé environ 200 personnes le 15 juillet, la grève a été approuvée à main levée par une forte majorité, avec une vingtaine de voix contre et une abstention. Les quatre syndicats ont aussi appelé les salariés à se rassembler jeudi matin 16 juillet devant le bureau du PDG Emmanuel Hoog juste avant la tenue de la CE.
Le siège de l'Agence France Presse place de la Bourse à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Pdg a annoncé début juillet qu'il comptait dénoncer les 117 accords sociaux actuels lors du CE extraordinaire prévu le 16 juillet à 9h30.
Cette annonce surprise avait déclenché un mouvement de grève de trois jours la semaine dernière, du 7 juillet au 10 juillet, qui avait fortement perturbé les services de l'AFP avant d'être suspendu pendant le week-end du 14 juillet.
Le SNJ et la CFDT, majoritaires chez les journalistes, s'étaient associés à la grève mais pour deux jours seulement.
Après la grève de la semaine dernière, la direction avait promis "dès 2016, une augmentation salariale générale" et le déblocage "dès septembre 2015 d'une enveloppe de primes et promotions". Ce geste avait conduit le SNJ et la CFDT à suspendre leur mouvement.
Ces deux syndicats ont appelé le 15 juillet à une grève symbolique de deux heures, à l'heure prévue de la CE, en attendant de connaître les propositions de la direction lors de la prochaine séance de négociations prévue le 20 juillet.
Divisés sur les modalités d'action, les syndicats de l'AFP sont en revanche tous opposés à la dénonciation des accords sociaux par la direction : tous les élus comptent boycotter le CE le 16 juillet.
Juridiquement, leur absence ne devrait pas empêcher la direction d'annoncer officiellement sa décision de dénoncer les accords sociaux, selon les syndicats.
Le PDG veut remettre à plat les multiples accords sociaux pour aboutir à un accord unique d'entreprise, afin notamment "d’éliminer les risques juridiques", les accords actuels "complexes voire contradictoires", se caractérisant, selon lui, par "une grande opacité".
"La direction veut revoir tous les acquis sociaux à la baisse", a déclaré le secrétaire du CE, Philippe Faye (CGT), lors d'une conférence de presse. "Si la direction dénonce les accords, ce serait une déclaration de guerre au personnel", a ajouté SUD. "En ce cas, nous entrerons dans un rapport de force à partir de septembre", a prévenu un représentant de FO.
Les syndicats dénoncent entre autres un gel des salaires depuis 2012 et la non-application des augmentations du barème SPQN (Syndicat de la presse quotidienne nationale) depuis trois ans, alors qu'il était appliqué depuis des années. La direction est de son côté opposée au maintien de cette référence, un litige qui fait l'objet d'une action des syndicats en justice.
Depuis deux ans, la direction a ouvert des négociations pour réviser les accords, notamment sur le nombre des RTT, en faisant valoir que les charges salariales devaient être mieux maîtrisées. Mais trois syndicats ont boycotté ces négociations, jugeant qu'elles n'aboutiraient qu'à une baisse des droits.
Dans une longue note explicative adressée mercredi au personnel, la direction argue de son côté que le projet de texte ouvert à la négociation "garantit déjà aux salariés des droits qui vont bien au delà du seul Code du Travail et des seules dispositions des conventions d’entreprise", avec notamment un nombre de jours de congés, hors RTT, situés entre 44 et 50 jours, selon l’ancienneté du salarié.
"Dénoncer les accords incite l'ensemble des organisations syndicales représentant toutes les catégories et métiers à rejoindre la table des négociations et fixe une date butoir : 15 mois", ajoute la direction dans ce texte.
Fin 2014, l'AFP comptait quelque 2.300 collaborateurs dans le monde, avec 1.300 CDI en France, dont 800 journalistes, selon le bilan social 2014.
AFP/VNA/CVN

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