Neuf morts dans les Caraïbes après le passage dévastateur de l'ouragan Maria

L'ouragan Maria, qui sème la destruction dans les Antilles, a déjà provoqué la mort de neuf personnes avant de priver mercredi 20 septembre d'électricité Porto Rico, frappé par la plus puissante tempête de son histoire.

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Une rue dévastée par l'ouragan Maria à San Juanle 20 septembre, à Porto Rico.

En Guadeloupe, où au moins deux personnes sont mortes et deux autres sont portées disparues en mer après le passage de Maria mardi 19 septembre, l'état de "catastrophe naturelle" sera "signé samedi", a annoncé mercredi 20 septembre le Premier ministre français Edouard Philippe.

À quelques dizaines de kilomètres au Sud, sept personnes ont perdu la vie sur l'île de La Dominique, totalement ravagée par Maria.

"Il est difficile de déterminer le nombre de décès, mais pour l'instant sept morts, causées directement par l'ouragan, sont confirmées", a annoncé mercredi 20 septembre Hartley Henry, conseiller principal du Premier ministre Roosevelt Skerrit, au lendemain du passage de Maria sur l'île.

"Le Premier ministre craint que ce bilan s'alourdisse", a-t-il ajouté, alors que les communications restent très difficiles avec l'île de La Dominique, où au moins deux missions de secours ont dû être avortées en raison des vents violents.

Des images aériennes de l'AFP montrent une partie de La Dominique jonchée de débris, notamment de toitures arrachées. Un vol de reconnaissance a permis au Centre des situations d'urgence des Caraïbes (CDEMA) d'estimer les dommages à "70-80% des constructions" selon son directeur, Ronald Jackson.

Fortes vagues et rafales de vent à l'approche de l'ouragan Maria, le 19 septembre à Fajardo, à Porto Rico.

L'ouragan, qui oscille entre catégorie 4 et 5 (le maximum), a continué sa route dévastatrice vers le Nord-Ouest, et a frappé de plein fouet Porto Rico mercredi matin 20 septembre, privant l'île d’électricité.

«Dévastation pratiquement absolue»

Sur ce territoire américain, la dévastation est "pratiquement absolue" a déclaré la maire de San Juan, Carmen Yulin Cruz, à des journalistes dans un refuge de la ville, ajoutant que "de nombreuses parties de San Juan sont complètement inondées".

"Notre vie telle que nous l'avons connue a changé", a-t-elle souligné.

"Quand les vents ont commencé à souffler fort (...) nous avons dû monter aux deuxième et troisième étages avec toutes nos affaires et les chiots", a raconté par téléphone, Suzette Vega, une habitante de 49 ans qui a trouvé refuge avec 1.200 personnes dans une salle de concert de San Juan, la capitale.

"Quand j'ai levé les yeux j'ai vu le toit trembler comme une feuille. J'ai demandé +Mais il est en carton?+. On m'a répondu +Non, c'est du ciment+", a-t-elle ajouté.

Les résidents de San Juan se sont abrités dans les cages d'escalier, derrière des murs épais, tandis que des trombes d'eaux et des vents déchaînés déferlaient à l'extérieur, arrachant et emportant des arbres qui tombaient sur des véhicules.

Des habitants réfugiés dans le centre d'accueil Roberto Clemente Coliseum à San Juan, Puerto Rico, le 19 septembre, à l'approche de l'ouragan Maria.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, a dit avoir demandé au président Donald Trump de déclarer l'état de catastrophe sur l'île, un territoire associé aux États-Unis sous un statut d'État libre.

"C'est la tempête la plus dévastatrice du siècle ou de l'histoire moderne (...). Qui sait ce que seront les dégâts", a-t-il déclaré mercredi matin sur la chaîne CNN, disant craindre des dommages bien plus importants que ceux causés par l'ouragan Irma, il y a à peine dix jours.

Le cyclone se déplace actuellement sur le nord de Porto Rico, à la vitesse de 12 km/h, et devrait passer ensuite au Nord de la République dominicaine.

Réchauffement climatique

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi 20 septembre que l'économie des États-Unis allait continuer à croître à un rythme "modéré" malgré les ouragans Harvey, Irma et Maria. Mais ces derniers vont quand même affecter "l'activité économique à court terme", a prévenu la Fed.

Depuis lundi 17 septembre, Maria traverse les Caraïbes déjà mises à mal par l'ouragan Irma, en apportant son lot d'inondations, de toits et arbres arrachés, de coupures d'électricité. Sur Sainte-Croix, une des Îles Vierges américaines, des rafales ont soufflé à 220 km/h, selon le NHC.

Image satellite de l'ouragan Maria.

Sur Saint John, autre Île Vierge américaine encore sonnée par le passage d'Irma, ce nouvel ouragan a plié les arbres et engendré des dégâts matériels, sans victime recensée à ce stade.

Un couvre-feu a été instauré dans les Îles Vierges britanniques, "extrêmement vulnérables", selon le Premier ministre Orlando Smith, après Irma qui y a fait 9 morts.

Mais, malgré les craintes, "il semble que les Îles Vierges britanniques ne seront pas aussi durement touchées que précédemment", a estimé mercredi 20 septembre sur la BBC le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, Alan Duncan.

Maria semble aussi avoir épargné l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, où Irma avait fait 15 morts au début du mois.

Le président français Emmanuel Macron a affirmé mardi 19 septembre que "ces ouragans sont une des conséquences directes du réchauffement climatique", déplorant la décision américaine de sortir de l'accord de Paris sur le climat.

Depuis New York, Jovenel Moïse, le président de Haïti qui se prépare aussi au passage de l'ouragan, a également incriminé le changement climatique : "Nous, les pays de la Caraïbe, ne sommes pas les grands émetteurs de gaz à effet de serre mais aujourd’hui, nous payons les pots cassés".

AFP/VNA/CVN

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