Le Salon de l'agriculture s'achève : modernité et FN au menu cette année

La 52e édition du salon de l'agriculture s'est achevée dimanche 1er mars, après neuf jours de débats autour de la modernité, l'innovation, voire l'industrialisation de l'agriculture, et bien sûr un défilé politique incessant à un mois des départementales.

La plus grande ferme de France reste aussi le salon le plus populaire, avec plus de 691.000 visiteurs à la clôture dimanche soir 1er mars.
C'est moins que les 703.000 de l'an dernier, mais c'est un résultat honorable pour les organisateurs qui craignaient que les attentats de Paris et un plan Vigipirate à son plus haut niveau ne suscitent plus de réticences.
Un éleveur regarde sa vache pie noir durant le 52e Salon de l'agriculture à Paris, le 26 février. Photo : AFP/VNA/CVN

Sur le fond, ce salon s'est déroulé dans une année climat, Paris accueillant la grande conférence onusienne sur le sujet à la fin de l'année.
L'agriculture est responsable de 21% des émissions de gaz à effet de serre dans l'Hexagone. Et même si avec leurs prairies les éleveurs atténuent leurs bilans carbones, les agriculteurs doivent prendre leur part du problème.
Les nouvelles technologies sont un levier important d'actions. Les drones, GPS ou machines agricoles de précision peuvent par exemple permettre de réduire considérablement l'utilisation d'énergie et de pesticides.
Et les OGM ? À la veille de l'ouverture du salon, le président de la République a entrouvert une porte, affirmant que la France devait "poursuivre" sa recherche publique sur le sujet, lors d'un entretien à Agra presse.
Et d'une manière plus générale, François Hollande a assuré vouloir "investir davantage dans la recherche" et "faire de l'innovation un principe fondamental pour notre agriculture", en mobilisant des centres de recherche reconnus internationalement (Inra, Irstea et Cirad).
Un signal très encourageant pour la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, qui plaide pour une agriculture compétitive, innovante et productiviste.
Mais ce modèle est vivement critiqué par les syndicats minoritaires et notamment la Confédération paysanne qui s'inquiète qu'une trentaine de "fermes-usines" soit à l'étude, ou déjà à l’œuvre, dans le pays.
Dans la presse d'ailleurs - et c'est assez rare pour être souligné - de nombreux journalistes ont critiqué ce salon qui cultive une image d'Epinal du paysan, loin de la réalité.
"L'importance des investissements nécessaires pour rester dans la compétition risque en effet de faire exploser le modèle familial. La tendance serait plus au modèle nord-américain ou brésilien" avec une "financiarisation de l'activité agricole", a souligné par exemple Le Journal de la Haute-Marne.
L'agroécologie, chère au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, est aussi jugée avec ironie par Libération "tant sa politique fait la part belle à l'agrobusiness".
"C'est le sens de la compétition. On ne vivra pas avec l'agriculture du Moyen-Age", rétorque Jean-Luc Poulain, président du salon et président de la Chambre d'agriculture de l'Oise.
La présidente du FN, Marine Le Pen, au Salon de l'agriculture à Paris, le 26 février. Photo : AFP/VNA/CVN

"Il faut arrêter de se voiler la face, les étables de 1.000 vaches en Allemagne, il y en pléthore", ajoute-t-il en référence à la polémique autour de la ferme dite des 1.000 vaches dans la Somme.
Terrain de campagne
À un mois des élections départementales, le salon s'est également transformé en terrain de campagne.
Et la possible progression du Front national en milieu rural était dans toutes les têtes. François Hollande, Manuel Valls pour le gouvernement, puis Alain Juppé pour l'UMP, ont d'ailleurs mis en garde les agriculteurs contre la tentation du FN.
Discours dûment relayé par le syndicat agricole majoritaire mais qui a passablement agacé les agriculteurs du salon, qui auraient préféré qu'on parle plus d'agriculture, et moins de politique.
La présidente du FN, Marine Le Pen, a en tous cas arpenté le salon toute la journée jeudi, lors d'une visite en forme d'opération séduction.
"C'est la ruralité qui vote FN, pas le monde paysan", s'est agacé Jean-Luc Poulain, rappelant "heureusement qu'on a l'Europe pour avoir cette agriculture performante".
La dirigeante d'extrême droite propose une re-nationalisation de la politique agricole commune, alors que l'agriculture reste le premier poste de dépenses de l'Union européenne.

AFP/VNA/CVN

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