Turquie
L'État islamique revendique l'attaque de Diyarbakir, au moins 9 morts

L'État islamique a revendiqué vendredi soir 4 novembre une attaque à la voiture piégée qui a fait 9 morts et plus de 100 blessés, dans la nuit de jeudi 3 à vendredi 4 novembre, près d'un bâtiment de la police à Diyarbakir, une ville à majorité kurde dans le Sud-Est de la Turquie, selon le centre de surveillance des mouvements jihadistes SITE.

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La ville à majorité kurde de Diyarbakir, en Turquie, a été frappée par un attentat à la voiture piégée, le 4 novembre 2016.

Cette explosion est survenue dans le district de Baglar au lendemain de l'interpellation de Selahattin Demirtas et de Figen Yüksekdag, qui dirigent conjointement le Parti démocratique des peuples (HDP), deuxième parti d'opposition en Turquie. Ils ont été présentés vendredi matin 4 novembre à des magistrats qui devaient décider de leur éventuel placement en détention dans le cadre d'une enquête «antiterroriste» liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Dans ce contexte clairement marqué par les purges lancées par le gouvernement après le coup d'État manqué en juillet, l'explosion a été attribuée aux militants pro-kurdes. En effet, elle a retenti pendant l'audition des deux coprésidents du HDP. Au moins huit personnes, dont deux policiers, ont été tuées par le véhicule piégé et le Premier ministre Binali Yildirim a attribué ce crime au PKK, une organisation classée «terroriste» par Ankara, Washington et Bruxelles.

L'Occident s'inquiète de la situation en Turquie

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est dite «extrêmement inquiète» après ces interpellations et a indiqué sur Twitter qu'elle allait convoquer une réunion des ambassadeurs de l'UE à Ankara. Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d'affaires turc. Au total, au moins 11 députés du HDP – dont les deux coprésidents – ont été placés en garde à vue, selon une liste diffusée par le parti et par le ministère de l'Intérieur. Parmi eux figurent des poids lourds, comme Idris Baluken, président du groupe parlementaire HDP, et Sirri Süreyya Önder, figure respectée de la cause kurde. L'un des élus interpellés, Ziya Pir, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, ont rapporté les médias turcs. «Le HDP appelle la communauté internationale à réagir contre ce coup du régime d'Erdogan», a déclaré le parti sur son compte Twitter.

Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag font l'objet de plusieurs enquêtes pour des liens présumés avec les rebelles kurdes. Selon Anadolu, leur placement en garde à vue a été décidé après qu'ils ont refusé de répondre à des convocations judiciaires. Avec l'état d'urgence instauré après la tentative de coup d'État du 15 juillet, des ONG accusent les autorités turques de cibler des médias critiques et des opposants sous le couvert de lutte contre les putschistes présumés. Quelque 35.000 personnes ont été placées en détention et des dizaines de milliers limogées ou suspendues dans le cadre d'une immense chasse aux sorcières, très critiquée en Occident.

AFP/VNA/CVN

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