Le Vietnam, exemple de croissance dans l’espace francophone

Le Courrier du Vietnam a eu un entretien avec Jean-Louis Atangana Amougou, directeur de Cabinet de la secrétaire générale de la Francophonie, en marge de la récente réunion des correspondants de la Francophonie (RESIFAP) à Hanoï.

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Le directeur de Cabinet de la secrétaire générale de la Francophonie, Jean-Louis Atangana Amougou.

Pourriez-vous nous parler de l’objectif de votre visite ? Que pensez-vous des résultats des activités francophones au Vietnam et en Asie-Pacifique ?

Je suis venu dès le 30 août pour participer à la réunion des correspondants nationaux de la Francophonie de l’Asie et du Pacifique qui regroupe le Vietnam, le Laos, le Cambodge et le Vanuatu, et qui s’est tenue du 31 août au 1er septembre. On compte également la Thaïlande, qui a cependant un statut de pays observateur.

Ces derniers partagent les mêmes préoccupations aux niveaux politique, économique et climatique. Il est bon dès lors de se réunir souvent pour échanger les expériences, et discuter avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cela permet de présenter à l’Organisation une stratégie commune et globale sur les questions que se posent tous ces pays. Je suis donc venu, à la demande de la secrétaire générale Madame Michaëlle Jean, pour encourager cette réunion.

La secrétaire générale de Francophonie effectuera une visite au Vietnam en octobre. Où en sont les préparatifs et quel est le programme de travail ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je souhaite ajouter que la Francophonie agit et intervient activement en Asie, et ce de manière classique dans l’enseignement du français, mais également aux niveaux politique, de la démocratie, des droits de l’Homme, de l’appel à la société civile et enfin à la résolution de problèmes liés aux changements climatiques.

Dans une classe bilingue de l’École primaire de Trung Trac (Hanoï).
Photo : Thanh Tuê/CVN

Pour ce qui est de la visite plus spécifique de Madame la secrétaire générale, elle effectuera une tournée au Vietnam, au Laos et au Cambodge à partir du 11 octobre. L’idée est de pouvoir échanger avec les autorités et les peuples de la Francophonie avant d’aller au Sommet de chefs d’États et de gouvernements qui aura lieu à Madagascar en novembre.

Pour le moment, elle a fait la tournée des quatre autres continents, et il manquait la zone asiatique. Madame la secrétaire générale a exprimé sa hâte de venir ici pour échanger avec les autorités vietnamiennes, lao et cambodgiennes concernant l’évolution de ces pays, et discuter avec les autorités des préoccupations de la population. L’idée est de voir ce que la Francophonie peut offrir comme solutions. Le Vietnam ou le Cambodge, pays fondateurs de la Francophonie, sont très dynamiques au sein de l’espace francophone. Et il était bon que Madame Michaëlle Jean puisse venir toucher du doigt cette réalité.

Le Sommet de la Francophonie se tiendra à Madagascar à la fin de cette année. Pourriez-vous nous dévoiler les dessous de cet événement ?

Les Sommets de la Francophonie ont souvent un agenda assez chargé. Ils commencent par un conseil permanent, qui réunit les représentants des chefs d’États et de gouvernements de la Francophonie pour discuter les problèmes politiques, économiques et sociaux qui touchent l’espace francophone. Peu de temps après se tient la conférence ministérielle qui rassemble les ministres des Affaires étrangères et des ministres de la Francophonie des États membres. Ce n’est qu’après que va se tenir le Sommet des chefs d’États et de gouvernements. J’étais très heureux d’apprendre hier que le chef d’État vietnamien, après 14 ans d’absence, sera présent au Sommet à Madagascar.

«Le Vietnam est sorti de son histoire difficile et décide de se mobiliser pour prendre le chemin du progrès», selon Monsieur le directeur de Cabinet de la secrétaire générale de la Francophonie.

Le Sommet a pour thème la croissance partagée et le développement responsable, des thèmes ancrés dans l’actualité. Tout converge à dire aujourd’hui que lorsque la croissance est inégalement répartie et qu’elle ne tient pas compte de l’environnement, cela crée des conditions qui ne sont pas favorables à la paix. Les pays comme le Vietnam sont bien placés pour apporter leur part de réflexions lors de ce sommet, et c’est pour cela que nous attendons votre délégation avec plaisir.

Vous êtes diplomate spécialisé dans les relations avec le Vietnam. Quelles sont vos impressions sur les changements opérés dans le pays ?

J’ai eu la chance de connaître le Vietnam il y a plus d’une dizaine d’années, et cela a été un vrai coup de foudre avec le pays. Alors que j’étais directeur de l’École de diplomatie du Cameroun, j’ai eu l’opportunité de me rendre chaque année pendant six ans à l’Académie diplomatique de Hanoï pour partager mon expérience avec les étudiants, et discuter avec des collègues et diplomates sur l’avenir du Vietnam. C’était un plaisir énorme pour moi de me rendre compte qu’à chacune de mes arrivées sur Hanoï, j’observais un vrai changement. En 2005, on mettait deux heures depuis l’aéroport pour arriver au centre, maintenant, on met à peine 20 minutes.

C’est extraordinaire de voir qu’un pays puisse arriver à mobiliser sa population pour son propre développement. C’est un exemple pour les autres pays membres de la Francophonie, dont la majorité est encore pauvre. Voir un pays qui a connu une histoire difficile, qui s’en est sorti et décide de se mobiliser pour prendre le chemin du progrès, c’est encourageant pour quelqu’un comme moi, et pour l’ensemble des personnes de l’espace francophone.


Propos recueillis par Quê Anh/CVN

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