Les clubs de Hanoï rêvent plus grand

Il était temps ! Le club de lutte de Hanoï a déniché fin 2016 un sponsor. Une manne financière qui devrait aider ses meilleurs éléments à progresser. Si le foot ou le basket sont courtisés par les entreprises, nombre de sports restent sur la touche. Enquête.

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Avec l’apparition du club de tennis de table T&T Hanoï, le pongiste Trân Tuân Quynh a raison d’avoir confiance en l’avenir.
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN

La plupart des disciplines olympiques à Hanoï sont aujourd’hui soutenues par des entreprises ou des particuliers, à commencer par le football, le basket-ball et le volley-ball. Ce que les Vietnamiens nomment la «socialisation du sport». Et ce sont les clubs qui en profitent, en proposant un niveau de jeu toujours plus élevé qui attire les foules, lesquelles sont prêtes à débourser davantage pour assister à un match. Un vrai cercle vertueux. Les meilleures illustrations sont sans conteste le T&T Hanoï FC (football) et les Hanoï Buffaloes (basket-ball), des clubs devenus rapidement les vitrines de leur sport dans la capitale.

Des sports privilégiés

La «socialisation du sport» est encouragée depuis quelques années en raison des résultats qu’elle a donnés. Les entreprises peuvent ainsi, moyennant finances, sponsoriser une équipe ou un club et avoir ainsi plus de visibilité sur le marché vietnamien. Une méthode qui profite bien évidemment aux athlètes, avec de meilleures conditions d’entraînement et un salaire plus élevé. En parallèle aux subventions gouvernementales, le sponsoring assure aux joueurs de pouvoir s’entraîner et de participer aux compétitions. Et certains clubs ainsi parrainés se diversifient dans d’autres disciplines, avec toujours des objectifs de haut niveau.

La capitale appelle les entreprises à investir dans le sport.
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN

Exemple avec le T&T Hanoï FC. Ce club de foot - qui finit toujours bien classé à l’issue de la saison de V-League (le championnat d’élite vietnamien) - collabore avec le Centre d’entraînement et des compétitions sportives de Hanoï dans la formation des jeunes talents. Simultanément, l’entreprise T&T Hanoï dispose de son propre club de tennis de table, qui est aujourd’hui le deuxième plus réputé de la capitale avec dans ses rangs des pongistes comme Trân Tuân Quynh, titré aux SEA Games, ou encore Phan Huy Hoàng.

Hélas, tous les sports ne sont pas logés à la même enseigne, même si le potentiel de briller au plus haut niveau international est bel et bien présent.

La file d’attente est longue

La lutte faisait encore il y a quelques mois partie de ces disciplines restées dans l’ombre, qui n’ont droit qu’aux subventions de leur ministère de tutelle. Ces aides ne couvrent que l’entraînement des athlètes. Et ces derniers n’ont aucune garantie d’avoir une vie stable, notamment après leur carrière de sportif de haut niveau. Les lutteurs les plus connus de la capitale perçoivent la modique somme de 7 millions de dôngs mensuels environ, repas et entraînements inclus, sans garantie de reconversion par la suite.

La lutte fait désormais partie des disciplines soutenues par des entreprises étrangères.
Photo : Quang Nhut/VNA/CVN

Une situation intenable pour le président du club de lutte de Hanoï, Doi Dang Hy, qui a, suite à de longues et éreintantes recherches et négociations, finalement trouvé un sponsor, l’entreprise sud-coréenne Sungshin Vina. Cette manne financière profitera d’abord aux lutteurs les plus en vue - primes plus élevées, achat de nouveaux équipements pour de meilleures conditions d’entraînement, stages réguliers en République de Corée. De plus, une fois leur retraite sportive annoncée, le sponsor leur proposera un poste au sein de l’entreprise pour pérenniser leur avenir.

Cette nouvelle fait lever un vent d’espoir pour les autres disciplines «en marge», la plupart des observateurs s’étant, jusqu’à la signature de ce partenariat, montrés pour le moins sceptiques quant aux possibilités de voir la lutte profiter de l’aide d’une entreprise comme c’est le cas pour le foot, le volley, le basket, le tennis de table et le badminton.

«Une entreprise regarde d’abord le potentiel de développement du sport pour lequel elle veut s’engager. C’est du donnant-donnant. S’il n’y a pas de retombées pour elle, à quoi bon investir ? Évidemment, plus l’entreprise est solide, mieux c’est pour la vie des athlètes et donc du club», explique Doi Dang Hy.

L’athlétisme, le cyclisme, les échecs, sont pour le moment encore délaissées par les sponsors. Mais ce n’est peut-être plus qu’une question de temps. Après tout, le sport est un produit comme les autres.


Kiêu Duc/CVN

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