Grande-Bretagne
Le budget soutenu par une solide croissance avant le Brexit

Les autorités britanniques ont fortement relevé leur prévision de croissance à 2% en 2017, ce qui n'a pas empêché le gouvernement de présenter un budget économe avant les secousses attendues du Brexit.

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Le chancelier de l'Échiquier, Philip Hammond, pose avec le cartable contenant le budget le 8 mars à Londres.

La vigueur de l'activité économique est une bonne nouvelle pour la Première ministre Theresa May, qui a promis de déclencher d'ici fin mars le fameux Article 50 pour lancer les pourparlers du Brexit - malgré deux rebuffades essuyées coup sur coup à la Chambre des Lords.

"Alors que nous entamons les négociations pour sortir de l'Union européenne, le budget porte notre programme pour préparer le Royaume-Uni à un avenir plus brillant", a lancé le chancelier de l'Échiquier, Philip Hammond, mercredi 8 mars devant les députés. Il a souligné que la croissance devrait atteindre 2,0% cette année, selon les calculs de l'institut public semi-indépendant Office for Budget Responsibility (OBR).

Ce chiffre serait proche de la croissance du produit intérieur brut (PIB) enregistrée en 2016 et se montre surtout bien plus élevé que le 1,4% prévu par le même OBR lors du budget rectificatif de novembre. Petit bémol toutefois, cette prévision reste un peu inférieure aux 2,2% qui étaient attendus pour 2017 avant le référendum du 23 juin dernier.

Reste que l'économie ne faiblit quasiment pas pour l'instant, contrairement aux scénarios catastrophes qui avaient germé au moment du vote, grâce à une solide consommation des ménages malgré la montée d'une inflation indirectement provoquée par la chute de la livre sterling depuis le référendum.

En revanche, les pouvoirs publics se sont montrés moins optimistes pour les années à venir, anticipant un ralentissement de la croissance au moment où le Royaume-Uni doit sortir de l'Union européenne. L'OBR a révisé à la baisse à 1,6% sa prévision pour 2018, ainsi que celles pour les deux années suivantes.

L'exécutif britannique n'a donc pas été en mesure d'ouvrir trop largement les cordons de la bourse.

"Conservatisme budgétaire"

Parfois surnommé "Phil l'Epicier", Philip Hammond est resté très mesuré. Hormis une "déclaration d'automne" qui avait fait un point d'étape à la fin novembre, il s'agissait du premier véritable exercice en la matière pour ce conservateur austère devenu Grand argentier du royaume en juillet, à la faveur de la brève tempête politique qui avait soufflé après le référendum.

Philip Hammond devant les députées le 8 mars.

"Notre pays doit recommencer à vivre en fonction de ses moyens", a expliqué le ministre des Finances, qui n'est pas sorti du cadre rigoureux fixé par les conservateurs depuis leur retour du pouvoir il y a bientôt sept ans.

La croissance plus vigoureuse lui donne néanmoins un peu d'air et l'État britannique devrait emprunter quelque 16 milliards de livres de moins que prévu lors de l'année budgétaire d'avril 2016 à mars 2017, année au cours de laquelle le Royaume-Uni devrait faire passer son déficit public sous la barre des 3% du PIB chère à Bruxelles.

"Je ne m'attends pas pour autant à recevoir une lettre de félicitation de Jean-Claude Juncker", a-t-il plaisanté en référence aux relations agitées entretenues depuis le référendum avec le président de la Commission européenne.

Pour Samuel Thombs, économiste chez Pantheon Macro, "le chancelier a entretenu sa réputation de conservatisme budgétaire et promet un tour de vis afin de garder des marges de manoeuvre si l'économie faiblit après le Brexit".

M. Hammond a toutefois concédé quelques gestes: il a légèrement augmenté les fonds alloués aux structures sociales de soins et à l'éducation, aménagé l'impact de changements apportés à la taxe professionnelle ou promis de diminuer encore à la marge l'impôt sur le revenu.

Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a toutefois immédiatement fustigé un budget qui "est totalement en dehors de la réalité de la vie quotidenne de millions de gens" dans le pays.

M. Hammond a évité tout bouleversement profond et maintenu son objectif de réduire le déficit public à moins de 2% du PIB d'ici à la fin de la législature à l'horizon 2020.

L'OBR estime que ce but devrait être atteint avec une marge de manoeuvre relativement confortable qui va constituer "une réserve de carburant pour un long voyage", selon un porte-parole du Trésor.


AFP/VNA/CVN

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