Les clefs d’un système éducatif performant

Dans les provinces du delta du Mékong, le système éducatif s’améliore. Mais les acteurs du secteur estiment que davantage de politiques privilégiées pour l’éducation des ethnies minoritaires, notamment des Khmers, sont nécessaires.

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Une activité extrascolaire de l’école-internat Huynh Cuong, province de Soc Trang.
Photo: Trong Dat/VNA/CVN

Problème dans l'organisation des écoles

Bach Thanh Sang, Département des ethnies-religions du Comité de pilotage du Sud-Ouest

Parmi les 28 écoles-internats de tous les cycles implantées dans neuf villes et provinces du delta du Mékong, seules dix sont des lycées. Ainsi, plusieurs élèves domiciliés dans les régions éloignées, où les conditions économiques et sociales sont difficiles, n’ont pas l’occasion de poursuivre leurs études après avoir terminé le collège. Les lycées sont trop éloignés. Le gouvernement devrait donc examiner les possibilités pour augmenter le nombre d’écoles-internats pour les élèves des ethnies minoritaires et l’augmentation des effectifs de chaque classe. Dans les localités où il n’y a pas d’écoles-internats, des politiques privilégiées doivent être mises en place pour les élèves khmers qui suivent leurs études dans les écoles normales.

Pour une offre plus diversifiée

Vo Thanh Hùng, Département d’édification du système politique du Comité de pilotage du Sud-Ouest

Pour développer le système éducatif du delta du Mékong, le nombre de filières proposées dans les universités et les Instituts universitaires de technologie (IUT) doit être accru. En effet, il est difficile d’ouvrir davantage d’universités dans les provinces du delta du Mékong en raison du manque de personnel et de ressources matérielles.

D’autre part, il faut tout de même encourager la création d’IUT grâce à l’aide des universités de la région et de celles de Hô Chi Minh-Ville. En outre, la mise en place de conditions favorables pour les universités vietnamiennes et étrangères pour qu’elles puissent ouvrir des filiales dans le delta du Mékong est importante. Des règles doivent être édictées pour qu’un taux minimal d’enfants khmers y soient formés. Dans l’immédiat, il faut ouvrir plus d’écoles dédiées uniquement à la formation professionnelle des élèves khmers.

Améliorer la formation continue de Pali

Kiêu Anh Vu, Institut des cadres de Hô Chi Minh-Ville

Soutenir l’École de la formation continue de Pali du Sud et le système des écoles-pagodes est indispensable. Cette école en question est la première du Sud à former des bonzes et des bonzesses (du collège au lycée). En dehors des disciplines fixées par le ministère de l’Éducation et de la Formation, elle enseigne aussi le khmer et le Pali. Depuis sa création il y a une vingtaine d’années, elle a contribué et contribue à répondre aux besoins en cadres khmers des provinces du delta du Mékong.

Un cours de l’informatique dans l’école-internat Huynh Cuong, province de Soc Trang.

En outre, plusieurs écoles-pagodes ont besoin d’être rénovées. Les pagodes jouent un rôle important dans la vie quotidienne et spirituelle des Khmers. Sans compter que les programmes de formation de ces écoles doivent être perfectionnés.

Favoriser l’enseignement du vietnamien

Nguyên Thi Thu Trang, Université Tôn Duc Thang, Hô Chi Minh-Ville

L’abandon de l’école chez les enfants khmers est essentiellement dû à la barrière linguistique. En effet, de nombreux enfants khmers âgés de 3 à 5 ans ne fréquentent pas l’école maternelle, où ils peuvent apprendre le vietnamien et découvrir l’alphabet. S’ensuivent des lacunes qui entraînent des problèmes de communication et d’assimilation de la matière. Le vietnamien est pour eux une langue étrangère.

Malgré la mise en place de politiques privilégiées du Parti et de l’État, le taux d’abandon au cycle primaire reste élevé. L’enseignement du vietnamien aux enfants khmers ainsi qu’une mise à niveau avant leur rentrée à l’école primaire est essentielle. Il est important d’organiser des échanges entre les enfants khmers et vietnamiens pour que les premiers puissent améliorer leur niveau de vietnamien.

En outre, un programme de formation spécifique doit être rédigé pour les écoles situées dans les régions peuplées d’ethnies minoritaires ou pour les écoles-internats. Tout comme un règlement pour le recrutement des enseignants. La plupart des professeurs travaillant dans les régions peuplées d’ethnies minoritaires sont d’origine Kinh et ne maîtrisent pas bien la langue des ethnies minoritaires. D’où des difficultés dans l’enseignement. Or, il est essentiel qu’ils connaissent les deux idiomes. Pour les inciter à se former, des avantages doivent leur être réservés.

Actuellement, l’enseignement bilingue vietnamien-khmer montre encore des faiblesses. Les heures réservées à l’enseignement du khmer et aux activités extrascolaires sont insuffisantes. Il n’existe que des manuels pour l’enseignement du khmer destiné au niveau primaire.

Un programme-cadre pour les enseignants de khmer doit être rédigé. Le nombre d’heures d’enseignement de cette langue augmentée. Dans les régions peuplées de Khmers, il faut appliquer l’enseignement bilingue vietnamien-khmer dès le niveau primaire.

Préserver et valoriser le khmer

Trân Thanh Tuyên, élève en 12s classe de l’école-internat Huynh Cuong (province de Soc Trang)

À l’école, le vietnamien est plus utilisé que le khmer. Pour les élèves Kinh, l’apprentissage du khmer n’est pas obligatoire. Mais les élèves khmers doivent apprendre le vietnamien pour pouvoir suivre leurs études et communiquer avec les autres. En effet, le vietnamien est la langue nationale. Pourtant, ils doivent aussi maîtriser leur langue maternelle pour la préserver et la valoriser.

Huong Linh/CVN

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