Le groupe Airbus se réorganise sous un seul nom et veut gagner en "agilité"

Airbus Group a engagé une nouvelle étape de réorganisation qui prévoit une fusion avec sa branche d'aviation commerciale et une seule dénomination, "Airbus", pour toutes les divisions, afin de gagner en "agilité" et en efficacité.

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Tom Enders, PDG de Airbus, à Blagnac, près de Toulouse, le 28 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

"La fusion entre Airbus Group et Airbus est le prélude à une refonte structurelle qui simplifiera la gouvernance de notre entreprise, a déclaré Tom Enders. Elle supprimera également les duplications et améliorera la productivité, tout en poursuivant l'intégration" du groupe.

Cette réorganisation pourrait s'accompagner de suppressions de postes. "Vous n'excluez jamais rien quand vous parlez d'efficacité et de synergie", avait déclaré M. Enders le 19 septembre.

Le dirigeant prendra la présidence exécutive (CEO) et Fabrice Brégier, le patron de la branche d'aviation commerciale, assumera de nouvelles fonctions de directeur des opérations (Chief Operating Officer, COO) en plus de celles de président d'Airbus Commercial Aircraft. Il supervisera la numérisation des opérations, la chaîne d'approvisionnement et la qualité.

Les deux autres divisions, Airbus Defence and Space et Airbus Helicopters, dirigées par Dirk Hoke et Guillaume Faury, "bénéficieront largement de cette fusion par un soutien commercial plus ciblé et des coûts réduits", a assuré Tom Enders.

Le changement de nom prendra effet le 1er janvier 2017. La fusion doit à présent faire l'objet de discussions avec les partenaires sociaux.

Une nouvelle étape

Cette nouvelle étape de la réorganisation du géant de l'aéronautique s'inscrit dans la continuité du processus lancé en 2012. Il s'agit de gagner en "agilité", a expliqué une source en interne. Le groupe a déjà regroupé les directions des ressources humaines et financières et établi son siège à Toulouse.

L'échec de la fusion avec le britannique BAE Systems en 2013 a ouvert une nouvelle étape avec la refonte de la gouvernance et de l'actionnariat, conduisant à réduire l'influence des États, France et Allemagne notamment, et portant le flottant en Bourse à plus de 70%.

À l'époque, l'acronyme EADS (European Aeronautic Defence and Space company) avait été abandonné au profit d'Airbus Group.

"Nous resserrons les liens de la Team Airbus, reconnaissant que notre division +Commercial Aircraft+ est de loin celle qui contribue le plus au chiffre d'affaires et aux résultats financiers de l'entreprise", a expliqué Tom Enders, en insistant sur la numérisation des processus opérationnels et des outils de l'entreprise.

Un Airbus A380 au salon de l'aéronautique de Farnborough, dans le sud-ouest de Londres (Grande-Bretagne), le 14 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

C'est Airbus qui, avec ses A320, A350 et autres A380, soit environ 70% des revenus du groupe, en a fait un géant rivalisant avec l'américain Boeing.

Mais malgré un carnet de commandes record représentant 8 à 10 ans de production, le groupe doit réduire ses coûts alors que la branche hélicoptères souffre de l'atonie du marché et que deux programmes phares affectent ses comptes.

L'A400M lui a valu près de deux milliards de provisions ces deux dernières années et l'A380 peine à se transformer en succès commercial. Le "Super Jumbo" va de nouveau plomber les comptes à partir de 2018 au moins, avec une réduction de la cadence de production à un appareil par mois, contre plus de deux en 2015.

Tom Enders entend donc "délivrer un niveau de performance supérieur", "rationaliser" les structures et instaurer "une organisation plus simple et plus efficace".

Reconnaissant que ce processus "peut inquiéter certains" en interne, il promet d'avancer "dans le plus grand respect du dialogue et des pratiques sociales auxquels nous restons profondément attachés", dans un mémo aux salariés dont l'AFP a obtenu copie.

"Il semble évident que cette fusion aura des impacts potentiellement importants pour les salariés concernés", a réagi Force ouvrière, qui exige une attitude "exemplaire" du groupe dont la situation, "malgré des difficultés au niveau des activités hélicoptères et dans une moindre mesure dans la division avions (...) est globalement bonne".

CFDT et CFE-CGC ont également fait part de leur "inquiétude" quant aux conséquences sociales à venir. La CFDT a critiqué "une transformation à marche forcée (qui) conduit aujourd'hui la majeure partie des salariés, quel que soit leur niveau hiérarchique, à se trouver désorientés", la CFE-CGC prévenant qu'elle "ne comprendra(it) pas que cette restructuration soit dictée par un seul objectif d'économies à présenter à nos actionnaires".

AFP/VNA/CVN

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