Manchester : huit suspects en garde à vue, polémique sur des fuites

L'enquête sur l'attentat de Manchester progressait rapidement jeudi 25 mai, avec huit hommes au profil "intéressant" désormais en garde à vue, malgré une polémique sur des fuites de nature à avoir nui aux investigations.

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Une minute de silence en mémoire des victimes de l'attentat de Manchester, le 25 mai sur la place Saint-Anne à Manchester.

À Trafalgar Square dans le cœur de Londres, et dans tout Manchester (Nord-Ouest), les Britanniques ont observé une minute de silence à la mémoire des 22 morts, dont bon nombre d'enfants et adolescents. Place St Ann, la foule a entonné "Don't look back in anger" (ne rumine pas la colère) du groupe mancunien Oasis.

"C'est un deuil pour chacun d'entre nous. C'est comme si nos propres familles venaient de disparaître", a dit Carmel McLaughlan, 69 ans, à côté de milliers de fleurs. "Le chagrin recouvre tout la ville en ce moment. Tout cela reste difficile à croire".

L'attentat à la fin du concert de la chanteuse pop américaine Ariana Grande lundi soir 22 mai a également fait 75 blessés, selon un nouveau bilan. Son auteur, tué dans l'explosion, Salman Abedi, est un jihadiste britannique d'origine libyenne de 22 ans. L'attentat a été revendiqué par le groupe État islamique, qui a menacé d'en commettre d'autres.

Sur la liste des personnes tuées dans l'attentat figure une policière qui était de repos, a précisé la police.

Visite royale

Exaspérée par des fuites dans les médias américains, la Première ministre Theresa May a évoqué la question avec Donald Trump en marge du sommet de l'OTAN à Bruxelles jeudi 25 mai, afin que les informations échangées entre services de renseignement restent "confidentielles".

Photo diffusée le 24 mai sur la page Facebook des services de sécurité libyennes de Hachem Abedi, le frère du kamikaze de l'attentat de Manchester.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président américain a immédiatement fait savoir dans un communiqué qu'il voulait "poursuivre" les auteurs de ces fuites, réaffirmant la "relation spéciale" des États-Unis avec le Royaume-Uni. Et il a demandé, au cours du sommet, un "moment de silence" pour les victimes de l'attentat.

Son secrétaire d'État, Rex Tillerson, fera sa première visite à Londres dès vendredi 26 mai pour exprimer "sa solidarité" après l'attentat.

Les enquêteurs poursuivaient pendant ce temps leur patient travail de remontée de la piste du réseau qui a soutenu le kamikaze, arrêtant deux nouvelles personnes dans l'agglomération de Manchester. La police locale a assuré que le profil des huit hommes interpellés depuis mardi 23 mai, pour la plupart dans cette métropole, était "intéressant" et que des perquisitions se poursuivaient jeudi 25 mai.

La reine Elizabeth s'est rendue au chevet des blessés jeudi matin 25 mai, portant couleurs vives, manteau bleu roi et chapeau orange. Sur 64 blessés, une vingtaine restaient en soins intensifs. "C'est horrible. Très mal de prendre pour cible ce genre de choses", a-t-elle dit à Evie Mills, 14 ans, et à ses parents.

Les footballeurs au chevet des victimes

Dans un élan de solidarité, les clubs de football Manchester City et Manchester United ont annoncé qu'ils allaient verser un million de livres (1,15 million d'euros) au fonds d'urgence mis en place pour venir en aide des victimes.

La police antiterroriste a regretté la "divulgation non autorisée" d'informations notamment aux États-Unis sur l'attentat, jugeant que cela "nuisait" à l'enquête.

Des images de la police britannique reproduites par le New York Times montrent un détonateur que le kamikaze aurait tenu dans sa main gauche, des morceaux de métal et des vis jonchant le sol taché de sang, ainsi que des fragments d'un sac à dos bleu déchiqueté.

Ces éléments, analysés par des artificiers interrogés par le quotidien, permettent d'affirmer que la bombe était "puissante, dotée d'une charge ultra-rapide, mais aussi que les morceaux de métal ont été disposés avec soin et méthodiquement" pour faire le maximum de dégâts.

Jeudi 25 mai, la BBC a affirmé que la police de Manchester avait ainsi cessé de transmettre des informations sur l'enquête aux autorités américaines.

À Tripoli, le gouvernement d'Union nationale (GNA) a affirmé "coopérer étroitement" avec les autorités britanniques. Les services de sécurité libyens ont arrêté mardi 23 mai un frère du kamikaze, Hachem, puis son père, Ramadan Abedi, mercredi 24 mai.

Hachem, qui a revendiqué son appartenance à l'EI, "était au courant du projet" de son frère et a reconnu avoir été présent en Grande-Bretagne dans la phase de préparation de l'attentat, selon la Force de dissuasion, qui fait office en Libye de police loyale au GNA.


AFP/VNA/CVN

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